LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 16 janvier 2018

« France, terre d’asile », l’éditorial de Michel Guilloux, dans l’Humanité de ce jour !


Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer. Ne cherchez pas. Ces verbes ne sont pas les têtes de chapitre de la future loi immigration mais le titre du message diffusé par le pape François pour la journée mondiale du migrant et du réfugié, dimanche. « L’histoire de notre pays et le devoir de notre pays est d’accueillir des gens qui sont dans la souffrance, les accueillir, tous. » Ne cherchez pas. Cette déclaration n’est pas du ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, mais du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. « Que l’invraisemblable budget qui sert à alimenter la machine de guerre à travers le monde accorde une part, un miette seulement pour aider les citoyens des pays en détresse, pour l’eau potable, l’éducation, la médecine, la création d’entreprises, l’équilibre – la justice. » Ne cherchez pas. Pareille hauteur de vue ne provient pas de l’Élysée. Elle est du Nobel de littérature J. M.G. Le Clézio.

Depuis 1989, et la reprise du « seuil de tolérance » par François Mitterrand, la formule se voulait aussi ferme, de son premier ministre d’alors, « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », est le seul argument de ceux qui s’opposent aux immigrés à défaut d’avoir une vraie politique d’immigration et d’aide au développement. Elle n’a servi, jusqu’à des projets tel celui de la déchéance de nationalité, qu’à accompagner la prospérité de l’extrême droite et d’étroits calculs d’intérêts qui n’ont rien à voir avec l’avenir du pays.


La France ? Mais de la vallée de la Roya à Menton, du col de Montgenèvre au village auvergnat de Bellenaves, de Lyon à Nantes, de Paris à Calais, elle ouvre les bras et les cœurs à ces hommes et ces femmes, dont nombre d’enfants. Auraient-ils dû faire partie de ces milliers de noyés en Méditerranée ? Devrait-on les laisser mourir de froid dans la neige ? Faudrait-il ajouter à la violence des trafiquants d’une rive celle des nervis de ce côté-ci ? Les bons sentiments n’ont rien à faire ici. Quelle France et quelle Europe si l’accueil se résumait au tapis rouge pour les expatriés de la City ou pour les rois de l’ubérisation sauvage et, pour les autres, tous les autres, qu’ils soient étrangers, chômeurs, lycéens, une seule méthode : le tri.

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