LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 1 décembre 2011

Les contradictions du nouveau candidat-député

Claude Bartolone vient de nous
gratifier d’un article sur la loi DALO (droit au logement opposable) « une promesse non tenue à l’égard
de ceux qui souffrent ». Il écrit « Depuis 2007, on a pu voir la
proclamation d’un nouveau droit au logement pour les français rester lettre
morte. Dans son rapport 2011, le comité DALO confirme que ce droit n’a pas
seulement été ignoré, il a aussi été bafoué. Pour faire du chiffre, plutôt que
de construire des logements, le gouvernement a préféré les mises à la rue et
les expulsions. Que faut-il conclure lorsque tous les acteurs du logement…,
sont unanimes sur l’incurie du gouvernement Sarkozy ?... Dans les mois qui
viennent, il faut tout faire pour que cette situation prenne fin. La Seine
Saint Denis et d’autres départements d’Île de France ne tiendraient pas, pour
leur part, un nouveau quinquennat avec la situation dégradée que leur laisse le
gouvernement sur le logement et l’hébergement d’urgence… Inclure les exclus,
sortir les ménages modestes de l’alternative entre relégation et éloignement,
soutenir les classes moyennes et faciliter l’accès des jeunes au
logement : voilà les objectifs qu’une politique digne de ce nom doit
poursuivre… »

Nous ne pouvons qu’applaudir des
deux mains la pertinence de ce propos. Cependant nous conseillons à celui qui
s’apprête à être candidat dans notre circonscription, dont notre ville fait
partie, de relire ses classiques. Sait-il que madame la Maire de Romainville,
qu’il côtoie souvent ces temps-ci, a déclaré le 16 janvier 2008 « qu’elle
n’appliquerait pas la loi DALO » ?


Sait-il que dénonçant l’absurdité
du système, Corinne Valls invitait les membres de toutes les associations et
les personnalités qui soutiennent cette loi à participer à une commission
d’attribution de l’OPH ? Sait-il qu’elle s’était vu répondre par ces mêmes
représentants « qu’ils n’avaient pas besoin d’assister à une commission
d’attribution pour savoir que la France connaît une crise sans précédent et que
si la ville se refusait de traiter de tels dossiers, elle se mettrait hors la
loi au même titre que les communes qui n’appliquent pas les 20% de logements
sociaux ? » Notons que l’intransigeance n’a pas été la même lorsqu’il
s’est agi d’appliquer le surloyer avec une rare célérité. Il ne suffit donc pas d'affirmer que le gouvernement fait fi de la loi, encore faudrait-il que les élu-e-s de "gauche" soient irréprochables.


Ici, ouvrons une parenthèse. Nous
étions à deux mois des élections municipales et l’occasion était trop belle
pour ne pas manquer de donner des gages aux électrices et aux électeurs de
droite pour qui la « mixité sociale » (concept de plus en plus
controversé) signifie surtout « que tout le monde est légitime à vivre
mais pas n’importe où » et que nous avons suffisamment
de logements sociaux à Romainville. Et qu’on le veuille ou non les choix de la
majorité municipale en matière d’habitat alimentent ces comportements qui
consistent à rejeter les populations les plus modestes toujours plus loin.


En plus de reposer sur des bases
douteuses et contre- productives, la course à la mixité sociale occulte en fait
les débats sur des questions plus fondamentales que sont la répartition des
richesses et les droits fondamentaux, notamment le droit au logement. On le
mesure lorsque le président de l’OPH déclare sans rire que « la vraie mixité sociale se met en
place et a permis l’arrivée de 1500 nouveaux habitants sur la ville ».
Mais c’est le plus grand silence sur les dizaines de jeunes né-e-s dans notre
ville et qui sont priés d’aller voir ailleurs.
Et que dire de cette villa Soléa
où la partie accession est séparée de
l’habitat social par des grilles et un portail avec code. Est-cela la
conception que nous avons du vivre ensemble et de la mixité sociale ? Malheureusement le ton avait été donné dans
la convention ANRU. S’agissant de la résidentialisation, on peut y lire :
« Autour de chaque bâtiment ou groupe de bâtiments, un espace enclos
signalera la responsabilité des seuls habitants - individuellement quand il
s’agit de jardinets privatifs, collectivement pour les espaces communs – sur un
domaine où ils sont « chez eux ». La crise du logement est évidemment
la conséquence de la politique mise en œuvre dans les dernières décennies.
Cependant, on ne peut pas faire l’impasse sur les choix qui sont ceux des
collectivités territoriales.


Claude Bartolone sait-il qu’à
Romainville, en 4 années, ce sont 1087 logements qui doivent sortir de terre,
si nous prenons en compte ceux prévus, place des commerces. La répartition est
la suivante : 884 logements en accession à la propriété et 203 logements sociaux pour
reloger les familles concernées par l’ANRU. Et qu’en sera-t-il des 700
logements de la ZAC de l’Horloge ? Dans ces conditions est-il étonnant de
compter 1051 demandeurs de logement en 2007, 1250 en 2008,
1500 en 2010. Et combien aujourd’hui ?

Enfin, Claude Bartolone sait-il encore que,
contrairement aux élu-e-s de Bobigny, Bondy, Blanc-Mesnil, La Courneuve, Montreuil,
Saint-Denis, Stains, Saint-Ouen, Tremblay, Villepinte et Villetaneuse, Corinne
Valls a toujours refusé la proposition des élu-e-s communistes de prendre un
arrêté déclarant la commune territoire anti-expulsion ?

C’est ce double langage, ces
discours à géométrie variable qui conduisent nos concitoyens au repli sur soi,
à la résignation et au renoncement. Pour battre la droite, l’extrême droite et gagner,
la gauche doit parler vrai. Le chemin est encore long.

1 Comentário:

Maurice a dit…

De logements sortent de terre, d'accord, mais comme écrit ce sont des accessions à la propriété !
Des logements comme à Cachin sont déconstruits (c'est beau comme termes, cela fait plaisir aux p'tits bourgs beauf), mais que deviennent les locataires ?
Ont-ils des logements de proposés à Romainville ?
De ce que j'ai entendu, NON ! Certains sont dirigé vers d'autres municipalités, démolir AVANT de reloger n'est-ce pas ce que not'bon maire à dit qu'il ne serait pas ?!
Serait-ce encore une fois des paroles en l'air ? Comme pour le foyer Kérautret ?
Ce n'est pas le lieu, mais je fais une prière pour qu'elle ne soit pas le suppléant de Barto aux prochaines législatives !
Au sujet de la villa Soléa, j'ai eu un commentaire pas triste me disant que c'était juste une séparation comme une autre, cette personne n'a pas dû la voir cette séparation. C'est réellement ne pas mélanger les torchons et les serviettes, surtout lorsque les torchons sont propres.

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