- le 10 Septembre 2012
Dans l'Humanité ce mardi, entretien exceptionnel avec Joseph Stiglitz
Le Prix Nobel d'économie en 2001 dénonce une démocratie au service des plus riches (1%), où le principe d'un citoyen=une voix s'est transformé en 1 dollar=1 voix, creusant de plus en plus les inégalités et affaiblissant la croissance.
Extrait de nos trois pages d'entretien:
Êtes-vous solidaire des forces progressistes qui se battent contre l'adoption d'un pacte budgétaire dans les pays de la zone euro?
Joseph Stiglitz. Je pense qu'il y a un diagnostic totalement erroné du problème européen. L'attention est concentrée sur la Grèce. Celle-ci a trop dépensé. L'Espagne, l'Irlande avaient des surplus avant la crise et même si ces pays n'avaient pas de déficit, cela n'aurait pas règlé les problèmes de l'Europe. Si celle-ci en a, c'est parce que les banques n'étaient pas suffisamment régulées. L'Europe a créé un système instable. C'est un des exemples de l'erreur fondamentale du système européen et ce n'est pas le pacte budgétaire qui résoudra les problèmes. Dans le contexte actuel, ce pacte imposerait plus d'austérité, un emoindre croissance. Les dirigeants européens disent: "Il faut restaurer la confiance". Mais ils ne comprennent pas que le problème sous-jacent, auquel l'Europe fait face, c'est qu'eux-mêmes torpillent la confiance.
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