LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 25 octobre 2018

« Orages », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de demain vendredi


« Nul homme n’est une île complète en soi-même, tout homme est une part du continent, une part du tout ». A la veille du second tour de l’élection présidentielle au Brésil, les mots du poète et prédicateur anglais John Donne sont de notre temps. La possibilité de l’élection du candidat Jair Bolsonaro n’est pas seulement une menace dramatique pour le peuple brésilien et la démocratie, c’est une menace de plus pour le monde. Le pays qui semblait avoir pris avec les années Lula le chemin du progrès social, de la justice, voit revenir les spectres de la torture, de l’arrogance de caste, du racisme. Jamais la droite et l’extrême- droite brésiliennes n’ont accepté le nouveau cours des choses. Elles veulent retrouver leurs privilèges, en posant sur le peuple un talon de fer.
Mais cette élection ne concerne pas que le Brésil. A l’heure du défi climatique, Bolsonaro partage avec Donald Trump un cynisme criminel. Après eux le déluge. Si jamais il est élu, l’exploitation forcenée de la forêt amazonienne va reprendre à grande échelle menaçant toute la planète tandis que les populations indigènes subiront un génocide qui ne dira pas son nom. 
Nous vivons une sorte de basculement du monde. Nous voyons le retour au pouvoir d’extrêmes droites sans vergogne et les démocraties sont de nouveau en proie aux démons du racisme, de l’intolérance. Chez ceux qui se prétendent progressistes, les inégalités grandissent et les puissants se servent à la louche. On sait comment se termine la phrase de John Donne : « Et si tu entends sonner le glas, ne demande pas pour qui il sonne. C’est pour toi ». Nous n’en sommes pas là. Jair Bolsanaro peut-encore être battu dimanche, il nous faut l’espérer. Partout dans le monde, les forces de progrès n’ont pas désarmé et nous sommes appelés à de nouveaux combats. Les chicailleries et les egos de la gauche apparaissent dérisoires et absurdes quand doivent se retrouver les femmes et les hommes de bonne volonté contre l’orage. « Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat ».

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