Intervention de Brigitte Moranne au Conseil municipal du 27 mars sur le rapport Egalité Femmes-Hommes !
INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE
AU CONSEIL MUNICIPAL DU 27 MARS 2019 SUR LE RAPPORT EGALITE FEMMES-HOMMES.
GROUPE
« FRONT DE GAUCHE- ROMAINVILLE ENSEMBLE »
L’égalité femmes-hommes ne peut
se concevoir sans promouvoir l’égalité professionnelle, la lutte contre la
précarité, l’éducation, la sensibilisation contre le sexisme, un service public
de la petite enfance, le renforcement de la parité et enfin la lutte contre les
violences.
En ce qui concerne l’égalité
salariale, en 2019, les femmes n’ont toujours pas obtenu l’égalité
professionnelle qui passe par un salaire égal à celui des hommes pour un
travail de valeur égale. Elles perçoivent en moyenne 26% en moins en France.
Les femmes représentent 50% de la
population active, mais elles ne contribuent qu’à 37% du PIB.
A l’heure où le gouvernement
cherche des financements et fait la poche des pauvres, l’égalité salariale rapporterait
selon la fondation Concorde 62 Milliards d’euros à l’économie française.
Pourtant, l’arsenal législatif
existe pour parvenir à l’égalité professionnelle.
Les mobilisations des femmes, des
associations féministes et des organisations syndicales unies ont permis
d’obtenir une avancée en matière d’égalité salariale avec la mise en place
d’une obligation de résultat pour les entreprises, mais le décret de septembre
2018 vide de son efficacité le dispositif voté en juillet 2018 et permet aux
entreprises de dissimuler les écarts de rémunérations. (Les indicateurs choisis
rendent invisibles les discriminations et un seuil de tolérance de violation de
la loi a été introduit.)
Les femmes qui manifestent dans
la rue depuis des mois pour obtenir plus de pouvoir d’achat en exigeant
notamment une hausse des salaires et des minima sociaux ne peuvent se
satisfaire d’un tel tour de passe-passe.
Dans votre rapport vous citez
l’accès à l’IVG sur notre commune. Vous avez raison de le souligner, en
Seine-Saint-Denis, le Conseil départemental met en œuvre depuis de nombreuses
années, ce service public que sont les centres de planification et d’éducation
familiale avec le soutien des villes, des hôpitaux, des universités et des
associations partenaires.
Mais la situation n’est pas la
même partout en France. Les obstacles sont nombreux : fermeture de 130
centres en 10 ans, manque de structure de proximité, manque de professionnels,
sites de désinformation, discours culpabilisateurs et moralisateurs par des
mouvements réactionnaires.
Malheureusement, l’IVG est encore
concerné par une clause de conscience spécifique, un obstacle supplémentaire.
Sa suppression permettrait de renforcer le droit à l’IVG pour toutes sur
l’ensemble du territoire comme le réclame Laurence Cohen dans une question
écrite au Sénat.
Sur les violences faites aux
femmes, dès 2002, le département de Seine-Saint-Denis était la première collectivité
à mettre en place un observatoire des violences envers les femmes et créer une
politique de protection des femmes victimes de violence.
Plusieurs dispositifs sont en
place pour prendre en charge les victimes avec le soutien des villes comme vous
les citez sur notre commune.
Malgré des campagnes de
communication et de plusieurs plans interministériels, les moyens restent
insuffisants. Il est établi que le besoin financier minimum pour une prise en
charge de qualité des femmes victimes de violences conjugales s’élève à 506
Millions d’Euros alors que les ressources actuellement mobilisées atteignent 79
Millions d’Euros soit 6 fois moins.
Les dernières statistiques
montrent qu’une femme meurt tous les 3 jours des violences de son conjoint ou
de son ex compagnon.
Sur les violences sexuelles, les
femmes rapportent des viols et des agressions sexuelles dans des proportions
très supérieures à celles des hommes.
Des violences vécues dans
différents espaces de vie : travail, famille, espace public.
Des actes graves, intolérables
que nous pouvons retrouver dans tous les milieux et que,
nous condamnons fermement, même
dans nos propres formations.
C’est dans ce contexte que vous nous présentez
le rapport annuel égalité Femmes Hommes 2019 conformément à la loi du 04 Août
2014.
Alors quelle est la situation sur
notre ville au niveau des dispositifs RH
S’agissant
de la répartition des ressources humaines :
Les femmes sont particulièrement
bien représentées dans l’encadrement. Ainsi, on compte 58,80% de femmes dans la
catégorie A.
En catégorie B, qui correspond aux emplois intermédiaires, la
répartition est à peu près équitable entre les hommes et les femmes avec tout
de même un peu plus de représentation chez les femmes. 55,5%. Avec des
disparités selon les filières, 100% en médico-social, 0% en filière sportive.
En catégorie C, qui est la plus
nombreuse puisqu’elle représente 374 agents sur 507, les femmes sont
surreprésentées et notamment dans le secteur médico-social à 100%( dans
cette filière les seuls hommes occupent
des postes de médecin), les 24 ATSEM sont des femmes.
Nous retrouvons bien l’existence
de représentations stéréotypées de certains postes.
S’agissant
des carrières :
La part des agents ayant
bénéficié d’une promotion interne est supérieure pour les femmes puisqu’en 2018, il y a eu 22 femmes ayant
bénéficié d’un avancement de grade pour 8 hommes. Sous réserve de la proportion
de femmes et d’hommes qui remplissaient les conditions pour un avancement de grade,
elle est plutôt favorable aux femmes.
S’agissant
du temps partiel
Le temps partiel est souvent un
indicateur dans la répartition des charges domestiques et de l’éducation des
enfants. De ce côté, les mentalités ont du mal à changer, Sur 15 agents à temps
partiel, seuls 2 sont des hommes.
S’agissant
des salaires
Nous notons
des salaires en moyenne plus élevés chez les hommes que chez les femmes.
S’agissant
des formations,
Proportionnellement, les femmes ont bénéficié de plus de formation
mais les hommes de formations plus longues.
En conclusion, malgré les statuts
de la fonction publique, nous constatons
que les postes les moins bien rémunérés sont occupés par une majorité de femmes
et que l’orientation professionnelle reste souvent dictée par les stéréotypes.
Brigitte
MORANNE
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