Budget primitif 2013 : Intervention de Chantal Guyard
Conseil Municipal
de Romainville le du 20 mars 2013
Intervention du Groupe des élus Communistes – FDG
Chantal GUYARD,
Conseillère Municipale
Délibération : BUDGET PRIMITIF 2013
Madame le Maire,
Le groupe des élus communistes tient également et
comme chaque année, à saluer le travail des agents communaux, qui, dans un
contexte social et économique, toujours difficile, œuvrent, chaque jour, à
faire vivre le service public en répondant aux mieux aux habitants de notre
ville.
Vous l’aurez certainement constaté, nous ne nous
sommes pas prêtés, cette année, au jeu de l’analyse du compte administratif
2012.
Même si des explications
ont été données lors de la commission des finances, cette gymnastique reste
compliquée au regard des changements de certains paramètres donnés, comme le
transfert de compétences à la Communauté d’Agglomération d’ « Est
Ensemble ».
Avant de s’intéresser au budget de notre ville, je
souhaite revenir rapidement, sur les conséquences préoccupantes des
orientations gouvernementales qui sont dans le sillon des décisions
européennes, si elles ne sont pas très rapidement révisées, mettront en avant
des incidences lourdes sur les finances locales.
Le Gouvernement demande aux collectivités
territoriales de contribuer à réduire les dépenses publiques de 30 milliards
d’euros. Mais quelle est la part de
responsabilité des élus locaux dans cette situation ?
Il leurs est également demandé, dans le même temps, de
répondre positivement à de nouveaux dispositifs comme les emplois d’avenir ou
l’application de nouveaux rythmes scolaires qui vont obligatoirement impacter
leur budget, et ce malgré les dotations affectées et non pérennes.
Dans ce contexte, le gel des dotations de l’Etat, va
entraîner une baisse du pouvoir d’achat de nos collectivités.
Si une grande réforme fiscale n’est pas entreprise
dans un proche avenir, l’autonomie budgétaire des collectivités territoriales
risque de devenir de l’histoire ancienne.
Depuis une décennie, comment notre ville y arrive
t-elle ?
En 7 années, la municipalité a vendu 28 millions
d’euros de patrimoine, a emprunté 45 millions d’euros, a transféré 40 millions
d’excédent de fonctionnement à la section
d’investissement soit 113 millions d’euros. Ce qui représente une
moyenne de plus de 20% du budget annuel de notre commune.
Lorsque toutes ces recettes conjoncturelles auront été
épuisées, que tout le patrimoine sera vendu, que les subventions liées aux
constructions d’équipements s’achèveront, qu’il ne sera plus possible de maîtriser
toujours plus les dépenses de fonctionnement, que sera-t-il possible de
faire ?
De plus, nous
savons que les dotations aux amortissements qui sont, je le rappelle, une
dépense de fonctionnement, vont monter en flèche. Déjà, pour le budget primitif
2013, il est prévu une augmentation de 19% par rapport aux réalisations de
2012. Lorsque toutes les opérations d’investissement seront achevées, les
dotations pèseront bien lourd ! Ces moyens ne pourront plus être affectés
au fonctionnement des services.
Pourrons-nous emprunter alors que nous avons encore 50
millions d’euros de capital restant à rembourser ? Devrons-nous augmenter
les impôts locaux ou serons-nous dans l’obligation d’élever les redevances des
prestations sociales alors que la population vit pleinement les effets de la
crise ? Rappelons d’ailleurs que la Dotation de Solidarité Urbaine est
passée en 7 ans de 600 000 Euros à 1 135 000 Euros, que la
dotation du fonds de solidarité de la Région Ile de France de
1 000 000 Euros à 1 600 000 Euros. Ce n’est pas sans
raisons sociales !
Dans quelle mesure notre ville sera t-elle capable,
dans un futur proche, de perpétuer des politiques solidaires et durables envers
les concitoyens romainvillois, d’assurer des engagements d’investissement ?
Vous l’aurez certainement compris, ce n’est pas une
critique que je fais, mais une constatation. La constatation d’une perspective
d’avenir sombre pour les collectivités territoriales et leurs
intercommunalités.
Nous avons pleinement
conscience que la tâche est ardue. Aussi, nous tenions à le réaffirmer encore
ce soir, nous ne souhaitons jeter l’opprobre à l’égard de qui que ce soit. Nous
espérons simplement que le changement réussisse et qua la donne soit modifiée.
Et c’est maintenant.
Le vote du budget nous
engage à de nouvelles batailles pour obtenir de nouveaux moyens.
Et pour cela ne nous trompons pas de
porte-monnaie :
Attaquons-nous aux seuls responsables :
la finance
Enfin
par ailleurs, j’attire votre attention sur la réforme prévue
des rythmes scolaires. La contestation s’élargit. Des villes importantes, au
demeurant très favorables à cette loi ont décidé de modifier le calendrier et
de reporter son application à la rentrée 2014.
Ne
contribuons pas à bâcler cette réforme et reportons-la, nous aussi.
Ne devons-nous pas partager cette prudence du rythme
du changement, maintenant… ? Parce que « Si l’urgent, c’est…..le
futur en train de se faire au présent », ne ratons pas….. Maintenant ….. Le
présent.
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