Dépendance : 5è risque ou 5è branche ?
Mi-novembre, lors d'un grand barouf télévisuel, le président de la République a déclaré vouloir créer "une nouvelle branche de la Sécurité sociale, le cinquième risque", qui serait entièrement dévolu à la dépendance. Cinquième branche ou cinquième risque ? La question n'est pas que de pure sémantique. Car si l'expression "cinquième branche" induit la création d'une nouvelle branche de la sécurité sociale, le "cinquième risque", lui renvoie à l'idée d'assurance privée. Et de fait, les modes de financement sont différents. Le grand public semble n'y avoir vu que du feu, mais les assureurs, eux, n'auront pas manqué de relever la nuance. Nicolas Sarkozy a-t-il pratiqué délibérément la confusion du genre ? Connaissant ses liens avec le secteur assurantiel, on peut aisément le penser. La question est donc bien d'occuper les mois qui viennent à "déverrouiller" la bataille idéologique. La sécurité sociale a été créée pour répondre à une question : comment compenser tous les aléas de la vie, de la naissance à la mort. l'UMP considère que vieillir est une charge pour les finances publiques et rabaisse le grand âge au rang d'une facture de 6 milliards d'euros par an à trouver. Mais il n'est pas impossible d'inverser le point de vue. Si vieillir est une chance, alors il faut protéger ce temps de vie, en imaginant une solide protection sociale, qui sécurise aussi la perte d'autonomie, quel que soit l'âge auquel on y est confronté. Il s'agit donc d'imaginer une sorte de service public de la vieillesse, dont les ressorts de financement s'appuieraient sur une répartition des richesses, ce qui permettrait au passage de rabattre le caquet aux lobbies des assurances qui piaffent d'impatience en attendant les étrennes que leur prépare le "président des riches".
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