LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 2 novembre 2009

Le cynisme ultra-libéral des promoteurs immobiliers, par J.J. Porcheron, responsable national Logement de l’ANECR

Le dernier congrès de la très libérale Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI) a marqué une étape de plus dans le cynisme affiché par les nombreux représentants de chambre de propriétaires et autres fédérations de promoteurs, tous spécialisés dans la construction et la promotion de logements privés.Alors que la crise du logement en France atteint un niveau sans précédant, que notre pays compte plus de trois millions de mal-logés, que la part du logement dans le budget des Français explose, que le Droit Au Logement Opposable (DALO) est loin de tenir ses promesses de procurer un toit à ceux qui en ont le plus besoin, que toute l’année des personnes meurent dans la rue faute de toit, il semble n’être ressorti qu’un seul sentiment de cette rencontre : l’Etat construit trop de logements sociaux, et ceux-ci entrent en concurrence directe avec les logements privés.Selon ces tristes sires, ce serait le marché de l’immobilier qui serait en crise, et non le logement. La preuve selon eux : les logements qu’ils mettent à prix d’or sur le marché peinent à trouver preneurs.Certains osent même se poser la question de savoir « pourquoi met-on huit mois à trouver un locataire pour le privé alors qu’il y a la queue devant les OPHLM ? ».

Un tel mépris affiché, couplé avec une méconnaissance feinte de la réalité du logement en France, sont aussi inacceptables que scandaleux.Car chacun sait qu’un logement privé, c’est un loyer qui peut être jusqu’à trois fois plus élevé que celui d’un logement social, pour une qualité souvent équivalente (sans même parler des nombreux cas de malfaçon ou de livraison en mauvais état de logement privés vendus sur plan par certains promoteurs peu scrupuleux). Cela place de fait ces appartements privés hors de la capacité financière d’une majorité de Français.Mais plutôt que de considérer que ces loyers trop élevés sont la source de leurs problèmes, les propriétaires souhaiteraient que l’on arrête de construire des logements sociaux, de façon à ce que les Français n’aient d’autre choix que d’intégrer ces appartements à loyers exorbitants, quitte à s’endetter sur 40 ou 50 ans, avec une part logement dans leur budget toujours plus importante.Et de tirer à boulet rouge sur l’État, dont la politique de construction de logement est qualifiée de « concurrence déloyale ». Quand on connaît les cadeaux que ce dernier a fait aux propriétaires privés (dispositifs Borloo, Robien ou Scellier, directement responsables de la flambée des loyers), maison à 15 euros, niches fiscales et bouclier fiscal pour les plus aisés d’entre eux, on se demande où va s’arrêter la voracité capitaliste de ces promoteurs. D’autant que la récente loi Molle porte les traces de leur lobbying forcené (réduction du délai d’expulsion, surloyer et délit de sous occupation pour obliger les locataires sociaux à basculer dans le privé).L’Association Nationale des Élus Communistes et Républicains dénonce donc fermement les propos qui se sont tenus lors du dernier Congrès de l’UNPI, qu’elle considère comme une insulte faite à tous les Français qui ont des difficultés à trouver un logement ou à en assumer la charge.Au lieu de dénoncer une « logique stalinienne « de l’État en matière de construction, les auteurs de ces propos indignes feraient mieux d’adapter leur offre aux capacités réelles des Français, plutôt que de ne viser que le profit immédiat en cherchant à éliminer l’offre alternative que constitue le logement social, une offre qui est loin de constituer la majorité du parc immobilier français (il y a seulement 71 logements sociaux en France pour 1 000 habitants).

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