LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 24 février 2009

DEMOCRATIE PARTICIPATIVE : MYTHES ET REALITES ! (2ème partie)

Rappeler quel sens donner à la démocratie participative n’est pas sans importance. C’est une constante dans notre pays : dès lors qu’un concept bénéficie d’une certaine audience, la pensée dominante le recycle rapidement. N’a-t-on pas qualifié de « débat participatif » l’émission de TF1 censée mettre en dialogue, durant deux heures, un présidentiable face à un panel de « vrais gens » ? Ségolène ROYAL n’a-t-elle pas pour partie, construit sa stratégie en espérant nous faire croire que son programme serait issu de « débats participatifs »? Ces deux exemples illustrent un détournement de sens susceptible d’être instrumentalisé, mais sur fond d’exigence de faire de la politique autrement. C’est cet « autrement »-car on peut aussi faire un autrement régressif- qu’il faut éclairer. Au fond, il s’agit d’inventer une nouvelle approche pour bâtir un autre »vivre en société » qui dépasse les cloisonnements ancestraux. Qui cherche à construire une nouvelle architecture entre démocratie représentative et démocratie participative. Car l’une ne se construit pas au détriment de l’autre.

Mais pour illustrer comment cette notion peut être dévoyée, restons à Romainville. Voilà ce que déclarait Corinne VALLS en 2001 dans l’intervention qu’elle avait prononcée après son élection au poste de Maire : « Pour faire vivre la démocratie participative, le contrat municipal instaure la mise en place de relais et d’outils innovants, contribuant quotidiennement au rapprochement municipalité/population. Le premier de ces relais sont bien sûr les élus qui se voient attribuer des compétences territoriales, de façon que chaque quartier dispose d’un ou de plusieurs élus de référence. En second lieu, la municipalité entend créer des conseils et régies de quartier dotés de budgets propres. La mise en place d’un atelier permanent d’urbanisme, l’ouverture plus large des commissions municipales, l’élargissement du conseil local de la jeunesse aux jeunes de notre ville viendront renforcer cette démarche participative. La même démarche de transparence animera la majorité municipale qui s’engage à rendre périodiquement compte de ses actions réflexions et décisions, afin de donner à l’ensemble de la population les éléments de connaissance pour une plus grande participation » Puis elle évoquait « la possibilité d’organiser des référendums d’initiative locale pour consulter sur des sujets particuliers l’ensemble de la population y compris les adolescents et les personnes de nationalité étrangère »Chacun sait aujourd’hui ce qu’il est advenu des conseils de quartier, de l’élargissement des commissions municipales et du conseil local de la jeunesse. Quant au référendum sur le droit de vote des immigrés non communautaires, il a été purement et simplement refusé.

Pire après sa réélection en 2007, puis en 2008 le terme de « démocratie participative » n’est même plus prononcé. Il y a eu les ateliers urbains, où l’on a donné la parole « aux gens », mais une fois qu’ils se sont exprimés, ils perdaient toute possibilité d’intervention sur la suite des évènements. Il serait plus juste de les considérer comme de simples processus de « démocratie consultative »

Mettre en pratique une véritable participation, c’est avec la population décider des choix de gestion. Par exemple les habitants ont-ils été associés à la décision de vendre AUDIERNE, puis Le BOSGOUET et aujourd’hui le gymnase VALLES pour installer un monoprix. ? A quel moment la priorité accordée à la réfection des voiries a-t-elle été validée ? A quel moment les habitants ont-ils pu donné leur opinion sur la collecte des déchets ménagers par pneumatique ? Il est encore temps sur un tel sujet d’organiser un référendum d’initiative locale. Prenons un autre exemple : Si dans le cadre des débats budgétaires on avait demandé l’avis des Romainvillois, peut-être auraient-ils fait un autre choix que la baisse de 2% des impôts, sachant qu’une telle décision profitera d’abord aux grandes entreprises avec la diminution de la taxe professionnelle à un moment où, faut-il le rappeler, le président de la République a annoncé sa suppression pour 2010 ? Peut-être auraient-ils demandé une baisse des tarifs de la restauration scolaire et des centres de loisirs augmentés de 2% à la fin 2008?

Comme les communistes et leurs élus l’ont exprimé lors des derniers scrutins, il est urgent de réunir la population autour d’une nouvelle dynamique participative. Pour ce faire ils proposent l’organisation d’assises de la ville imaginées avec tous les habitants,dont l’objectif doit être la construction d’un véritable projet de ville, la mise en place d’un observatoire des engagements doté de réels pouvoirs, la création de commissions municipales ouvertes à tous les habitants intéressés. Les conseils de quartier doivent renaître et pouvoir décider souverainement de leur ordre du jour. L’élection d’un conseil municipal de la jeunesse devrait avoir lieu sans tarder. Plus seront développées ces formes de démocratie, de participation active, plus les gens vont se ressaisir de leur destin, et finalement réinvestir le champ politique. C’est sans doute le meilleur moyen de lutter contre le repli et de retrouver ce sens du collectif, de partir de l’intérêt particulier pour bâtir ensemble l’intérêt général. Les communistes et leurs élus souhaitent contribuer à l’engagement d’un débat large et ouvert sur ces sujets.

Alors à vos claviers et prenez la parole !

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