LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 7 janvier 2019

« AH, TENSION », L’EDITORIAL DE MICHEL GUILLOUX DANS L’HUMANITE DE DEMAIN MARDI 8 JANVIER


On avait remarqué, depuis les vœux en pied du chef de l’État, qu’à la stratégie de l’attention, le pouvoir exécutif préférait celle de la tension. Donc, avant les nouvelles violences de ce week-end, qui ne servent que de nouveau prétexte au gouvernement et à son chef, envoyé hier en première ligne télévisuelle, à des roulements de mécaniques autoritaires. Vendredi, son porte-parole en rajoutait dans les effets de vocabulaires à vocation martiale. Et, en même temps, il en appelait à la radicalité plutôt qu’au dialogue, dans la poursuite de l’action de la majorité. De la tragédie à la triste farce… Les mêmes extrémistes que depuis des semaines se sont encore déchaînés dimanche. Ils ont un point commun avec le pouvoir : une volonté farouche d’éteindre toute dimension de revendication sociale à la colère qui s’exprime depuis plus de huit semaines. Après tout, Marine Le Pen n’est-elle pas elle aussi opposée à toute augmentation du Smic ?
Lundi matin, donc, le même Benjamin Griveaux, celui des « clopes » et du « diesel » qui n’est plus à une outrance de langage près, en appelle à Munich. Mais, de casse de la SNCF et des services publics en remise en cause du système de protection sociale, on ne peut dire que la politique en cours s’inscrive dans les pas du Front populaire. À son opposé, nombre de revendications, portées sur des ronds-points pourraient raviver la flamme de la justice sociale et de la solidarité – du rétablissement de l’ISF à la défense des services publics et à l’augmentation des salaires – et aller jusqu’à ennuyer le grand silencieux dans cette crise qu’est le Medef.
À cinq mois des élections européennes, le pouvoir est déterminé à circonscrire par tous les moyens toute opposition à son rouleau compresseur néolibéral au seul spectre de forces populistes, guère dangereuses pour les « marchés ». Le soutien bruyant apporté également hier par les xénophobes Matteo Salvini, l’ami européen de Le Pen, et Luigi Di Maio aux manifestants français, quinze jours après avoir remisé à la demande de la Commission européenne deux de leurs promesses sociales phares, est une autre illustration des chausse-trappes posées devant celles et ceux qui découvrent, souvent pour la première fois, ce qu’est un mouvement collectif.

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