LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 2 décembre 2009

Coup de force sur le Grand Paris

Malgré la diversité des oppositions, la droite maintient la procédure d'urgence pour imposer son projet au bénéfice des pôles d'affaires, voté hier par les députés. Par 299 voix contre 216, les députés ont adopté, hier soir, l'acte I du projet de Grand Paris. Ce résultat masque la diversité des oppositions qui se sont exprimées contre ce projet, qui dessine les contours de cette grande métropole économique et financière dont rêve SARKOZY.
Hostilité des parlementaires de gauche, inquiétude à droite mais aussi des critiques parmi les équipes d'architectes ayant planché sur l'avenir du Grand Paris. Le projet de Christian BLANC est de construire, dans les treize ans qui viennent, "une nouvelle ligne de métro automatique de 130 km autour de Paris", pour un coût annoncé de 21 milliards d'euros (estimation nettement sousestimée). Une rocade ayant pour fonction principale, sinon unique, de relier "neuf territoires stratégiques" dont le plateau de Saclay, Orly, Roissy, la Défense...Pour conduire ce projet, serait créée une "Société du Grand Paris" dirigée par l'Etat, aménageant les territoires autour des futures gares.
L'urgence est aux liaisons de banlieue à banlieue
Si Yannick PATERNOTTE, député (UMP), se félicite de cette ambition, il tente de justifier la mainmise de l'Etat en parlant "des retards dans les infrastructures franciliennes depuis vingt ans". Oubliant de préciser que, jusqu'en 2007, les transports étaient de la seule responsabilité de l'Etat! D'ailleurs, nombre d'élus de gauche comme de droite, au vu de la situation actuelle, se sont inquiétés, dans le débat, de l'efficacité d'un métro donnant la priorité aux seuls pôles d'affaires. L'urgence est aux liaisons de banlieue à banlieue. Au risque, souligne le député Pierre GOSNAT
(PCF) "de ne pas répondre aux besoins des populations et de perpétuer des territoires de seconde zone"...
Autre point de désaccord, le rôle de la Société du Grand Paris. Cette Socité agirait à la place des élus locaux et aurait pour seul objectif de valoriser le foncier autour des gares du futur métro, avec pour conséquences, la spéculation, la construction de bureaux et de logements de standing au détriment du logement social. Même si la Société du Grand Paris doit maintenant signer un contrat d'aménagement avec les villes, elle aura le dernier mot. Ce qui a fait dire à un député de l'UMP que "les maires négocieront un pistolet sur la tempe".
Dénonçant la procédure d'urgence imposée par le gouvernement "pour passer en force" et ce, malgré la demande contraire des présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, Pierre GOSNAT regrette que le gouvernement n'ait " pas voulu comprendre que, pour devenir une ville monde, la région capitale devait résoudre les inégalités. Celles du mal logement, des transports collectifs, des inégalités face à l'emploi, au savoir et à la culture". Mais le débat n'est pas clos. Rendez-vous au Sénat le 21 janvier.

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