LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 15 février 2011

Gilles Poux : "La loi doit reconnaître les discriminations territoriales"

Nous mettons en ligne une interview de Gilles Poux, parue dans "le Parisien" de ce matin. Le Maire de La Courneuve a tenu, en novembre les premières assises nationales contre les discriminations.

Le Conforama d'Herblay refuse de prendre les chèques d'autres départements. Cela vous surprend-il ?
GILLES POUX : Malheureusement non. Je recueille régulièrement ce type de témoignages. Récemment, une de mes administrées m'a raconté qu'un supermarché des Yvelines lui avait refusé son chèque parce qu'elle habitait La Courneuve ! Au motif qu'une tranche infime de la population est malhonnête, toute la population du 93 est sujette à caution.
Quel est le bilan de ces premières rencontres contre les discriminations ?
GILLES POUX : Nous préparons un livre blanc avec la cinquantaine d'élus et associations qui ont participé aux rencontres. Nous allons nous appuyer sur ce cahier de propositions et de doléances pour interpeller à nouveau l'Etat. Nous allons aussi saisir d'ici la fin du premier semestre l'Assemblée nationale pour qu'elle lance une enquête nationale sur les discriminations territoriales.
Vous avez interpellé l'Etat lors de ces rencontres. Avez-vous été entendus ?
GILLES POUX : A ce jour, rien ou presque n'a changé. La population des quartiers "sensibles" est toujours discriminée. A La Courneuve, le taux de chômage oscille toujours entre 25 et 30% Dans les grands ensembles ...Je viens de solliciter un rendez-vous auprès de Maurice Leroy, le nouveau ministre de la Ville. J'attends sa réponse.
Vous avez déposé en 2009 une plainte auprès de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations ) pour que le lieu de résidence soit reconnu par la loi comme un critère de discrimination. Où en est-on ?
GILLES POUX : Au point mort. Elle a été jugée recevable en février 2010. Mais depuis la fusion de la Halde avec le défenseur des droits, rien n'avance. L'enquête de l'Observatoire national des zones urbaines "sensibles" demandée par la Halde n'a toujours pas démarré et nous n'avons pas de nouvelles du groupe de travail mis en place par le comité consultatif de la Halde. Aujourd'hui, faute de critères, il est impossible de faire condamner une société qui pratique la discrimination à l'adresse. La loi doit reconnaître les discriminations terrritoriales.


Soyez le premier à commenter !

Enregistrer un commentaire


  ©Template Blogger Elegance by Dicas Blogger.

TOPO