LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 10 avril 2019

GRAND DÉBAT. ÉDOUARD PHILIPPE ARRIVE LES POCHES VIDES À L’ASSEMBLÉE


Devant les députés, le premier ministre s’est contenté d’un exercice d’autosatisfaction, laissant le dernier mot au président de la République, qui devrait annoncer des mesures concrètes dans une semaine.
Plus le grand débat avance, moins Edouard Philippe a de choses à dire. Ce mardi, devant l’Assemblée nationale, le premier ministre n’a strictement rien n’annoncé. Il s’est surtout félicité de l’exercice orchestré par l’Elysée pendant des mois pour étouffer les fortes revendications exprimées dans le pays. La baisse du pouvoir d’achat et la difficulté à vivre dignement ? Tout cela vient de la crise de 2008, « dont nous n’avons pas fini de subir le choc », élude le chef du gouvernement. La colère exprimée sur les ronds-points ? « Elle a des racines anciennes », relativise-t-il. Rien n’est de la faute du gouvernement, qui a pourtant multiplié les cadeaux fiscaux en faveur des plus riches, au détriment de l’intérêt général. 

Edouard Philippe reconnaît seulement une erreur de « méthode » sur la taxe sur les carburants, qui a mis le feu aux poudres en novembre. Mais aucune erreur « d’ambition ». Pire, l’hôte de Matignon assure sans rire que les résultats du grand débat valident la politique menée par l’exécutif. « Tout cela rejoint les engagements de campagne du président de la République » et les problèmes identifiés et traités par la majorité, ose-t-il. « Ce que nous disent les Français, c’est qu’ils ne voient pas les résultats, que les choses ne vont pas assez vite », assène-t-il. 

Le grand débat, dont les questions étaient fermées et choisies par l’Elysée, dont les résultats ont été saucissonnés dans un grand fatras de chiffres, et dont les participants ne sont pas représentatifs de la société française, est aux yeux de la Macronie une invitation à poursuivre sur la même voie. Edouard Philippe a ainsi ressorti ses poncifs sur le « ras le bol fiscal » qu’il ressent dans le pays, alors même qu’il lui est impossible d’entendre les mots « justice fiscale ». « Nous voulons qu’il soit toujours plus intéressant de travailler que de rester inactif », lance-t-il également, comme si tel n’était pas le cas, et sans rien dire de tous ceux qui travaillent et n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois. 

« On l’aura compris, la fin du grand débat n’ouvre pas la voie à un nouveau chapitre de l’action gouvernementale », mais à une « accélération de la politique répressive sur le plan fiscale, social, écologique et démocratique », a répondu André Chassaigne. Le chef de file des députés PCF mesure que « l’hyper-présidentialisme rend le pouvoir aveugle aux conséquences de son action » et « sourd aux revendications de nos concitoyens ». Le député communiste rappelle que les Français attendent trois choses : « plus de pouvoir d’achat, plus de services publics et plus de démocratie », soit « trois progrès qui correspondent à trois taches noires de l’action gouvernementale ».

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