" C'est la première fois que je viens à un meeting "
De Lyon à Montpellier et, jeudi soir, au Blanc-Mesnil, les meetings du Front de gauche ont fait à chaque fois salle comble. Rencontre avec des participants du rendez-vous de Seine-Saint-Denis, qui nous expliquent les raisons de leur venue.
Nawel, assistante de direction à Stains :
« C’est la première fois que je viens à un meeting. A la base, je ne
m’intéresse pas à la politique même si, bien sûr, je me reconnais bien plus
dans les valeurs que porte la gauche. J’ai écouté Jean-Luc Mélenchon sur France2. Je ne pensais pas aller jusqu’au bout du débat et, en fait, il m’a convaincu avec son franc parlé et sa sincérité. Car les gens se sentent étranglés, même les classes moyennes sont en difficulté avec le coût de la vie qui augmente. Il y a quelques années, on arrivait à finir le mois, maintenant c’est tout juste. Forcément on pense à ceux qui ont moins et on se demande comment ils font. Pour le logement, c’est pareil : c’est de pire en pire. Les personnes sans logement, les mal-logés… Je les rencontre tous les jours dans mon travail. C’est dur de ne pas pouvoir les aider. Alors ce soir, je viens écouter ce que le candidat propose. Ce qui me plaît, c’est qu’il ne promet pas monts et merveilles. Tout ce
qu’il prévoit de faire est possible. »
Thierry, syndicaliste CGT EDF-GDF Suez :
« C’est important de s’engager dans la campagne. Dans mon entreprise, on a commencé le rassemblement pour le Front de Gauche. À ma grande surprise, ce soir, on sera plusieurs dizaines de salariés et de syndicalistes d’EDF et de GDF Suez du département. Dans mon secteur, le service public de l’énergie, c’est d’abord le positionnement clair du candidat du Front de Gauche sur les services publics et leur renationalisation qui crée l’enthousiasme. Dans des périodes de
froid comme on en vit cette semaine, GDF, EDF, Poweo, Direct énergie continuent à couper l’accès à l’énergie. Comme ils ne peuvent pas le faire directement, ils résilient les contrats. Des milliers de gens se retrouvent sans énergie et avec de grande difficulté pour payer leur facteur. C’est pour cela, je pense, que beaucoup de « Robins des bois », ceux qui remettent l’électricité à ceux qui ont été coupés, sont proches du Front de Gauche et sont très attirés par le
discours et le programme du candidat. D’autant qu’EDF comme Suez font, aujourd’hui, des profits énormes. On annonce près de 3 milliards pour EDF, plus de 5 milliards pour GDF et en même temps c’est 23% de facture de gaz supplémentaire pour les usagers. Les privatisations amènent les groupes privés à orienter leurs décisions de gestion selon les intérêts des actionnaires plutôt que selon les besoins des usagers. La réappropriation des entreprises de ce
secteur par la nation avec un contrôle des salariés et des usagers est
nécessaire.»
Marcel, étudiant en L3 d’économie à la Sorbonne :
« J’ai vu deux ou trois des interventions de Jean-Luc Mélenchon à la télévision et il m’a fait impression.J’ai eu envie de venir voir. Je me posais des questions par rapport à son programme et je me suis dit qu’en venant j’en saurais un peu plus. Je suis assez sensible au principe de luttes des classes parce que je suis étudiant à la Sorbonne et cette lutte je la vois au jour le jour. Concrètement, moi j’ai une sacoche qui ne ferme pas, j’ai un ordinateur qui est abîmé et je mange au Grec à midi. Mon quotidien est un peu moins joyeux et ensoleillé que pour d’autres. En plus de mes études, je suis intérimaire. Quand j’ai un contrat d’une heure, je touche 8,63 euros net et il me faut une heure pour y aller : ce n’est pas possible de vivre comme ça. Je n’ai pas de bourse, sans mes parents j’aurais arrêté mes études depuis un moment. Et pourtant je suis assez bon. C’est une tendance générale qu’il faut inverser : je vis déjà moins bien que mes parents et j’ai peur que mes enfants vivent moins bien que moi, tout simplement. »
Monica, éducatrice spécialisée à l’aide sociale à l’enfance :
" Ce qui me perturbe beaucoup c’est de savoir qu’on est la cinquième puissance mondiale, un pays extrêmement riche, et que les personnes âgées dépendantes, les personnes handicapées ne sont pas prises en charge. Par le biais de mon travail, je sais qu’on envoie beaucoup d’enfants handicapés en Belgique alors qu’on a la possibilité ici en France d’avoir des institutions qui les accompagnent. Je suis touchée par ces choses qui sont de l’ordre de l’incompréhensible. On n’évolue pas pourtant il y a beaucoup de richesses dans notre pays, de l’argent mais aussi des richesses intellectuelles, de la solidarité. J’ai l’espoir à travers le front de gauche qu’on arrive à recréer cette solidarité, que tous ces gens qui ne comptent pas se fassent entendre. "
*lu sur le site : l'Humanité.fr
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