Rythmes scolaires : " la démocratie à Romainville, une caricature "
Nous y sommes certes habitués, mais cette fois les sommets son atteints. La "Une" du magazine d’informations (sic) municipales est barré par ce titre : « RYTHMES SCOLAIRES : CONCERTATION LES 18, 21, 22 ET 27 MARS ». Avec un brin de naïveté on aurait pu espérer que la raison l'avait l’emporté et que cette fois enseignants et parents seraient enfin entendus. Non, vous n’y êtes pas. La concertation se limitera à discuter des conditions de mise en œuvre de la réforme pour la rentrée 2013. POUR FAIRE COURT, IL S’AGIRA DE VALIDER UNE DÉCISION DÉJÀ PRISE.
C’est si vrai que la loi prévoit que les Conseils municipaux se doivent de délibérer avant le 31 mars pour décider de la date de la mise en œuvre de la loi. La dernière réunion ayant lieu le 27 mars et le Conseil municipal devant être convoqué dans les cinq jours francs avant sa tenue, la concertation annoncée n’est qu’un leurre. Un de plus, oserions-nous dire. La démocratie à Romainville se résume ainsi : « CIRCULEZ, IL N’Y A RIEN À VOIR ». Enseignants, parents, directions d’école énoncent pourtant des arguments qui méritent d’être entendus.
L’éducation nationale a été saignée par dix années de
droite. Avec le projet de loi d’orientation et de programmation pour l’école,
il y avait un espoir de rupture par rapport à la politique conduite par Nicolas
Sarkozy.
Ce projet de loi affirme des principes dont on peut se réjouir concernant le recrutement, la reprise d’une formation professionnelle initiale et continue, la priorité donnée au primaire, le rôle de la maternelle, la réaffirmation du collège unique.
Mais il y a aussi des évolutions qui inquiètent, notamment la volonté de procéder à une territorialisation de l’Éducation nationale, en corrélation avec d’autres projets comme ce qui est appelé indûment « l’acte 3 de la décentralisation ». Il est à craindre que cette territorialisation n’opère une rupture dans ce qui est l’objectif de l’école, parvenir à un plus haut niveau de connaissances pour tous.
Le socle commun de connaissances et des compétences mises en place par la loi Fillon de 2005 demeure. Le projet de loi affirme l’importance de l’éducation artistique et culturelle, mais sans préciser la part dévolue au scolaire et au périscolaire.
Ce projet de loi affirme des principes dont on peut se réjouir concernant le recrutement, la reprise d’une formation professionnelle initiale et continue, la priorité donnée au primaire, le rôle de la maternelle, la réaffirmation du collège unique.
Mais il y a aussi des évolutions qui inquiètent, notamment la volonté de procéder à une territorialisation de l’Éducation nationale, en corrélation avec d’autres projets comme ce qui est appelé indûment « l’acte 3 de la décentralisation ». Il est à craindre que cette territorialisation n’opère une rupture dans ce qui est l’objectif de l’école, parvenir à un plus haut niveau de connaissances pour tous.
Le socle commun de connaissances et des compétences mises en place par la loi Fillon de 2005 demeure. Le projet de loi affirme l’importance de l’éducation artistique et culturelle, mais sans préciser la part dévolue au scolaire et au périscolaire.
On retrouve là toute l’ambiguïté
contenue dans la réforme des rythmes scolaires, qui encore une fois se trouve
déconnectée d’un projet global « école société » et du choix d’école
et donc de société que nous voulons. Cette réforme n’endigue pas l’échec
scolaire De plus elle s’accompagne d’un désengagement financier de l’État. S’il
est indispensable de redonner des heures d’enseignement à l’école primaire, la
modification annoncée ne prévoit qu’une augmentation du périscolaire, donc une
école à la carte et des inégalités renforcées entre les territoires. Les
conséquences négatives de ces choix d’austérité sont inquiétantes ; Le
gouvernement prépare un décret abaissant le taux d’encadrement des enfants pour
les activités périscolaires. Ainsi au lieu de consacrer les moyens nécessaires,
il fait le choix d’un environnement éducatif au rabais, des conditions de
travail plus difficiles pour les animateurs.
C’est pourquoi, et comme l’ont décidé de très nombreuses villes, à l’image
de notre voisine des LILAS, la sagesse voudrait que ne soit pas mise en place cette
réforme pour la rentrée 2013 et de se donner une année de plus.
Une réforme des
rythmes scolaires ne peut être mise en place qu’en étant accompagnée d’un
projet ambitieux pour le périscolaire. La ville recourt, sur les temps
périscolaires à des recrutements de personnels vacataires rémunérés à l’acte,
sans continuité d’emploi, sans accès à la formation, sans droit aux congés. Cette
absence de statut professionnel participe à la fois au turn-over important des
vacataires rémunérés et aux difficultés à pourvoir les emplois nécessaires au
bon fonctionnement du périscolaire.
La question des rythmes scolaires n’est donc en aucun cas une urgence, et encore moins la question centrale pour une véritable refondation. Ce n’est pas une réforme qui peut se faire à la va-vite, qui plus est décidée par les seul(es) élu(es). S’il n’y a pas de consensus, cela ne peut pas marcher, car une réforme efficace bousculera forcément les manières de travailler.
La question des rythmes scolaires n’est donc en aucun cas une urgence, et encore moins la question centrale pour une véritable refondation. Ce n’est pas une réforme qui peut se faire à la va-vite, qui plus est décidée par les seul(es) élu(es). S’il n’y a pas de consensus, cela ne peut pas marcher, car une réforme efficace bousculera forcément les manières de travailler.
Par ailleurs
pouvons-nous parler de concertation réelle quand des expressions comme « conservatisme »,
« corporatisme » fusent à l’encontre des enseignants ? Le
plaisir d’un enseignant est de faire réussir ses élèves. Aucun enseignant ne se
lève le matin en se disant que l’échec scolaire est une fatalité. Nous devrions
être fiers de nos enseignants qui continuent à se battre pour l’éducation de
nos enfants, pour leur réussite scolaire, pour faire d’eux des citoyens à part
entière.
Nombreux sont les
enseignants, les parents d’élèves, les directions d’écoles à demander des
explications, des éclaircissements, à demander pourquoi il était nécessaire de
mettre en place cette réforme à la prochaine rentrée scolaire. Il est grand
temps de rompre dans notre ville avec le déni de discussion et de démocratie.
Il, est grand temps de mettre en pratique la vision d’une démocratie active, où
la co-élaboration entre citoyens et celles et ceux qui les représentent, les
élu-e-s doit être le fil rouge.
Madame le Maire, vous vous grandiriez, en convoquant une
réunion du Conseil municipal qui déciderait de reporter à 2014 la mise en place
de cette réforme, à l’instar de la majorité de vos collègues.
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