LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 21 juin 2018

« Soumettre », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



Le paquet est ficelé : moins de parlementaires et un découpage qui s’attachera à éliminer les esprits rétifs ; moins de possibilité pour les députés de faire et de discuter la loi ; une dose infime de proportionnelle (15%) qui réduira la diversité politique à un simple témoignage. La réforme institutionnelle qui sera présentée la 9 juillet ne fera qu’un vainqueur, le présidentialisme, déjà triomphant dans le constitution de la Ve République et plus encore depuis l’instauration du quinquennat. Cette modification de convenance vise à ôter les obstacles qui freinent la marche forcée dans le libéralisme qu’il a lancée.

« Monomanie césarienne » que dénonçait Jean Jaurès ? Plus. Cette réforme ambitionne un ordre autoritaire qui ferait des revendications de la finance un impératif supérieur. L’idée n’a pas germé toute armée de la cuisse du nouveau monde. Elle est brevetée Angela Merkel sous le label « Marktkonforme Demokratie » et date de septembre 2011. « Les exigences démocratiques doivent être compatibles avec le marché », avait déclaré la chancelière allemande. Se soumettre et se démettre, donc.

L’addition fait sens. en refoulant la démocratie de parti au profit d’un mouvement aux contours lâches, piloté par une petite technocratie politique, la Macronie s’évite les débats internes. En refusant une place à la démocratie sociale et aux syndicats, le nouveau pouvoir s’affirme sourd aux exigences populaires et disposé à les piétiner. L’entreprise s’accompagne d’un discours récurrent sur la responsabilité des pauvres, des populations de banlieue, des salariés dans la situation qu’ils vivent. La grande bourgeoisie applaudit, confortée dans ses privilèges et réjouie des ferments de division semés dans la population. Remplacer les citoyens par des consommateurs dispersés ou leurrés par les dorures de l’apparat, c’est un projet de société. Pas très neuf, mais toujours à l’ordre du jour des penseurs du capital. Pour l’heure, c’est le Parlement qu’il faut déchoir.

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