Logement : des discours aux actes !
A l’approche des échéances présidentielle et législative, les candidats parlent logement. Nous passerons rapidement sur la dérisoire mesure annoncée dimanche par Sarkozy, consistant à relever de 30% les droits à construire. Dérisoire, lorsque l’on sait que 85% des Français n’ont plus les revenus suffisants pour se loger. Comment imaginer résoudre la crise actuelle avec cette seule disposition ? Cette annonce est d’autant plus déplacée qu’elle vient de celui, qui avec son gouvernement, s’est échiné à sacrifier le logement comme il sacrifie les services publics au profit des seuls intérêts privés.
Quant au candidat socialiste, il envisage la construction de 2,5 millions de logements intermédiaires, sociaux et étudiants, soit 300.000 de plus que dans le précédent septennat, le renforcement de la loi SRU. Il propose, également, de mettre à disposition des collectivités locales des terrains de l’État pour leur permettre de construire de nouveaux logements dans un délai de cinq ans. Dans un débat l’opposant au ministre du logement, Claude Bartolone a soutenu cette proposition, soulignant combien la question du foncier est essentielle, particulièrement en Île de France. Mille fois d’accord.
Mais celui qui est candidat aux élections législatives dans notre circonscription devrait savoir que sa suppléante, par ailleurs maire de Romainville, multiplie les ventes de terrains et de biens communaux à des promoteurs immobiliers pour construire des logements en accession à la propriété avec des prix de sortie qui tournent autour des 6000€ le m2.
Monsieur Bartolone sait-il que les seuls logements sociaux construits depuis 2001, l’ont été pour reloger les familles concernées par les « déconstructions » ? Au nom de la mixité sociale devrait-on souscrire à l’idée qu’il ne faudrait pas un logement social de plus à Romainville, hormis ceux prévus dans le cadre de l’ANRU ?
Oui, il faut battre Sarkozy en mai prochain. Mais la gauche ne peut vaincre que si elle est porteuse d’une véritable alternative. Elle ne peut vaincre que si, dans les actes, elle se distingue des politiques néolibérales. Elle doit se prononcer clairement, comme le proposent les communistes et le Front de gauche pour :
- L’interdiction des expulsions locatives de toute famille en difficulté économique et sociale.
- La reconnaissance du logement locatif social comme un droit universel accessible à tous.
- La construction de 200.000 logements publics sociaux par an pendant cinq ans.
- Le blocage des loyers dans le public et son encadrement dans le privé.
- La création d’un service public national et décentralisé de l’habitat et de la ville.
- La taxation de la spéculation financière et immobilière avec la création d’une taxe « contribution logement » de 10% sur les revenus financiers.
- Que la proportion du loyer et des charges dans le budget des familles n’excède pas 20% de leurs revenus.
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