LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 3 février 2009

KRACH HOSPITALIER ET SANITAIRE :IL FAUT CHANGER DE CAP

Les dernières semaines ont été marquées par une série de drames dans les hôpitaux. Nicolas Sarkozy avec sa ministre, madame Bachelot en attribue la responsabilité à un défaut d’organisation. En réalité ces évènements, qu’on ne peut évoquer sans penser à des familles durement touchées, ne peuvent décemment être attribués à la malchance. Soyons clairs .Ils ne sont que la partie émergée d’un hôpital abîmé par le manque de crédits et par la logique à laquelle il est soumis depuis plus de 20 ans.
Bien sûr il faut améliorer l’organisation. Mais la désorganisation actuelle s’appelle manque de personnel, déficits de lits d’hospitalisation, compétition entre tous.
Avec 800 millions d’Euros de déficit chronique l’hôpital souffre avant tout d’un sous financement. Avec l’allongement de l’espérance de vie, l’amélioration des techniques médicales, les dépenses de santé ne peuvent qu’augmenter. Elles ne sont pas au dessus des moyens d’un pays comme le nôtre.
Pour y faire face il faut cesser de faire des cadeaux aux plus riches et remettre en question les exonérations de cotisations patronales (33 milliards d’Euros en 2009)
Madame Bachelot s’apprête à présenter un nouveau projet de loi. Celui-ci s’inscrit dans la continuité des politiques menées depuis une vingtaine d’années. Politiques qui ont contribué à maintenir dans le secteur public les populations et les pathologies coûteuses et à transférer sur le privé les activités rentables.
Ainsi 70% des actes chirurgicaux étaient pratiqués il y a 10 ans dans le public. Aujourd’hui moins de 40%de ces actes y sont réalisés. La loi Bachelot aggraverait encore la situation en allant plus loin dans la marchandisation de la santé.
Avec ce projet il n’y aurait plus, à terme,qu’un seul hôpital par territoire,les médecins seraient rémunérés au rendement,les malades baladés entre les hôpitaux et les cliniques selon qu’ils sont rentables ou coûteux.
Une autre vision de la santé doit être promue. Notre système a besoin de se transformer pour répondre aux défis nouveaux, pour aller vers plus d’égalité,vers plus d’efficacité sociale .Loin du parti pris libéral l’accès aux soins doit être exclu de tout échange marchand. Son accès doit être gratuit. Le coût doit être socialisé. C’est le sens de la sécurité sociale solidaire. Il y a urgence. C’est pourquoi en demandant le retrait de la loi Bachelot, nous entendons favoriser un large débat pour contribuer à l’émergence d’un projet alternatif progressiste.
Le débat est ouvert.

1 Comentário:

Anonyme a dit…

LA SANTÉ MALADE DE NOS POLITICIENS!

Lors de l'inauguration du nouvel hôpital de Strasbourg, Nicolas Sarkozy a tenté d'expliquer que "l'hôpital public ne souffrait pas d'un problème de moyens mais plutôt d'un déficit d'organisation" et que "notre système hospitalier est l'un des meilleurs au monde". A cela, le parti socialiste a répliqué par l'intermédiaire de Martine Aubry et a affirmé que "les discours ne peuvent plus cacher la réalité, les hôpitaux publics sont asphyxiés par des années de restrictions budgétaires et peinent à assurer leurs missions" et que " ce n'est pas de compassion dont ont besoin les personnels hospitaliers, ils ont besoin de moyens pour pouvoir mieux soigner les malades".
Heureux celui qui croît pourrait dire Saint Jean dans les Évangiles! Esculape pourrait nous dire "il nous faudrait un spécialiste de la surdité et de l'amnésie car leur cas est plus grave que prévu"! Quant au commun des mortels il pourrait nous dire "Ils voudraient nous faire prendre des vessies pour des lanternes qu'ils ne feraient pas mieux"!
Depuis les années 80, les différents gouvernements successifs de droite et de gauche ont appliqué une politique d'austérité en matière de dépenses de santé. Une vingtaine de réformes se sont succédées avec tantôt une maîtrise comptable, tantôt une maîtrise médicalisée mais avec toujours le même objectif de restreindre les dépenses. Ils ont tous essayé de nous faire comprendre que la situation était fatale et que l'on ne pouvait pas faire autrement, que les Français consommaient trop pour leur santé. Ils ont, délibérément, tous organisé une pénurie de médecins et d'infirmières en diminuant fortement les numerus clausus à l'entrée des études médicales. C'est pour cela qu'aujourd'hui certaines spécialités comme la psychiatrie, l'obstétrique, l'anesthésie, la chirurgie et la médecine générale sont en difficulté pour faire face aux besoins et ne parlons surtout pas de la médecine préventive, scolaire, sportive ou du travail qui elle est agonisante! On peut, de nos jours, faire le constat que cette politique d'austérité, s'est traduite par une aggravation des inégalités sociales face à la maladie et à la mort. Aujourd'hui, qu'elle est la personne qui peut dire que tout va bien dans le domaine de la santé et de la protection sociale ? Qui n'a pas été confronté à ces longues files d'attente aux urgences hospitalières! Qui n'a pas été confronté à la recherche d'un médecin, d'une infirmière, d'un kinésithérapeute pendant les périodes d'épidémies ou de vacances ou de week-end! Qui n'a pas été confronté à l’allongement des délais de consultations de spécialistes et d'examens, en particulier scanners et IRM avec des rendez-vous à plusieurs mois! Qui n'a pas été confronté à ces dépassements exagérés et intolérables d'honoraires!
Nos gouvernants auraient-ils oublié, les grandes manifestations de défenses de la Sécurité Sociale, les grèves des infirmières, des médecins, les grands mouvements hospitaliers et les cris d'alarme de l'académie de Médecine sur le manque de moyens humains? Auraient-ils oublié que se sont eux, les élus du peuple, qui ont forgé cette véritable dégradation de notre système de soins et de couverture sociale. C'est en 1983, sous François Mitterrand qu'a été donné, pour la première fois, un coup d'arrêt au mouvement historique, d'extension de la protection sociale amorcé en France depuis le début du 20ème siècle. C'est à ce moment là que l’ère de la restriction des soins a débuté! Depuis cette date, nous constatons une diminution des prestations et une augmentation des cotisations, laissant aux assurés une plus grande participation à leur charge.
Un petit rappel historique est nécessaire pour ceux qui ont la mémoire courte!

En 1983, le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy adopta ces différentes mesures:
-création du forfait hospitalier qui n'a cessé d'augmenter, jusqu'à nos jours.
-diminution du remboursement de quelques 1700 médicaments (vignettes bleues à 35%).
-suppression des prêts avantageux aux hôpitaux par les caisses régionales.
-augmentation des cotisations d'assurance maladie jusqu'en 1986 de 1% sur les revenus
Salariaux

En 1984, le gouvernement socialiste de Laurent Fabuis poursuivit l'austérité jusqu'en mars1986:
-augmentation des tarifs de consultations hospitaliers s'alignant sur ceux de la médecine de
ville.
-diminution des remboursements des soins infirmiers (-10%).
-augmentation des cotisations vieillesse de 1%.

En 1985, le même gouvernement aggrave et complique l'accessibilité aux soins:
-réforme du calcul des indemnités journalières de maternité.
-diminution du remboursement de certains actes biologiques et radiologiques(-5%)

En 1986, le gouvernement de droite de Jacques Chirac maintient le cap de la maîtrise des dépenses de santé:
-nouveau désengagement de l'état envers la sécurité sociale en abandonnant la charge
Financière du secteur psychiatrique.

En 1987, il adopte le plan Seguin :
- suppression des 100%, seule l'affection de longue durée est prise en charge.
- création d'un ordonnancier bizone.
- suppression de la franchise postale.
-suppression du remboursement de médicaments "dit" de "confort" (vitamines et autres).
-la notion de pénalité financière pour les médecins apparaît.
C'est alors qu'une des plus grandes manifestations est organisée à Paris pour la défense de la sécurité sociale. A cette même époque François Mitterrand annonçait dans "sa lettre aux Français", la suppression du plan Seguin or à ce jour, jamais les socialistes ne l'ont supprimé.

En 1988 nous assistons aux premières manifestations des infirmières et des médecins en colère.

En 1990, le gouvernement socialiste de Michel Rocard crée la loi sur la contribution sociale généralisée (CSG) qui pénalise encore aujourd'hui le monde du travail, les retraités et les chômeurs.

En 1993, le gouvernement Balladur réforme la loi sur les retraites en augmentant la durée d’assurance requise à 40 ans pour bénéficier d’une pension à taux plein pour les salariés du secteur privé. L'allongement du temps de travail dans le secteur public sera poursuivie en 2007 par Dominique de Villepin.

En 1995, le gouvernement Juppé instaure la mise en place de la Contribution de remboursement à la dette sociale (CRDS) de 0,5% .Il s’agissait de faire payer la dette sociale aux salariés et non au patronat. Le principe a dû plaire à M. Jospin qui a prolongé le paiement de la CRDS jusqu’en 2014.

En 1996, la chasse aux économies est lancée avec le plan Juppé. Elle sera reprise et poursuivie par le gouvernement Jospin. Il prévoit l’encadrement du budget de la Sécurité sociale par le parlement afin d'atteindre l’équilibre financier. Pour cela, il réforme la Constitution de la Vème République. Il crée ainsi l'objectif national des dépenses d'assurance maladie. Les recettes et surtout les dépenses sont encadrées, voir limitées par les députés. Le mécanisme de maîtrise des dépenses de santé est officiel avec des sanctions prévues en cas de non respect de l'objectif des dépenses. Les médecins sont contraints par les caisses de maladie de faire des économies de prescription en dépit du principe de libre prescription thérapeutique. Cette réforme provoqua le plus grand mouvement social vu en France depuis des dizaines d’années.

En 1998, sous le gouvernement Jospin, Martine Aubry entame la révision des schémas régionaux d’organisation sanitaire (SROS) ce qui suscite l’inquiétude, à juste titre, des élus et des populations quant au devenir de l’hôpital de proximité. A partir de cette date on assistera à la fermeture de plusieurs hôpitaux de province et à la suppression de dizaines de milliers de lits hospitaliers.
Entre 1996 et 2001, Martine Aubry et Élisabeth Guigou ont réduit les remboursements, voire même déremboursé des centaines de médicaments dit "de confort pour les malades".
En 1999, le directeur de la CNAM , Gilles Johanet présente avec l'aval des politiciens de gauche son plan stratégique pour réaliser une économie de 10 milliards d'€. Son plan prend la succession de celui de Juppé avec les mêmes objectifs: réaliser des coupes claires dans les dépenses de santé. Il propose un tarif de remboursement unique par classe de médicaments, une moindre prise en charge des patients " nomades ", un déremboursement des cures thermales, la budgétisation par pathologie pour les dépenses hospitalières, la concurrence entre les hôpitaux, voir la concurrence entre plusieurs systèmes d’assurances, la réduction du nombre de médecins et d'infirmières.
L’année 2000, est l'année des interminables grèves dans les hôpitaux. Élisabeth Guigou, Ministre de la santé, ne recevra les syndicats de médecins qu'après un an de conflit!
En 2002, l'application des 35h à l'hôpital est décrétée brutalement alors qu'il n'existait aucune possibilité de recruter du personnel susceptible de compenser la pénurie d'infirmières et de médecins. Ceci entraîna à nouveau la fermeture de nombreux lits hospitaliers et donc l'allongement des délais d'hospitalisation.
En 2003, la canicule révèle notre incompétence à réagir rapidement à un problème de santé publique de même que notre insuffisance en structure pour personnes âgées et en structure de soins à domicile. Il aura fallu plusieurs milliers de morts pour que le gouvernement de droite de Jean Pierre Raffarin découvre la détresse des personnes âgées. Cinq ans après ce bilan dramatique, il existe toujours la même carence de moyens et le même déni du vieillissement de la population.
En 2005, création des franchises sur les soins: 1€ sur les consultations et les actes de biologie, 18€ sur les actes supérieurs à 91€ et 50 centimes par boite de médicament. La sécurité sociale rembourse de moins en moins et les mutuelles complémentaires sont de plus en plus chères. Des objectifs de réduction drastique des dépenses de santé sont instaurés chaque année. Le parcours de soins coordonnés pour les malades est instauré avec l'obligation d'avoir un médecin traitant sous peine d'un moindre remboursement.
En 2007, au nom d'une plus grande médicalisation du financement de la santé, est introduite la notion de tarification à l’activité (T2A) pour les hôpitaux publics et privés. La rentabilité financière est dorénavant recherchée. La T2A peut favoriser une "sélection des patients", au détriment des "moins rentables", ce qui peut , parfois, expliquer la difficulté rencontrée lors d'hospitalisation de certains malades dit "lourds". Aujourd'hui, nous pouvons nous poser la question, comment les directeurs d'hôpitaux peuvent-ils limiter les déficits? Comment peuvent-ils rentabiliser les hôpitaux?
En 2009, les restructurations et les fermetures de services s'accélèrent. Le massacre de la santé n'est pas encore achevé mais la loi HPST (Hôpital, patients, santé, territoires) qui sera proposée en février par la Ministre Roselyne Bachelot pourra donner l'ultime coup de grâce à un système de soins qui était mondialement reconnu. La marchandisation de la santé sera totale!
Tous les gouvernements, de droite comme de gauche, affirment depuis longtemps vouloir ramener dans la «moyenne européenne», les dépenses de santé couvertes par la sécurité sociale à 7% du PIB. Étant donné la crise capitaliste, une diminution du PIB en 2009 sera attendue, cela veut donc dire qu'il y aura encore plus d’austérité dans le domaine de la santé! Parallèlement à toutes ces réformes sur le financement de la sécurité sociale, tous les gouvernements de droite et de gauche ont accordé au patronat de larges exonérations des charges sociales (20 milliards d'euros par an). Dernièrement, Monsieur Nicolas Sarkozy, a trouvé en très peu de temps 300 milliards pour venir en aide aux banques qui "quand même" ont toutes réalisé d'énormes profits en 2008.
Durant toutes ces années, les multiples réformes n'ont fait qu'augmenter les inégalités en matière de santé, dans la population. L'accès aux soins de qualité pour tous est un leurre! Avec les avancés des techniques diagnostiques, la médecine coûte et coûtera de plus en plus chère. Si, des choix politiques ne sont pas faits pour réorienter l'argent vers les besoins humains, la Médecine connaîtra sa plus grande misère. Je n'ai certainement pas la même vision, la même mémoire, la même espérance dans les Humains que tous ces politiciens qui ont participé, petit à petit, à la dégradation de notre système de soins. Mais je dois dire que nous méritons la santé que nous nous donnons!
Alain HERRERO

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