« AUCUNE TOLÉRANCE L’EDITORIAL DE JEAN-EMMANUEL DUCOIN DANS L’HUMANITE DE DEMAIN MERCREDI !
Nous publions les
témoignages de jeunes femmes communistes déclarant avoir subi des violences
sexuelles imputées à des « camarades ». La phrase en elle-même s’avère assez
insupportable qu’il convient, en toute conscience, d’en prendre la mesure.
Chaque organisation – quelle qu’elle soit, la preuve – est donc
confrontée à ce mal endémique qui ne doit décidément rien aux idées mais tout
aux comportements masculins. Une organisation comme le Mouvement jeunes
communistes de France (MJCF), qui se bat à ce point pour l’égalité
femmes-hommes, ne peut se permettre le moindre écart d’un de ses membres.
Depuis longtemps déjà le PCF s’est doté d’un dispositif interne nommé « Stop
violences », inédit pour une force politique. Tolérance zéro. Raison pour
laquelle la direction du PCF a annoncé, lundi soir, la « suspension » d’un
adhérent accusé de viol par une militante du MJCF, lui demandant de
« démissionner » de son mandat de conseiller municipal de Blois. Un autre cas
est également « en cours d’instruction ».
Autant le dire
franchement. Si être communiste n’est pas donné à tout le monde, ajoutons que
cela requiert une haute idée du genre humain et de la place des uns et des
autres. Ce ne sont pas que des mots. Ce sont aussi des actes qui passent par
une transformation fondamentale des rapports entre les hommes et les femmes.
Depuis quelques années, le profond mouvement de témoignages et de mobilisation
contre les violences a libéré la parole. Des jeunes femmes communistes s’en
sont emparées, avec courage. Elles racontent cette parole parfois minorée. Le
PCF les soutient et réclame à tou(te)s ses adhérent(e)s d’utiliser pleinement
les dispositifs qu’il a mis en place.
Les femmes ne
supportent plus l’indifférence qui entoure trop souvent la réalité de ces
violences. L’Humanité, ses lectrices et ses lecteurs sont intimement de ce
combat pour lutter contre l’omerta, les peurs, l’autocensure, etc. Des
relations de domination et d’exploitation sont encore à l’œuvre dans la société
capitaliste et patriarcale. Elles continuent d’entraver le droit à l’égalité et
les libertés des femmes. Beaucoup d’hommes se complaisent à confondre amour et
pulsion : l’excuse de « moments festifs alcoolisés » ne tient pas ! Là où il y
a domination, il y a toujours tentative de soumission. Les femmes en sont les
premières victimes. Répétons-le : le combat féministe, la conquête d’une égalité
pleine et entière des femmes, est l’un des chemins les plus puissants de la
nécessaire révolution des rapports sociaux et humains au XXIe siècle. Et
nous sommes, déjà, au XXIe siècle !
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