LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 6 décembre 2019

« Un vent se lève », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



Au pied du mur. Le pouvoir ne peut plus tabler sur une mobilisation en demi-teinte. Les grèves ont été massives, frôlant ou dépassant les records des deux dernières décennies à la SNCF, à la RATP, l’éducation nationale ou EDF. Elles ne se sont pas cantonnées aux services publics : sept des huit raffineries étaient à l’arrêt hier et  dans 2000 entreprises privées des salariés ont cessé le travail. Les manifestants, sur le thème « Retraite par points, tous perdants, retraite à 60 ans, tous gagnants, Macron retire ton plan », ont fait le plein dans les 245 villes où elles se sont déroulées. Le refus de la réforme des retraites ourdie par le gouvernement est d’ailleurs appuyé très majoritairement par l’opinion publique, comme en attestent les récents sondages. La paralysie des transports a d’ailleurs rencontré la compréhension des usagers et nul chaos  ne s’est ensuivi.

Le Président de la République ne peut plus croire que, l’orage passé, il a les mains libres. Des grèves sont reconduites, d’autres programmées, aucun syndicat important ne le soutient plus et les électeurs se souviennent de sa promesse de campagne : « Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions. » Les décisions avaient été repoussées à la semaine prochaine… Emmanuel Macron aura – t – il  la sagesse ou l’intelligence de suspendre son projet de régression et d’entendre les propositions alternatives ? Pas sûr. Mais, déjà impopulaire, il prend le risque d’un conflit majeur et durable, susceptible d’agréger de multiples colères. Il n’en sortirait pas vainqueur à moyen terme.

La régression dont cette réforme est porteuse appelle à débattre de ce que pourrait être un progrès partagé. Les partis de gauche ont décidé de s’y mettre le 11 décembre. Mais tous les citoyens sont concernés, et en premier lieu les jeunes, qui seraient les plus violemment frappés par le système à points. Le sociologue Pierre Bourdieu rappelait : « L’histoire sociale enseigne qu’il n’y a pas de politique sociale sans un mouvement social capables de l’imposer. » Nous y sommes.

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