ILS ÉTAIENT DES MILLIONS À TRAVERS LE PAYS… L’ALGÉRIE SOUS LE SOLEIL DE LA LIBERTÉ. (NABIB TOUAIBIA)
Les Algériens sont
sortis par millions dans toutes les villes du pays contre un 5ème mandat
d’Abdelaziz Bouteflika et pour une rupture radicale avec son régime.
Ils étaient des millions à travers le
pays… des femmes, des hommes, des personnes âgées, des enfants, une déferlante,
une multitude, un torrent… Les Algériens sont sortis pour un 8 mars historique
avec, plus que jamais, un seul mot d’ordre : « pas de cinquième mandat pour
Bouteflika ! »
Le ton d’un peuple révolté, mais qui
n’en garde pas moins le sourire, tant l’espoir est désormais grand.
A Alger, l’artère principale a été prise
d’assaut dès les premières heures de la journée. En famille, entre amis,
drapeaux au vent, les jeunes filles joliment vêtues, comme pour une fête, les
hommes tête haute et les plus jeunes poings constamment levés, fustigeant un
régime honnis dont ils dénoncent, pêle-mêle, la corruption, l’injustice, le
népotisme, les passe-droits et une gestion calamiteuse des richesses
nationales.
Les jeunes, laissés-pour-compte, exclus,
tributaires de maigres subsides, bernés d’illusions, continuent à être en
première ligne de ces grandes manifestations qui secouent l’Algérie depuis une
quinzaine de jours, creusent le point de rupture avec le pouvoir.
Les manifestations d’Alger se sont déroulées
sans aucun incident notable. La police a usé de gaz lacrymogène pour empêcher
des manifestants de rejoindre le quartier où se trouve la présidence. Ces
faits-là ont lieu régulièrement au moment de la dispersion.
A l’heure où nous écrivons, aucun incident
n’est signalé sur le reste du territoire.
Dans la rue, les discussions se
polarisent à présent sur l’attitude des autorités : « Comment Bouteflika, âgé,
malade, impotent, entouré d’un clan mafieux, dénoncé par des millions
d’Algériens, peut-il encore se présenter à la présidentielle et prétendre
diriger un peuple aussi grand ? », s’interroge Hassen, la soixantaine, la tête
encore pleine de souvenirs douloureux.
Grève générale à partir du 10 mars, acte
de désobéissance civile, les mots d’ordre circulent et la colère monte. Le
soleil de la liberté se lève sur l’Algérie.
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