Mission d'information sur les politiques du département
Jeudi dernier, lors de la séance du Conseil général, le rapport d’une mission concernant les compétences sociales du département a été présenté. Cette mission, constituée en mai à la demande de la droite, avait pour objectif de vérifier la qualité des services rendus dans les secteurs de l’insertion, de l’aide aux personnes âgées et handicapées et de la protection de l’enfance. De plus, la droite souhaitait vérifier le niveau de fraudes enregistrées à la CAF et la teneur du suivi des allocataires du RSA.Car, dans un contexte gouvernemental où les pauvres sont épiés, suspectés sans cesse de « profiter » du système et d’être « assistés » avec l’argent du contribuable, il aurait été visiblement de bon ton pour la droite de pouvoir prouver qu’en Seine St Denis, les travailleurs sociaux dépensent sans compter de l’argent et de l’énergie pour des gens qui ne le méritent pas. Le bilan est différent de ce que la droite pouvait en espérer : Les besoins sont évidents, le professionnalisme des différents acteurs sociaux est démontré, l’efficience de leurs missions avérée ; bref, les services du département fournissent jour après jour, avec beaucoup de sérieux et de pertinence, l’accompagnement et l’aide nécessaires à ceux qui en ont besoin. De plus, le nombre de fraudes est insignifiant et s’avère souvent être lié à la complexité du calcul d’indemnisation plutôt qu’à une véritable intention délictueuse. Malgré ce bilan positif, la droite a tenu à le minimiser en séance. Elle a essentiellement épinglé la structure sociale du département, fustigeant les villes qui ont trop construit de logements sociaux, fabriquant ainsi des concentrations de personnes en difficulté. Elle réclame une péréquation horizontale qui permettrait de répartir notre « surplus » de pauvres vers d’autres départements. Gilles Garnier, vice-président de notre groupe et membre de la mission, a rappelé que la construction de ces logements sociaux avait permis d’offrir un lieu de vie décent à tous ceux qui vivaient dans les bidonvilles il y a quelques décennies. La remarque de la droite semble bien déplacée puisque le gouvernement UMP a demandé justement ces derniers mois aux services de l'Etat de fixer des objectifs de logements sociaux à construire (y compris dans certaines de nos villes qui en comptent déjà beaucoup) alors que des villes de droite ne respectent pas leurs engagements initiaux ! Par ailleurs, Gilles Garnier a dénoncé le climat de suspicion systématique à l’égard des plus pauvres, rappelant au passage que nombre d’entre eux n’accèdent même pas à leurs droits car, pour mille et une raisons, ils n’ont pas trouvé la bonne porte. En parallèle, il a pointé du doigt la confiscation de la richesse par une petite partie de la population : « Quand on a 50 milliards d’évasion fiscale par an et qu’on n’en rapatrie que 15, il y a là des niches et c’est bien là qu’est l’argent de la fraude, c’est bien là qu’on trouvera de quoi rééquilibrer le budget de l’Etat ! ».Déplorant que le financement du RSA soit à la charge des départements alors qu’il relève de la solidarité nationale, il a rappelé que la péréquation qui nous est imposée ne devrait pas seulement tenir compte des richesses de notre département mais aussi de sa forte population en difficulté. « Je souhaite qu’il y ait une péréquation sur la richesse réelle et pas seulement virtuelle de notre département. Car, si nous avons de grosses entreprises, nous avons aussi une population plus en difficulté qu’ailleurs ». Le message était clair : Nous voulons que l’Etat reprenne totalement en charge le versement du RSA afin que nous puissions nous concentrer sur une vraie politique d’insertion. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons sortir les gens de leurs ghettos dans lesquels, malheureusement, la droite semble vouloir les maintenir.
Les élu-e-s du groupe communiste citoyen Front de gauche, pour une alternative sociale et écologique.
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