LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 3 janvier 2019

« SEMENCES », L’EDITORIAL DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN VENDREDI 4 JANVIER


Il va nous écrire une lettre. Au prix où sont les timbres, qui viennent d’augmenter, elle sera publiée dans la presse et sur les réseaux sociaux. Ce n’est plus une vraie lettre. C’est sa manière, dit-on, d’ouvrir un grand débat national au premier trimestre, étant entendu que, de toute manière, sa politique est la bonne, comme il l’a dit lors de ses vœux, et qu’il va continuer. On a compris comment avec le décret sur les chômeurs. Il faudra lire sa lettre, non pour ce qu’elle dira, mais pour ce qu’elle ne dira pas.
« Le capitalisme ultralibéral et financier, c’est fini. » Il a osé. Cela, après s’être attaqué au Code du travail, avoir supprimé l’ISF et l’exit tax (sur les capitaux partant à l’étranger), instauré une taxe forfaitaire sur le capital, alors même que la France est sur le podium mondial pour le versement de dividendes et que, comme en Europe, l’impôt sur les bénéfices y est passé de 40 % à 19 % en quelques années. Un comble quand, aux États-Unis, il est encore à 24 % malgré les baisses de Trump.
« Parler vrai, c’est parler de la réalité. » Ce sont aussi ses mots. Ils sont mensongers. Emmanuel Macron prétend parler à tous les Français mais il a stigmatisé « des foules haineuses » en instrumentalisant d’inacceptables débordements. Avec son ministre de l’Intérieur, ils poursuivent dans la même voie. L’indigne comédie d’État qu’est la mise en garde à vue d’Éric Drouet, que nous ne confondons pas avec le Jean-Baptiste Drouet qui reconnut à Varennes Louis XVI en fuite, n’a d’autre but que d’exacerber les tensions en comptant sur la radicalisation d’une partie des gilets jaunes. Il s’agit de les couper de l’opinion et de dévier leur action comme les revendications partagées, au-delà d’eux, par des millions de Français.
C’est dans le même chemin de ruine intellectuelle que la publicité faite à quelques extrémistes, la volonté de mettre en avant des thématiques identitaires, de détruire ce qui lève dans le pays. Nous marchons, disait Alfred de Musset dans la Confession d’un enfant du siècle, « sur des semences ou sur des débris ».

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