La ferme urbaine, un nouveau caprice !
Le 17 octobre dernier nous mettions en ligne un billet concernant l’implantation d’une ferme potagère vitrée à la cité Marcel Cachin. Nous terminions cet article par ces mots : « Rendez-vous compte, après avoir été la première ville de France à installer la collecte des déchets ménagers par aspiration, Madame le Maire de Romainville aurait encore les honneurs des médias. » Et bien c’est fait depuis le reportage du 6 mars sur France 2. Après avoir pris connaissance de tous les éléments d’information sur ce projet, nous osons l’affirmer, une fois encore il s’agit davantage de faire parler de soi, de communiquer, de céder à un caprice, à une envie, plutôt que de servir les intérêts de nos concitoyens.
Venons-en aux faits.
En septembre 2012, un article du magazine municipal nous gratifie d’un
article où il est question de lancer l’agriculture urbaine sur les toits du
quartier Marcel Cachin. Son titre est d’ailleurs sans équivoque « Bientôt
des potagers sur les toits des immeubles. » Mais le mois suivant, en octobre
nous pouvons lire ceci : « le projet d’agriculture urbaine
évolue. » Et d’annoncer « Que la ferme serait installée non plus sur
les toits des bâtiments habités mais dans des structures de verre. » Ainsi
en un mois de temps, sans que les élu-e-s n’en soient informé-e-s et encore
moins les habitants, le goût de la gloriole, de la fantaisie et du bon plaisir
l’auront emporté.
Oui fantasme, lorsque nous apprenons par l’intermédiaire de
ce reportage que la culture hors sol, plus technologique aura un bilan carbone
moins irréprochable.
Oui fantasme, lorsque contre toute attente nous apprenons
que l’agriculteur est assuré d’avoir un salaire de 2000 euros, alors que nombre
de producteurs, propriétaires de
modestes exploitations arrivent tout juste à s’assurer le SMIC.
Oui fantasme, lorsqu’on évoque une production annuelle de 50
tonnes, et cela avec un seul exploitant.
Oui fantasme lorsque nous savons que le projet de
« tour vivante » imaginée pour la ville de Rennes n’a jamais été
réalisé. Pourquoi, une fois de plus faudrait-il que notre ville essuie les
plâtres dans un projet déraisonnable ?
Mais, allons plus loin. Quel sera le coût de cette
construction qui devrait être engagée à la fin de l’année ? Sera-t-elle
financée par Romainville Habitat et donc à la charge des 3500 locataires, comme
l’est d’ailleurs le salaire de l’ingénieur agronome qui vient d’être
embauché ? Le coût de cet investissement sera-t-il pris en charge par le
gérant de cette structure sous forme de loyer ? Si tel ne devait pas être le cas,
salaire et charges doivent cependant être estimés à 4500 euros. Ainsi, l’agriculteur devrait produire
et surtout vendre 3 tonnes de produits maraîchers par mois, au prix de 1,50 € le kg. Et qu'en serait-il s'il devait s'acquitter d'un loyer consécutif à l'amortissement de la construction?
Ainsi, autant l’agriculture urbaine sur les toits du
quartier était un projet intéressant, simple et raisonnable, autant la
construction de cette ferme de 5 étages paraît démesurée et extravagante et
encore moins biologique.
Oui, il faut une agriculture raisonnée. Mais que serait
cette ferme urbaine si ce n’est une usine à produire fruits et légumes de
manière intensive ? Il convient de multiplier les initiatives pour
produire et offrir des fruits et des légumes bio et frais. L’installation
d’associations pour le maintien d’une agriculture paysanne doit être développée
dans notre ville.
Alors que la population d’abeilles est en forte diminution.
Alors que chercheurs, spécialistes et apiculteurs tirent la sonnette d’alarme.
Alors que les abeilles sont victimes d’empoisonnement aux pesticides et aux
fongicides. Alors que la biodiversité y est plus grande, que les pesticides y
sont moins nombreux, les villes deviennent un refuge idéal pour les abeilles.
Pourquoi n’engagerions-nous pas une réflexion avec des apiculteurs pour
installer des ruches sur les toits de certains immeubles ? Bien d’autres
idées peuvent être avancées. Alors ouvrons le débat, décidons en toute
connaissance de cause. Ce sera plus efficace que des décisions prises en petit
comité.
Et puisque nous souhaitons que s'engage un vrai débat, nous le débutons par publication d'un texte que nous a adressé François Delbosc. Chères lectrices, chers lecteurs, toutes vos contributions seront les bienvenues.
Certains de nos concitoyens ont pu voir, à la télé, notre maire et son conjoint vanter les mérites de leur nouvelle idée farfelue, la fameuse ferme verticale.
Il s'agit en effet d'un projet qui consisterait à élever dans Cachin une tour de 5 étages destinée à de la culture maraîchère.
Comme souvent avec les projets municipaux celui-ci est économiquement et écologiquement aberrant.
Je me pencherai ce jour sur l'aspect économique du projet.
Il est donc question de bâtir une tour en béton pour un prix estimé à 3 millions d'euros qui abritera 1500 m2 de culture de légumes. Le maraîcher qui devra s'occuper de ces cultures est quasi-embauché par l'office d'HLM à 40 000 euros de masse salariale par an.
J'ai interrogé un vrai maraicher sur la viabilité financière d'une exploitation. Son exploitation de légumes bio fait vivre 10 personnes sur 11 hectares. Ces personnes touchent entre 1300 et 1700 euros net par mois. La masse salariale représente 60% des dépenses, étant entendu que dans une exploitation en plein champ le soleil et l'eau de pluie sont gratuits et qu'il est propriétaire de sa terre. Le prix de vente des légumes bio est d'environ 2 euros le kilo.
Dans le cas de notre exploitation romainvilloise, si on applique les mêmes éléments :
Frais d'exploitation : 66 000 euros (optimiste dans la mesure ou tout sera apporté de l'extérieur, lumière, eau, nutriments)
Prix de vente 1.50 euros le kilo car ces légumes ne pourront se prétendre bio car cultivés hors sol.
Donc rien que pour payer les frais courants il faudra vendre 44 tonnes de légumes par an soit 850 kilos par semaine (chaque semaine de l'année y compris en janvier)
Si on rajoute l'amortissement de la construction environ 100 000 euros par an sous forme de loyer sur 50 ans, les taxes foncières (élevées à Romainville) on va dépasser les 2 tonnes par semaine en moyenne !
J'ai interrogé un vrai maraicher sur la viabilité financière d'une exploitation. Son exploitation de légumes bio fait vivre 10 personnes sur 11 hectares. Ces personnes touchent entre 1300 et 1700 euros net par mois. La masse salariale représente 60% des dépenses, étant entendu que dans une exploitation en plein champ le soleil et l'eau de pluie sont gratuits et qu'il est propriétaire de sa terre. Le prix de vente des légumes bio est d'environ 2 euros le kilo.
Dans le cas de notre exploitation romainvilloise, si on applique les mêmes éléments :
Frais d'exploitation : 66 000 euros (optimiste dans la mesure ou tout sera apporté de l'extérieur, lumière, eau, nutriments)
Prix de vente 1.50 euros le kilo car ces légumes ne pourront se prétendre bio car cultivés hors sol.
Donc rien que pour payer les frais courants il faudra vendre 44 tonnes de légumes par an soit 850 kilos par semaine (chaque semaine de l'année y compris en janvier)
Si on rajoute l'amortissement de la construction environ 100 000 euros par an sous forme de loyer sur 50 ans, les taxes foncières (élevées à Romainville) on va dépasser les 2 tonnes par semaine en moyenne !
Ceux qui ont un jardin comprendront l'aberration. Alors de qui se moque -t-on ? Qui va payer en réalité ? et bien les locataires du parc social de la ville.
A l'heure ou le gouvernement parle de diminution des dépenses publiques qu'on commence par ces réalisations inutiles et dispendieuses, ces pompes à ordures, ces fermes en béton, ces usines de traitement d'ordures inefficaces, ces aéroports de prestige, et bien d'autres.
En attendant, locataires à vos chéquiers!
1 Comentário:
Bonjour Robert,
très bon article, juste une remarque : tu aurai dû mètre un lien qui mène vers le site de télé pour que chacun puisse visionner se couple d'énergumènes qui administre notre ville.
Je vais faire un lien pour que cet article est plus d'audience.
–
Au lieu de faire une construction dans la cité Cachin, pourquoi ne pas utiliser l'emplacement de la ferme Carnot ?
Il y a là presque tout ce qu'il faut pour remettre en œuvre cette ferme, il n'y a pas besoin de faire une construction ; à moins, qu'il y ait besoin de faire plaisir, « qu'il y ait besoin », pas il y – A BESOIN – car ce ne peut être le cas de la part de not'bon maire et de son compagnon. Jusqu'à présent personne jusqu'à présent, personne n'a pu prouver quoi que ce soit, alors...
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