La Seine Saint Denis ne demande pas l'aumône !
Le premier ministre vient d’annoncer la mise en place « dès 2013 d’un fonds spécifique de 170 millions d’euros pour mieux soutenir le financement des missions de solidarité » destiné aux départements confrontés aux difficultés financières les plus lourdes, en raison des aides sociales qu’ils versent (Revenu de Solidarité Active / RSA, Allocation Départementale pour l’Autonomie / ADPA, et Prestation de Compensation du Handicap / PCH).
Or, le besoin de solidarité est d’autant plus grand que le chômage augmente, que la population vieillit, que la prise en charge du handicap doit être améliorée. L’Etat a transféré les politiques de solidarité sans donner les moyens.
Au Conseil général de Seine Saint Denis, nous en faisons la triste expérience : en 8 ans, cet abandon de l’Etat s’élève à plus d’un milliard €. Les déclarations du Premier Ministre ne reconnaissent pas la fuite en avant de ses prédécesseurs. Pourquoi ?
170 millions € pour 30 départements, c’est : soit 5 millions et demi € pour chacun, soit, comme l’indique Stéphane Troussel, Président du Conseil général, cette aide est calculée sur le potentiel fiscal du département et la Seine Saint Denis n’y est pas éligible. Le critère du potentiel fiscal est injuste car il ne tient pas compte des difficultés sociales (80 000 allocataires du RSA, 12,6% de chômage)
Nous ne demandons pas l’aumône mais des financements pérennes. Car à titre d’information, 170 millions €, c’est exactement la somme que le Conseil général de Seine Saint Denis a du ajouter, pour la seule année 2012, à la dotation de l’Etat en matière de dépenses sociales afin d’assurer leur versement et offrir un filet social et sanitaire à des centaines de milliers de Séquano-dyonisiens-ne-s !
5 millions et demi d’euros, c’est à peine plus de la moitié de la somme que le Conseil général vient d’emprunter pour garantir ces allocations jusqu’à la fin de l’année grâce à une décision modificative au budget 2012 !
Et si dès 2014, le Premier Ministre promet des financements pérennes, comment fera-t-on en 2013 ? Quelle confiance lui accorder alors qu’il a annoncé précédemment un nouveau plan d’austérité et que l’Etat rogne les crédits aux collectivités territoriales de 2,25 milliards d’euros jusqu’en 2015 ?!
Le versement et l’administration du RSA, de l’ADPA et de la PCH sont des dépenses issues de la solidarité nationale. Elles nécessitent un engagement fort de l’Etat assurant leur financement sur la base d’une équitable répartition.
Une nouvelle fois, la Seine Saint Denis demande justice !
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