LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

dimanche 31 mars 2019

« REMARQUABLE », LE BILLET DE MAURICE DANS L’HUMANITE DE DEMAIN LUNDI !


On peut être un héritier de la vieille noblesse française, avoir pour père un directeur de banque, présider le Medef et s’inquiéter des inégalités. Particulièrement, pour Geoffroy Roux de Bézieux, les inégalités de patrimoine, qui, on ne sait pas trop comment, « ont tendance à se transmettre de génération en génération ». Et donc, écrit-il dans une tribune publiée dans le Parisien« elles sont aussi la source d’autres inégalités en termes de niveau de vie, d’accès à l’éducation ou d’accès à la propriété ». 
Alors, fort de cette analyse d’une profonde intelligence, le président du Medef voudrait aider les jeunes avec un (petit) capital de départ. Car  « la lutte contre les inégalités sociales doit moins passer par une politique de réduction des écarts de revenus que par une politique axée sur de meilleures chances de mobilité sociale ». Au fond, contre les inégalités, il ne faut surtout pas y toucher. Merci à Geoffroy Roux de Bézieux pour cette remarquable contribution à la pensée du patronat français.

« Le mensonge », l’éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l’Humanité de demain lundi !



Chacun l’a bien compris, les conséquences de «l’affaire Legay» atteignent désormais l’Élysée. Pour une raison simple: le mensonge d’Emmanuel Macron est établi.

Ainsi donc, voilà les tripatouilleurs de réalité rattrapés par les faits. Le retour de boomerang est impressionnant et mortifère ; celui-là laissera des traces durables sur la crédibilité de la parole de l’État à son degré le plus élevé de la hiérarchie républicaine. Qu’on en juge. Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, a fini par admettre que la militante d’Attac Geneviève Legay, gravement blessée en manifestation, avait bel et bien été heurtée par un policier. Le magistrat du ministère public revient sur ses premières déclarations et, autant le dire, nous ne sommes pas près d’oublier le ton inquisitorial et définitif qui avait prévalu jusque-là dans la bouche de ce haut fonctionnaire de Nice, sans parler du préfet des Alpes-Maritimes qui avait, lui aussi, déclaré que Geneviève Legay avait «été poussée dans le dos, non pas directement par un membre des forces de l’ordre, mais par des personnes reculant dans un mouvement de foule». Depuis vendredi 29 mars, une information judiciaire est ouverte. Chacun l’a bien compris, les conséquences de «l’affaire Legay» atteignent désormais l’Élysée. Pour une raison simple: le mensonge d’Emmanuel Macron est établi.

En niant – pour quelles raisons? – cette violence policière, le président de la République a menti devant les Français. Souvenons-nous que, le même jour, M. Macron, avec la condescendance de classe qu’on lui connaît, avait également affirmé: «Cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre. (…) Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci», pointant le manque de «sagesse» de l’intéressée. Macron, artisan d’une fake news de sommet? Dans cette époque de glorification des violences policières et de réquisitoire contre toute résistance sociale, rappelons que nous attendons de la part d’un chef de l’État beaucoup de qualités morales qui ne sauraient exclure la «sagesse». Souhaitons-lui d’atteindre lui-même un jour, sait-on jamais, celle de Geneviève Legay…

Ces mensonges à tous les étages s’avèrent inacceptables. D’autant que nous apprenons concomitamment que, en juillet 2018, par le truchement d’Ismaël Emelien, alors chargé de la communication de crise, l’Élysée a fait diffuser un montage vidéo trompeur pour tenter de disculper Alexandre Benalla. Sans doute un autre scandale d’État. Tôt ou tard, le prince élu et son entourage devront rendre des comptes pour tout cela. 


samedi 30 mars 2019

Conseil municipal du 27 mars : Intervention de Brigitte MORANNE sure le budget primitif 2019 !



INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE AU CONSEIL MUNICIPAL DU 27 MARS 2019

GROUPE «  FRONT DE GAUCHE-ROMAINVILLE-ENSEMBLE »

BUDGET PRIMITIF  2019

COMPTE ADMINISTRATIF 2018


Je souhaiterais tout d’abord remercier l’administration pour la qualité des documents qui nous ont été transmis. Cependant, une fois encore, nous regrettons de les recevoir trop tardivement face à l’enjeu que représente le vote du budget primitif d’une commune. Il déterminera les choix politiques et les services rendus à la population de notre ville pour l’année 2019.
Cette année encore, le budget sera réalisé dans un contexte difficile pour les collectivités. La loi de finances 2019 s’inscrivant dans une baisse importante de la dépense publique. La dotation globale de fonctionnement reste stable cette année mais elle avait diminué de moitié entre 2013 et 2018 passant de 5 Millions 102 000 Euros à 2 Millions 495 000 Euros.

Un système contraint que vous continuez de minimiser, pire que vous accentuez en décidant de diminuer de 1% les impôts fonciers pour 2019 et de 1% supplémentaires en 2020.
Mais dans ce cas, pourquoi ne le faites vous pas aussi pour la taxe d’habitation concernant encore une partie des habitants non propriétaires et qui ne sont pas des privilégiés ?
Les éléments que vous nous présentez permettent d’entrevoir une grande continuité dans la trajectoire budgétaire que vous imprimez à la ville depuis plusieurs années.
Comme tous les ans, votre budget est élaboré avec l’objectif de mieux maîtriser les coûts de fonctionnement. Alors que la ville de Romainville n’est pas concernée par la contractualisation, dès le budget primitif, une somme importante est prise à la section de fonctionnement vers la section d’investissement. Et cela,  au détriment des services publics utiles à la population.

Ainsi, en 2018, la maitrise des dépenses de fonctionnement et des charges de personnels a contribué à dégager une somme importante d’épargne brute estimée à 9,3 Millions d’Euros malgré un prélèvement très important à la section de fonctionnement vers la section d’investissement dès le budget primitif 2018.
Cela est inadmissible au regard des dotations de péréquations verticales et horizontales versées du fait du faible revenu fiscal des habitants de Romainville.
Pour 2019, vous prévoyez de ponctionner dès le budget primitif la section de fonctionnement à hauteur de 18 888 080,70  Euros vers  la section d’investissement.
Mais cela ne suffit pas, la vente du patrimoine s’élèvera à 6 Millions 168 000 Euros dont la vente de la cité des Mares à laquelle nous nous sommes opposés ainsi que le lot 6a de la cité Gagarine. Vous inscrivez  aussi un emprunt de 8 Millions d’Euros, Même si les 2 Millions inscrits au BP 2018 n’ont pas été utilisés, l’encours de la dette au 31/12/2019 s’élèvera tout de même à 49,85 Millions d’Euros.

Vous dites avoir une capacité de désendettement en dessous de 8 années. Un ré-endettement important que vous sous estimez alors que l’avenir du financement des collectivités est de plus en plus incertain et que la vente de patrimoine arrive à sa fin. Vous avez tout vendu et souvent à des prix avantageux pour les acheteurs.

Pour 2019, il est prévu, un programme d’investissement estimé à près de 34,8 Millions d’euros. Vous dites que vous investissez pour l’avenir, mais cette politique d’investissement au coup par coup  est la conséquence des choix de sur densification en faveur des promoteurs :


-Extension du réfectoire de l’école Cachin suite à l’augmentation des effectifs (financé au titre de la dotation politique de la ville)

- Construction d’une école primaire de 11 classes dans le quartier des Bas-Pays, Soit ;
Mais après la construction de plus de 400 logements sur le terrain de PANOTEL et des Mares,
Quel projet d’accueil pour les enfants de ce quartier ? Vous allez me répondre la « carte scolaire », mais elle ne répondra pas en termes de proximité aux besoins de chaque quartier.

-Vous investissez dans la construction d’un boulodrome à la maison des retraités alors que vous avez vendu celui de Jaurès pour un projet immobilier.

-Pour la construction de la cité Maraîchère, il est prévu d’ouvrir des crédits de paiement à hauteur de 5,4 Millions d’Euros, alors que ça devait être une opération blanche, il manquera 2 Millions 5. Vous argumentez qu’elle sera utile à la population car elle créera 12 emplois  alors que vous m’empêchez d’intervenir lorsqu’il s’agit de la fermeture de FAREVA employant 55 salariés dont le magazine d’information municipale ne fait pas état alors qu’il est consacré à l’emploi.

-Un effort sera fait pour renouveler une partie du parc automobile municipal dont l’acquisition d’un car 100% électrique, ce que nous approuvons. Mais parallèlement à cela, les nombreux projets immobiliers en cours entraînent des désagréments pour les riverains : bruit, pollution, difficultés de circulation avec le balai incessant de camions et parfois même de convois exceptionnels livrant les chantiers.
Des sources locales de pollution de l’air principalement liées au trafic et aux embouteillages qu’ils engendrent.
A cela s’ajoute la détérioration avancée du réseau routier de notre commune entrainant des investissements à venir, sans parler du plan de circulation modifié au gré des chantiers en cours.

-Vous poursuivez la vente d’îlots appartenant au parc social dans le cadre de l’ANRU Gagarine ; Vous détruisez des logements sociaux alors que 2221 familles en sont demandeuses, mettant en avant l’accession sociale à la propriété.
Or, les statistiques le prouvent, moins de 10% des habitants du parc social en petite couronne peuvent accéder à la propriété même avec une TVA réduite.
Le droit au logement ne peut se décliner dans une ville qui fait la part belle aux promoteurs.

Au chapitre 42, la dotation aux amortissements de 1 966 719,90 Euros est la conséquence de cette politique d’investissements. Si elle représente une recette d’investissements qui permet à la ville de dégager de l’autofinancement, elle représente une dépense obligatoire de fonctionnement.
La ville continue de favoriser les promoteurs en faisant supporter sa politique d’investissements sur plusieurs générations.

Si encore une fois, nous attirons l’attention sur ce type de gestion, c’est parce que Romainville est une ville pauvre qui bénéficie donc de redistributions verticales et horizontales plutôt conséquentes. Et cela malgré un renouvellement important de population.

Au niveau des recettes de fonctionnement, La DGF  (dotation globale de fonctionnement) est stable et la commune bénéficiera de l’attribution de compensation versée par la Métropole du Grand Paris, estimée à 17,451 Millions d’Euros, des fonds de solidarité de la région Île de France estimés à 1 Million 600 000 Euros et des fonds de péréquation estimés à 500 000 Euros.

Au niveau du chapitre 74, dotations et participations, nous notons qu’une fois encore, nous bénéficierons d’une DSU (dotation de solidarité urbaine) évaluée à 2 664 522 Euros.

Alors quels sont les services rendus à la population ?

Sur le personnel communal, souvent pointés du doigt comme des privilégiés, les fonctionnaires territoriaux sont confrontés aux demandes pressantes des publics en difficulté et à la montée des exigences d’administrés.
Ils subissent régulièrement des réformes et restructurations. Ils deviennent la variable d’ajustement des politiques d’austérité (Gel de la valeur du point d’indice, jour de carence, hausse de la CSG mal compensée par le PPCR ou (parcours professionnel, carrières et rémunérations). Il assure les missions de proximité et a la volonté de répondre aux besoins des habitants. Encore une fois, le gouvernement a décidé de s’attaquer frontalement à la fonction publique. Le projet de réforme est une véritable attaque contre les conditions de travail des personnels et les services publics de proximité.
Il engage une refonte des instances de dialogue social, un recours élargi aux contractuels ou encore des parts de rémunération variable des agents et s’accompagnera d’une suppression de 120 000   postes d’ici la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron.
Alors que des élus s’élèvent déjà contre ce projet, comment votre majorité se positionne-t-elle face à ces régressions en défaveur de l’intérêt général ?

Si, au cours du mandat, il ne nous a jamais été présenté un bilan social , vous vous êtes précipité à délibérer sur le RIFSEEP ou rémunération au mérite, sur les modalités d’imputation de la prime de service en cas d’arrêt maladie, ou encore sur le temps de travail en généralisant la suppression de 5 Congés annuels en contre partie de générer des RTT par un passage de 35h à 37h30. Et en janvier 2019, vous présentez au conseil municipal pour avis, le renouvellement de contrat concernant l’action sociale du personnel alors que nous n’avons aucune information sur le niveau des prestations, ni sur l’avis du Comité technique ou la satisfaction du personnel.
Au fil des années et malgré le dispositif «  Sauvadet » qui encourait jusqu’en Mars 2018 et les notifications de la cour des comptes de Mai 2016, nous constatons une précarisation des agents. Le nombre de contractuels ne cesse de progresser.
Au Compte Administratif 2018, ce taux est de 34,5 %.
Si certains métiers sont accessibles par concours, pour d’autres, il existe une procédure directe sans concours, alors pourquoi autant de non titulaires. Au BP 2019, la prévision de charge en personnel augmente  de 0, 26%, elle est la conséquence d’augmentation des effectifs scolaires. Des emplois essentiellement en CDD qui se concentreront sur les NAP (nouvelles activités périscolaires). Parallèlement à cette augmentation prévue, comment pouvez-vous expliquer qu’entre le tableau des effectifs 2017 et celui de 2018, nous passons de 35 postes budgétés d’ATSEM ( Agent technique spécialisé en école maternelle) dont 30 pourvus fin 2017  à 27 postes budgétés  dont 24 pourvus  fin 2018?

Au CA 2018, la maîtrise des charges en personnel vous a permis de dégager une marge brute importante, vous expliquez que la réorganisation des services lors de départ d’agents et un travail sur l’absentéisme vous ont permis d’atténuer un GVT (Glissement-vieillesse-technicité) positif.
Votre majorité  accompagne depuis plusieurs années les réformes régressives s’attaquant au service public de proximité.

 Chapitre 74
 Pour les conventions d’objectifs et de financement entre la ville de Romainville et la CAF, le versement des prestations de service n’est effectué que sur présentation d’un bilan afin de vérifier la justification des dépenses effectuées, les personnels concernés sont alors amenés à remplir des fiches de suivi et à rédiger un bilan qualitatif du projet.


Les associations,


Le CCAS et la caisse des écoles fonctionnent avec leur propre budget, les subventions inscrites au Budget primitif représentent donc des subventions d’équilibre.

En 2018, la subvention de la ville au CCAS avait augmentée de 142 578 Euros par rapport à 2017, cette augmentation était due à des baisses de recettes notamment du département. Pour 2019, il y aura une légère augmentation de 49000 Euros.
Si, cette année encore, il n’y a pas de diminution prévue sur les secours et aides facultatives, il n’y a pas non plus d’augmentation prévue au service des habitants.


La caisse des écoles,

La subvention d’équilibre de la caisse des écoles augmentera de 250000 Euros par rapport à 2018. Cette forte augmentation est essentiellement due à l’augmentation des effectifs scolaires et des personnels encadrant les NAP.



Nous considérons que ce budget n’apporte pas de réponse suffisante à la hauteur des besoins de la population, nous considérons que d’autres choix sont possibles en faveur de progrès social.

Nous voterons contre le CA (compte administratif) 2018 et le BP (budget primitif) 2019.

En ce qui concerne les AC PC (Autorisations de programme et crédits de paiement) 2019, nous souhaitons un vote distinct en fonction des opérations, si ce n’est pas le cas, nous ne prendrons pas part au vote.

Je vous remercie de votre attention.

Brigitte MORANNE








Intervention de Brigitte Moranne au Conseil municipal du 27 mars sur le rapport Egalité Femmes-Hommes !



INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE AU CONSEIL MUNICIPAL DU 27 MARS 2019 SUR LE RAPPORT EGALITE FEMMES-HOMMES.
GROUPE « FRONT DE GAUCHE- ROMAINVILLE ENSEMBLE » 

L’égalité femmes-hommes ne peut se concevoir sans promouvoir l’égalité professionnelle, la lutte contre la précarité, l’éducation, la sensibilisation contre le sexisme, un service public de la petite enfance, le renforcement de la parité et enfin la lutte contre les violences.

En ce qui concerne l’égalité salariale, en 2019, les femmes n’ont toujours pas obtenu l’égalité professionnelle qui passe par un salaire égal à celui des hommes pour un travail de valeur égale. Elles perçoivent en moyenne 26% en moins en France.
Les femmes représentent 50% de la population active, mais elles ne contribuent qu’à 37% du PIB.
A l’heure où le gouvernement cherche des financements et fait la poche des pauvres, l’égalité salariale rapporterait selon la fondation Concorde 62 Milliards d’euros à l’économie française.
Pourtant, l’arsenal législatif existe pour parvenir à l’égalité professionnelle.
Les mobilisations des femmes, des associations féministes et des organisations syndicales unies ont permis d’obtenir une avancée en matière d’égalité salariale avec la mise en place d’une obligation de résultat pour les entreprises, mais le décret de septembre 2018 vide de son efficacité le dispositif voté en juillet 2018 et permet aux entreprises de dissimuler les écarts de rémunérations. (Les indicateurs choisis rendent invisibles les discriminations et un seuil de tolérance de violation de la loi a été introduit.)
Les femmes qui manifestent dans la rue depuis des mois pour obtenir plus de pouvoir d’achat en exigeant notamment une hausse des salaires et des minima sociaux ne peuvent se satisfaire d’un tel tour de passe-passe.

Dans votre rapport vous citez l’accès à l’IVG sur notre commune. Vous avez raison de le souligner, en Seine-Saint-Denis, le Conseil départemental met en œuvre depuis de nombreuses années, ce service public que sont les centres de planification et d’éducation familiale avec le soutien des villes, des hôpitaux, des universités et des associations partenaires.
Mais la situation n’est pas la même partout en France. Les obstacles sont nombreux : fermeture de 130 centres en 10 ans, manque de structure de proximité, manque de professionnels, sites de désinformation, discours culpabilisateurs et moralisateurs par des mouvements réactionnaires.
Malheureusement, l’IVG est encore concerné par une clause de conscience spécifique, un obstacle supplémentaire. Sa suppression permettrait de renforcer le droit à l’IVG pour toutes sur l’ensemble du territoire comme le réclame Laurence Cohen dans une question écrite au Sénat.

Sur les violences faites aux femmes, dès 2002, le département de Seine-Saint-Denis était la première collectivité à mettre en place un observatoire des violences envers les femmes et créer une politique de protection des femmes victimes de violence.
Plusieurs dispositifs sont en place pour prendre en charge les victimes avec le soutien des villes comme vous les citez sur notre commune.
Malgré des campagnes de communication et de plusieurs plans interministériels, les moyens restent insuffisants. Il est établi que le besoin financier minimum pour une prise en charge de qualité des femmes victimes de violences conjugales s’élève à 506 Millions d’Euros alors que les ressources actuellement mobilisées atteignent 79 Millions d’Euros soit 6 fois moins.
Les dernières statistiques montrent qu’une femme meurt tous les 3 jours des violences de son conjoint ou de son ex compagnon.
Sur les violences sexuelles, les femmes rapportent des viols et des agressions sexuelles dans des proportions très supérieures à celles des hommes.
Des violences vécues dans différents espaces de vie : travail, famille, espace public.
Des actes graves, intolérables que nous pouvons retrouver dans tous les milieux et que,
nous condamnons fermement, même dans nos propres formations.

 C’est dans ce contexte que vous nous présentez le rapport annuel égalité Femmes Hommes 2019 conformément à la loi du 04 Août 2014.
Alors quelle est la situation sur notre ville au niveau des dispositifs RH

S’agissant de la répartition des ressources humaines :

Les femmes sont particulièrement bien représentées dans l’encadrement. Ainsi, on compte 58,80% de femmes dans la catégorie A.

En catégorie B,  qui correspond aux emplois intermédiaires, la répartition est à peu près équitable entre les hommes et les femmes avec tout de même un peu plus de représentation chez les femmes. 55,5%. Avec des disparités selon les filières, 100% en médico-social, 0% en filière sportive.

En catégorie C, qui est la plus nombreuse puisqu’elle représente 374 agents sur 507, les femmes sont surreprésentées et notamment dans le secteur médico-social à 100%( dans cette  filière les seuls hommes occupent des postes de médecin), les 24 ATSEM sont des femmes.

Nous retrouvons bien l’existence de représentations stéréotypées de certains postes.
S’agissant des carrières :

La part des agents ayant bénéficié d’une promotion interne est supérieure pour les femmes  puisqu’en 2018, il y a eu 22 femmes ayant bénéficié d’un avancement de grade pour 8 hommes. Sous réserve de la proportion de femmes et d’hommes qui remplissaient les conditions pour un avancement de grade, elle est plutôt favorable aux femmes.

S’agissant du temps partiel

Le temps partiel est souvent un indicateur dans la répartition des charges domestiques et de l’éducation des enfants. De ce côté, les mentalités ont du mal à changer, Sur 15 agents à temps partiel, seuls 2 sont des hommes.

S’agissant des salaires

Nous notons des salaires en moyenne plus élevés chez les hommes que chez les femmes.

S’agissant des formations,

Proportionnellement,  les femmes ont bénéficié de plus de formation mais les hommes de formations plus longues.

En conclusion, malgré les statuts de la fonction publique,  nous constatons que les postes les moins bien rémunérés sont occupés par une majorité de femmes et que l’orientation professionnelle reste souvent dictée par les stéréotypes.

Brigitte MORANNE

ÉDUCATION. JOURS DE COLÈRE DANS LE MONDE SCOLAIRE




Journée de mobilisation ce samedi, appel à la grève le 4 avril : du primaire au lycée, les profs rejettent les réformes Blanquer.

On dirait que le temps se gâte pour Jean-Michel Blanquer. Depuis son intronisation au ministère de l’Éducation nationale, il avançait ses pions et ses réformes sans coup férir, jouant de sa parfaite connaissance d’un système dont cet ancien recteur est le plus pur produit. Mais les meilleures choses ont une fin, et aussi les pires. Deux échéances devraient permettre d’en juger : dès demain, la journée nationale d’action à l’appel des cinq principales fédérations syndicales de l’enseignement (FSU, Unsa Éducation, CGT Educ’action, SGEN-CFDT et Snalc) ; puis une journée de grève « pour l’abandon du projet de loi Blanquer », jeudi 4 avril – appel également intersyndical (SNUipp-FSU, SNES-FSU, Snuep-FSU, Fnec-FO, CGT Educ’action et SUD éducation).
Le premier signal a été perçu le 19 mars dernier, lors de la journée interprofessionnelle de mobilisation des fonctionnaires. Pour la première fois depuis des mois, les enseignants étaient présents en force. Il faut dire qu’un mois avant, le 19 février, l’Assemblée avait adopté en première lecture le projet de loi sur « l’école de la confiance ». Un texte qui a suscité inquiétude et colère dans les salles des maîtres et des professeurs.
L’article 1 et l’article 6 de la loi sont particulièrement dans le viseur. Le premier laisse planer la menace d’un « devoir de réserve » imposé aux enseignants. Ceux-ci y voient la manifestation d’une volonté de censure, d’autant que certains d’entre eux ont eu droit à des menaces de sanctions de la part de leur hiérarchie quand ils critiquent un peu trop ouvertement la politique de leur cher ministre – ou s’organisent pour la combattre, comme ceux qui refusent de transmettre les résultats des évaluations de CP.
Quant à l’article 6, c’est celui qui met en place les « établissements des savoirs fondamentaux » (ESF) en regroupant les écoles élémentaires sous l’égide du collège de secteur et en supprimant les directeurs. Une mesure redoutée en milieu rural où l’éloignement physique laissera les professeurs des écoles seuls pour gérer aussi bien les (lourdes…) tâches administratives que les relations avec l’ensemble de leur environnement : collectivités locales, partenaires divers et familles, en premier lieu.
À cela s’ajoute le mécontentement de plus en plus fort sur la triple réforme des lycées : réforme du bac général et technologique, réforme du bac professionnel et profonde révision des programmes. Plus le voile de flou délibéré qui les entourait finit de se lever, plus se font jour de fortes inquiétudes, tant sur la forme – absence de concertation, autoritarisme, verticalité – que sur le fond : inégalités d’accès aux nouvelles « spécialités » du bac, lourdeur des programmes – ou, à l’inverse, pour le bac pro, appauvrissement dramatique. Fait notable : le ministre a été « lâché » le 27 mars par le seul syndicat qui soutenait encore sa réforme, le SE-Unsa, qui en demande à présent le report ou « de débloquer en urgence des dotations » en postes. Il faut dire que ce syndicat a fait réaliser un sondage auprès de 3 264 enseignants… dont seuls 4 % jugeaient la réforme positive !
Beaucoup de professeurs comprennent que les bouleversements envisagés masquent une volonté obstinée de faire des économies sur le dos de l’éducation. Ce que confirme l’annonce de la suppression, à la rentrée prochaine, de 2 650 postes dans les collèges et les lycées, alors que la démographie dans le secondaire va connaître une croissance continue dès cette année et jusqu’en 2023. Invité (une fois de plus…) jeudi matin sur France Inter, le ministre a tenté de faire croire que ces suppressions seraient compensées par des heures supplémentaires… qu’effectuent déjà la plupart des enseignants. Une réponse qui n’est surtout pas de nature à calmer les inquiétudes.

jeudi 28 mars 2019

« QUI OSERAIT », LE BILLET DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN VENDREDI


On conseille généralement aux enfants de ne pas accepter de bonbons de la part des inconnus ou de ne pas se laisser séduire par leur petite musique. On se souvient du joueur de flûte de Hamelin qui avait entraîné les enfants de la ville vers la noyade pour se venger de leurs parents. Rien de tel avec Emmanuel Macron, qui rencontrait hier des représentants des conseils municipaux d’enfants de la petite ville de Beaupréau-en-Mauges. 
Ce n’est pas un inconnu et il s’agissait d’un échange citoyen, relatif il est vrai au vu de l’âge des participants. Brigitte Macron a aussi rencontré, mercredi, à Paris, une centaine d’enfants. La vérité sort de leur bouche, ils sont un gage de fraîcheur et de sincérité. Qui oserait instrumentaliser des enfants à des fins politiques ? 
On souhaite d’ailleurs que le CSA, qui a décidé de porter au compte du temps de parole de l’exécutif dans le cadre des européennes, les interventions d’Emmanuel Macron dans le cadre de son grand débat, y réfléchisse. Il n’est tout de même pas, là aussi, en campagne !

« BLANQUER ET L’EFFET BOOMERANG », L’EDITORIAL DE LAURENT MOULOUD DANS L’HUMANITE DE DEMAIN VENDREDI


La fin de l’arrogance pour Jean-Michel Blanquer ? Depuis sa prise de fonction, le ministre de l’Éducation nationale a revêtu l’uniforme de l’habile manœuvrier. Usant d’un redoutable savoir-faire médiatique, ce proche du très libéral institut Montaigne a su imposer, au grand dam des représentants syndicaux, son train de réformes droitières et autoritaires, tout en conservant une relative mansuétude de l’opinion publique. Mais voilà. La belle mécanique, si appréciée du président Macron qui l’avait désigné comme son meilleur ministre, semble bel et bien s’enrayer face à la contestation qui surgit dans le monde de l’éducation.
Les signes alarmants se multiplient pour le locataire de la rue de Grenelle. Le 19 mars, les enseignants ont été exceptionnellement nombreux à se mettre en grève. 40 % des profs du primaire, soit le taux le plus haut depuis 2017. Ce samedi, rebelote, une large intersyndicale battera le pavé contre la réforme du lycée et la loi Blanquer, tandis que des organisations appellent déjà à une nouvelle journée de grève le 4 avril. Enchaînement spectaculaire. Auquel s’ajoute, ces dernières semaines, une multitude d’actions de « désobéissance » d’enseignants qui démissionnent de leur fonction de prof principal, mettent 20/20 à tous les élèves ou boycottent des conseils de classe... Même le SE Unsa, syndicat au départ favorable à la réforme du lycée, s’est désolidarisé du ministre !
Jean-Michel Blanquer, s’il est aussi pragmatique qu’il le dit, ne peut ignorer ce profond malaise. Et doit bien constater que la « confiance », qu’il appelle de ses vœux sur les plateaux télé, se délite un peu plus chaque jour auprès des personnels. Selon un récent sondage, seuls 4 % des profs estiment que la réforme du lycée, qu’ils sont pourtant chargés d’appliquer, va dans le bon sens. 4 %… Difficile de faire pire.
En vérité, cette contestation n’a rien d’une surprise. Elle couve depuis le départ. En matière de dialogue social, Jean-Michel Blanquer s’inscrit dans la droite ligne de son ami Laurent Bigorgne, patron de l’institut Montaigne, qui considère les syndicats enseignants comme «  un milieu où les archéos pèsent beaucoup et ne veulent aucun vrai changement ». Le ministre n’avait donc que mépris et autoritarisme à offrir aux représentants syndicaux. Et finalement à l’ensemble des personnels qui, au lieu d’une construction commune, voient depuis des mois les réformes libérales – et les restrictions budgétaires qui les accompagnent – tomber sur eux avec la verticalité d’un parpaing. Un tel dédain ne peut que revenir en boomerang à son auteur. Un si bon élève du gouvernement ne devrait pas l’ignorer.

mercredi 27 mars 2019

« LES ALGÉRIENS N’EN SONT PLUS LÀ », L’EDITORIAL DE PATRICK APEL-MULLER DANS L’HUMANITE DE DEMAIN JEUDI


Toujours trop tard. Le pouvoir algérien, secoué par l’immense protestation, essaie de rattraper son peuple. Il l’a tenté une première fois en renonçant à un cinquième mandat d’Abdelazziz Bouteflika et en annonçant une phase de consultation sur la Constitution. la rue n’en était déjà plus là. Le chef d’état-major de l’armée a tenté d’accélérer le mouvement en proposant l’application de l’article 102 de la Constitution qui prévoit l’empêchement du président pour cause de maladie grave et durable. Mais la population n’en est déjà plus là. Elle voit bien que l’avenir serait alors confié durant la période de quatre mois et demi d’intérim à un pilier du régime, le président du Sénat, et que rien ne lui garantirait un changement du système dont elle a fait progressivement sa revendication.
L’opération qui consisterait à changer de personnage pour mieux faire perdurer le régime ne fait guère de dupes à Alger. L’armée algérienne, qui affiche son poids dans la vie publique, vient de reconnaître le besoin de sortir de l’impasse et confirme à cette étape qu’elle refuse l’affrontement. Mais les manifestants qui ont aiguisé, semaine après semaine, leur vision politique, craignent que « le pouvoir profond » – les clans qui se partagent le pouvoir – décide d’un passage de témoin sans transformation de la société, en profitant de l’absence d’une alternative évidente.
Une nouvelle étape s’ouvre donc et avec elle une nouvelle épreuve de force. Seules des garanties démocratiques sur la période de transition, associant les forces qui se sont mises en mouvement et débouchant sur des élections honnêtes, peuvent éviter qu’une fracture divise sévèrement le pays. Alors, et alors seulement, la belle énergie dont a fait montre la jeunesse – plus de la moitié des 42 millions d’Algériens ont moins de 30 ans – pourra donner à tous un nouvel élan. En l’avidité des accapareurs et l’inquiétude des puissants résident au contraire tous les risques.

« MOINS C’EST PLUS », LE BILLET DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN JEUDI


Pascal Canfin, président de l’organisation écologiste WWF, ayant reçu, sans qu’on sache lesquelles, « les assurances nécessaires » de la part d’Emmanuel Macron, on comprend bien qu’il ait accepté d’être numéro deux sur la liste de la République en marche aux européennes. Nicolas Hulot était bien devenu ministre en ayant reçu de nécessaires assurances.
Mais attention, il est lucide. « Si vous voulez, précisait-il hier matin sur France Inter, que je vous dise que le gouvernement actuel français n’en fait pas assez, ne va pas assez vite, ne va pas assez loin sur l’écologie, c’est même pas la peine que vous me posiez la question, je vous le dis. »Mais il n’est pas sur la liste pour ça : « Je ne suis pas candidat pour être ministre de ce gouvernement, je suis candidat sur une fonction européenne. » ​​​​​​​
En d’autres termes, il est candidat sur la liste émanant d’un gouvernement et d’un mouvement qui n’en font pas assez, mais c’est pour mieux en faire plus. Trop fort. Mais s’il a des assurances…


Fonction publique : non à la casse du statut et aux 120.000 suppressions de postes !



Les mesures confirmées ce matin en conseil des ministres vont à l'encontre des revendications exprimées par les organisations syndicales qui les rejettent à l'unanimité et au-delà par le mouvement des gilets jaunes et les nombreuses luttes dans le pays.

Alors que nos concitoyen.nes demandent des services publics de proximité et une amélioration de leur pouvoir d'achat, comment le gouvernement ose-t-il prétendre qu'il y a trop d'agents de la fonction publique d’État, de personnels de santé, d'agents territoriaux ? Comment peut-il balayer l'exigence de dégel du point d'indice qui, rappelons-le, conduit année après année à une précarisation grandissante des agents ?

Et plus grave encore, la réforme annoncée vise à vider de ses garanties le statut des fonctionnaires alors qu'il est un outil d'avenir pour du personnel qualifié, dignement rémunéré, à l'abri des intérêts particuliers, des pressions partisanes, des tentatives de corruption et en capacité de répondre aux besoins de tout le pays, à égalité. Trois dispositions en particulier sont inacceptables : le recours massif aux contractuels va aggraver les inégalités d'accès aux emplois publics et mettre à mal les principes de neutralité et d'impartialité des agents ; la fusion des instances du personnel va dégrader la sécurité et les conditions de travail ; la suppression des compétences des CAP en matière de promotion et de mobilité va priver les personnels de recours contre l'arbitraire.

Le service public, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas et au-delà c’est ce qui permet de mettre en œuvre une véritable politique publique dans notre pays, d’aménagement du territoire en respectant l’égalité d’accès aux droits des citoyen.nes.

Le parti communiste appelle à la mobilisation contre la casse du statut et les 120.000 suppressions de postes et sera aux côtés des agents en lutte le 1er mai et lors de la grande journée de grève et d'actions du 9 mai prochain. Il y portera ses propositions pour la promotion des services publics comme celle d'un fonds européen pour le développement des services publics, démocratique et financé par la BCE, proposé par Ian Brossat, tête de liste du PCF aux élections européennes.

« Non », le billet de Maurice Ulrich !



Ils sont jeunes et ne sont pas comme ces retraités et retraitées qui manifestent alors que le président les a pourtant remerciés pour leur contribution à sa politique en leur faisant les poches. Ils parlent de Macron avec application mais avec aisance. Une belle langue de bois bien polie. Ismaël Emelien et David Amiel, proches conseillers d’Emmanuel Macron et qui ont quitté l’Élysée ces dernières semaines, étaient hier matin sur France inter pour leur livre « Le progrès ne tombe pas du ciel », élaborant une ambitieuse théorie politique du macronisme résumée en 160 pages et deux mots. Il y a les progressistes et il y a les populistes. 

Mais, attention, ce n’est pas simple d’être progressiste, car « notre objectif, c’est de transformer la réalité »et, comme l’a dit Ismaël Emelien, « c’est difficile parce qu’on n’a pas beaucoup d’opposition ». Quel dommage ! Restait la question piège, qu’en grand intervieweur Nicolas Demorand a osé pose  à Ismaël Emelien, mis en cause dans l’affaire Benalla. « Est-ce pour cela que vous avez quitté l’Élysée ? » « Non. » Bien vu.

« Rapport aveugle et faux remède », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



Il y a une logique de l’absurde à l’œuvre  dans le rapport sur l’autonomie et la dépendance qui va être remis demain à la ministre de la Santé. En grossissant à peine le trait, il propose de couper le bras au patient pour remplacer celui qui fonctionne mal. Nul ne peut nier à priori que les questions liées au vieillissement prennent une importance grandissante dans la société. Les personnels des Ehpad ne cessent d’alerter sur la situation de leurs établissements et des personnes qui s’y trouvent.

Dans un livre poignant, Suzanne, le journaliste Frédéric Pommier leur fait écho en évoquant, comme pourraient le faire nombre de proches, le cas de sa grand-mère, 92 ans : « On me parle des repas immangeables et, quand on sait que certains cuisiniers n’ont que 4, 50euros pour faire quatre repas dans la journée, çà peut difficilement être bon. On me raconte des toilettes, que le personnel n’a pas le temps de faire en entier, les douches, pour Suzanne c’était une fois par semaine »… Et que dire de toutes celles et tous ceux qui n’ont pas les moyens de payer une maison de retraite et sont condamnés à la solitude et à une dépendance plus grande encore.

Oui, le rapport pose le problème, les problèmes, mais c’est la réponse envisagée qui est absurde, disions-nous. En résumé, il faudrait financer l’autonomie et la dépendance à volume constant. Autrement dit, en agissant sur les retraites et les dépenses de santé. C’est dire d’abord que le problème n’est pas envisagé à sa véritable échelle. Dans les décennies à venir, il faudra inventer bien d’autres choses que des équilibres comptables pour assurer le bien-être du grand âge. Comment ne pas voir, sinon, mais le rapport est délibérément aveugle semble- t-il, qu’en rognant sur les dépenses de santé, qu’en envisageant de prendre sur les retraites ou de reporter l’âge du départ, le prétendu remède va aggraver le mal. On sait que moins on se soigne, plus on travaille longtemps, et plus on risque de mal vieillir. Les questions du vieillissement sont aujourd’hui au cœur du fonctionnement de nos sociétés, en France et ailleurs, parce qu’elles posent celles du rapport au travail, aux transports, les questions de l’environnement, mais aussi celles d’une fiscalité plus juste, de services publics plus proches des citoyens, dont les plus âgés. En les ignorant, le rapport participe du cynisme du macronisme. Feindre de réformer pour au total régresser. Ce sont sans doute ces questions parmi d’autres que posait samedi à Nice, la retraitée, Geneviève Legay.

lundi 25 mars 2019

« GENEVIÈVE, ZAINEB, JERÔME ET TOUS LES AUTRES » (MAUD VERGNOL)



« Vous savez, j’ai 73 ans, qu’est-ce qui peut m’arriver ? » lançait samedi dans un grand sourire Geneviève Legay à un journaliste. C’était avant que la porte-parole d’Attac ne gise dans une flaque de sang, enjambée avec désinvolture par un policier. Cette scène se serait passée en Autriche, elle aurait suscité l’indignation générale. Mais elle a eu lieu à Nice, en France, où l’on peut désormais priver arbitrairement des citoyens de manifester. Où l’on envoie l’armée contre des citoyens qui marchent pour dire leur soif de justice sociale. Où la police peut multiplier les violences avec l’aval du pouvoir politique. Et le président de la République a franchi hier un pas supplémentaire. S’il a concédé « un prompt rétablissement » à Geneviève Legay, c’est pour lui enjoindre d’avoir « un comportement responsable », rejetant sur elle la responsabilité de ses blessures graves. Qui croira une seconde que cette femme de 73 ans, avec son drapeau tricolore à la main, représentait un danger pour la sécurité publique ?
Avec de tels propos, Emmanuel Macron donne carte blanche aux violences policières, qui ont déjà fait plus de 2000 blessés, 10 «dommages irrémédiables à l’œil », et tué Zaineb Redouane, 80 ans. « Quand on est fragile… on ne se met pas dans des situations comme celles-ci », a même osé le chef de l’État, qui préférerait sans doute que les retraités, saignés à blanc par ses choix politiques, restent sagement sur leur canapé à regarder les rediffusions du grand débat. Lors de l’assassinat de Malik Oussekine, en décembre 1986, Robert Pandraud avait usé d’inepties similaires : « Si j’avais un fils sous dialyse, je l’empêcherais de faire le con la nuit. » Mais au lendemain du décès du jeune homme de 22 ans, le ministre Devaquet avait démissionné, puis le projet de loi avait été retiré… Autres temps, autres mœurs en Macronie, où le ministre de l’Intérieur demande à ses troupes de s’inspirer de Clemenceau, encourage les gardes à vue illégales et justifie l’usage systématique des LBD. Il est grand temps de dire stop, pour éviter d’avoir à compter nos morts.

Jupiter et la sagesse ! (Robert Clément)




Ce matin le président de la République, de façon méprisante a fait la leçon à Geneviève, cette femme de 73 ans, grièvement blessée lors de sa chute après la charge brutale des forces de l’ordre, à Nice. Hautain et indifférent à la souffrance humaine, il la prie de faire preuve de sagesse et d’esprit de responsabilité. Plus trivialement, vu son âge, de rester chez elle, plutôt que de se trouver dans un « lieu interdit ». Non seulement le droit de manifester est gravement mis en cause, mais les personnes de plus de 70 ans se trouvent disqualifiées pour porter une revendication publique ! C’est tout simplement odieux et méprisable !

La sagesse et l’esprit de responsabilité n’est pas du côté d’un chef de l’État, expert en petites phrases dédaigneuses et méprisantes à l’égard des « moins que rien », des « illettrées » des « Gaulois réfractaires » des « assistés qui coûtent un pognon de dingue ». Est-ce l’esprit de responsabilité et la sagesse dont il se targue, qui conduit le président et son gouvernement à ne voir le tout sécuritaire et la répression comme seule alternative au mouvement populaire ?

La sagesse serait d’entendre celles et ceux, qui comme Geneviève, n’en peuvent plus de cette politique, refusent de céder à la pression sécuritaire et continuent de réclamer respect et justice sociale.

Le « Grand débat » n’aura été pour le président des riches qu’une tenue de camouflage, pour tenter de faire taire celles et ceux, qui par millions, se refusent à baisser les bras. Il tergiverse, et pendant ce temps, droit dans ses bottes, il  prépare sournoisement de nouveaux mauvais coups.

N’en déplaise au président des riches, il y aura encore dans les rues plein de « Geneviève », des citoyennes et des citoyens à part entière !

La reconnaissance par D. Trump du Golan à Israël: un acte irresponsable et porteur de tous les dangers



Le 21 mars, Donald Trump en annonçant reconnaître la souveraineté israélienne sur les hauteurs du Golan viole une fois de plus le droit international et plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Le Golan syrien a été conquis militairement par Israël, le Golan est donc selon le droit international un territoire occupé. Raison pour laquelle la France n’a pas reconnu l’annexion israélienne en 1981.
Après avoir entériné l’annexion de Jérusalem-Est, le président des États-Unis fait un nouveau cadeau à Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, qui mène une politique raciste et refuse toutes négociations qui pourraient aboutir à une paix juste et durable entre le peuple palestinien et le peuple israélien: un acte irresponsable et porteur de tous les dangers.
La diplomatie française déclare que la décision du président américain « serait contraire au droit international, en particulier l’obligation pour les États de ne pas reconnaître une situation illégale ». Le PCF demande avec insistance à l’État français de faire preuve de plus de fermeté en agissant au sein de l’Union européenne en faveur de la suspension de l’Accord d’association entre l’Union européenne et l’État d’Israël tant que celui-ci n’en respectera pas l’article 2. Cet article, précise que l’« action de l’Union (…) repose (...) sur l’universalité et l’indivisibilité des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, le respect de la dignité humaine, les principes d’égalité et de solidarité, et le respect des principes de la charte des Nations unies et du droit international », et qu’elle « s’efforce » de développer ses relations avec les pays tiers « qui partagent » ces principes. Ce qui n’est manifestement pas le cas de l’État d’Israël, partenaire de cet accord.
Dans ce même objectif, La France doit reconnaître dans les plus brefs délais l’État de Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, ce qui constitue la seule véritable garantie de la sécurité d’Israël.
Parti communiste français
25 mars 2019

dimanche 24 mars 2019

« DECADENCE », LE BILLET DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN LUNDI


Il est formel ! Les impôts ne sont pas la solution. Henri de Castries, ancien PDG du groupe Axa et président de l’Institut Montaigne, qui a la bonté de réunir des hauts fonctionnaires, des grands patrons et autres experts pour préparer notre avenir, nous met en garde dans un entretien publié dans la presse d’hier. « Le désir de justice fiscale est une fausse piste. » Bien, on s’en doutait un peu. 

Cela dit, quelques vraies pistes peuvent être explorées, symboliques, cela va de soi, comme augmenter le pouvoir des maires notamment. « Mais certainement pas redistribuer du pouvoir d’achat », car « ceux qui pensent qu’on achètera le soutien des Français comme le faisaient les Romains de la décadence en leur donnant du pain et des jeux ne font que les mépriser ». 

Et ceux qui pensent qu’on peut vivre comme il faut avec le Smic, le RSA ou une retraite réduite comme peau de chagrin, ils les estiment ou ils les prennent, pardon, pour des cons ?

« POKER MENTEUR », L’EDITORIAL DE SÉBASTIEN CREPEL DANS L’HUMANITE DE DEMAIN LUNDI



Alors, qui dit vrai ? Depuis dix jours, les membres du gouvernement semblent s’être donné le mot pour se contredire sur la question du maintien ou non de l’âge d’ouverture des droits à la retraite. Au point que plus personne n’y comprend rien. Jean-Paul Delevoye le jure à son tour : « Il n’y a pas de loup » embusqué dans les discussions sur le futur système à points, qui « repose sur un âge légal minimum de départ à la retraite à 62 ans ». C’est « une certitude », ajoute le haut-commissaire chargé de la réforme dans le Journal du dimanche.
Est-on rassuré ? Pas du tout. Tâchons d’y voir clair. Désormais, deux discours coexistent au sommet de l’État. Ils ne se contredisent qu’en apparence. D’un côté, Jean-Paul Delevoye invoque « les engagements pris » de ne pas toucher à l’âge légal. De l’autre, l’Élysée et Matignon continuent de jouer la partition du « tout est sur la table », dans la perspective d’une prise en charge accrue du risque de dépendance liée au grand âge.
En fait, ce sont deux sujets distincts, au moins dans leur temporalité. L’ex-ministre de Jacques Chirac ne prend pas beaucoup de risque d’être démenti en affirmant que, pour l’instant, il n’est pas question de repousser l’âge de la retraite. De toute façon, insiste-t-il, « les 62 ans ne doivent plus être un couperet » (sic) dans le nouveau système. En clair, tout sera fait pour qu’on parte plus tard, même en cas de maintien de l’âge légal.
Cette dernière condition n’engage toutefois en rien le gouvernement sur le chantier à plus long terme de la dépendance. Le haut-commissaire le reconnaît : « C’est au financement de ce défi sociétal que la ministre de la Santé faisait référence, tout comme le premier ministre et Gérald Darmanin. » Ce chantier pourrait interférer avec les retraites si est retenue, comme y songe l’exécutif, l’option de financer les nouveaux besoins à cotisations constantes. L’une des solutions serait alors de réduire encore la masse des pensions, et repousser l’âge de la retraite est un moyen qui a fait ses preuves. La position du gouvernement est donc unie. Mais elle n’est pas exprimée clairement, c’est ce qui lui permet de brouiller ses plans, comme dans une partie de poker menteur.

jeudi 21 mars 2019

« FUNESTE », LE BILLET DE MAURICE ULRICH, DANS L’HUMANITE DE DEMAIN VENDREDI


Alerte. On sentait jeudi de l’inquiétude, voire une certaine angoisse, dans le quotidien l’Opinion. Et si jamais Emmanuel Macron revenait sur la suppression de l’ISF, après avoir évoqué l’autre soir pendant son one-man-show devant quelques dizaines d’intellectuels, du bout du bout des lèvres, l’hypothétique et très euphémique hypothèse d’un «  reconditionnement de sa part supprimée »  ? 
C’est vague, mais qu’importe, l’idée est là, comme un ver dans le fruit, une vieille taupe qui pourrait saper les fondements sacrés de la propriété, de l’inégalité entre les hommes et de la richesse. « Donner c’est donner, reprendre c’est voler », écrit l’éditorialiste du jour, confirmant ainsi comme à l’insu de son plein gré qu’il s’agissait donc bien d’un don ou disons un beau cadeau, perçu comme tel. Mais surtout revenir dessus serait une triple faute. 
Car Emmanuel Macron, écrit-il, avait eu le courage de supprimer cet impôt nuisible pour les entreprises familiales, agent d’exil de talents, et surtout « funeste pour l’accumulation de capital ». Ben oui. En fait, c’était un peu le principe. Belle découverte.

« La République et le chef des armées », l’éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l’Humanité de demain vendredi !




Macron assume sans complexe l’usage de l'armée pour mater les gilets jaunes. L'affaire est grave, extrêmement grave. Et inquiétante. 

C’est donc ça, un chef des armées? S’il était encore nécessaire d’analyser le caractère ultra-monarchique de la Ve République, Emmanuel Macron vient d’en dévoiler l’essentiel – et probablement le plus dangereux. Au point de se demander: son pouvoir suprême lui monte-t-il à la tête? En faisant appel à l’armée dans le cadre de l’opération antiterroriste «Sentinelle», la machine infernale est lancée avant la nouvelle journée de mobilisation, samedi 23 mars. Il assume sans complexe l’usage de la force pour mater les gilets jaunes qui, au côté de casseurs professionnels, considèrent qu’une certaine forme de violence devient une façon comme une autre d’imposer leurs revendications. Tout se met en place pour une issue dramatique. L’exécutif a beau nous répéter, à cor et à cri, qu’il convient de «ne pas agiter les peurs» et que les effectifs de «Sentinelle» ne seront réquisitionnés que pour «protéger des bâtiments officiels» et autres «points fixes», l’affaire est grave, extrêmement grave. Et inquiétante.

«Nos concitoyens ont l’habitude» de voir des militaires dans nos rues, gares ou aéroports, déclare l’ineffable Benjamin Griveaux. Mais de quoi parle-t-on? Contrairement à la police et à la gendarmerie, les soldats de la force «Sentinelle» ne sont pas formés ni équipés pour assurer un maintien de l’ordre, qui plus est lors de manifestations. Il faut même se pincer d’avoir à associer dans la même phrase les mots «militaires» et «manifestations»… Comme le remarquent à juste titre plusieurs organisations de policiers, que se passera – t – il  en cas de problème majeur? Ces militaires, hautement armés, tireront – ils  à vue?

L’improvisation du président, et de toute la chaîne gouvernementale, s’avère si flagrante qu’aucun responsable de haut rang, pas même le ministre de la Défense, n’ose élever la voix pour relever une évidence: ce n’est pas le métier de l’armée de terre de s’interposer, quel que soit le dispositif, face à des manifestants! Le métier de l’armée, c’est de défendre la nation, face à un ennemi. Le message paraît dès lors limpide. La France aurait besoin de militaires pour se défendre contre des gilets jaunes? Ces derniers seraient-ils des ennemis de l’intérieur?

La surenchère atteint un niveau funeste: en République, l’armée ne dresse pas ses armes contre son peuple. En vérité, le pouvoir dégoupille un arsenal de mesures sécuritaires et martiales afin de masquer ses incompétences. Honte, d’amalgamer ainsi mouvement social et terrorisme ! Pour mémoire, le maintien de l’ordre dans le cadre de manifestations est confié à la gendarmerie et à la police depuis 1921... Cette décision politique – sans parler de sa symbolique – est inacceptable. Avec ce précédent, M. Macron prend un risque historique. La compétition malsaine entre l’exécutif et la droite la plus dure pour bomber le torse menace de porter atteinte à l’État de droit et aux libertés fondamentales, en premier lieu, le droit de manifester. Le bruit des bottes et l’ordre en kaki, ce n’est pas la République !


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