Romainville et la démocratie !
Dans
leur tribune du magazine municipal de février, les élu-e-s du groupe socialiste
nous disent vouloir « réinventer la démocratie » et que « la
ville s’attache à porter l’exigence d’une démocratie participative qui ne laisse
personne au bord du chemin et où chaque voix sera prise en compte ». Alors
parlons-en !
On
nous fait régulièrement l’apologie des ateliers urbains qui seraient en quelque
sorte le summum en matière de démocratie locale. Or en quoi
consistent-ils ? Un architecte désigné par un promoteur immobilier,
entouré d’une kyrielle de techniciens, présente leur projet et de belles
maquettes. Puis la parole est donnée aux personnes présentes. Si l’un deux
s’aventure à poser une question quelque peu dérangeante, il est aussitôt
renvoyé dans les cordes. Au bout du compte, mises à part quelques modestes
modifications le projet du promoteur entre comme il est entré. Mais au-delà,
c’est la conception même de la concertation et de son contenu qui est posée.
Une vraie consultation devrait porter, à notre sens, sur les choix à opérer
dans ce qui fait la vie des habitants. Quelle politique de l’habitat ?
Quel parcours résidentiel ? Quelle politique sociale ? Quelle
politique culturelle et sportive ? Quelle politique en matière
d’éducation ? Quel plan de circulation (promis depuis plus de dix ans).
Le
budget, son élaboration et son vote, constitue l’acte majeur d’une collectivité
locale. Or aucune des orientations n’est présentée aux habitants, pour
recueillir leurs points de vue. Pire, dans le meilleur des cas le magazine
d’informations municipales lui consacre deux pages, et d’une technicité bien
loin de ce que souhaitent connaître nos concitoyens.
À
quel moment leur est-il donné la parole ? Les articles traitant des projets
de la majorité municipale ne sont jamais accompagnés du moindre propos d’une
Romainvilloise, d’un Romainvillois. Les Conseils de quartiers ont été
supprimés. On établit une « charte du citoyen » qui énonce quelques
grands principes mais qui n’est jamais sortie des tiroirs. Les chantiers des
promoteurs ont vu disparaître la plupart des locaux où pouvaient se réunir les
associations. C’est ce que les élu-e-s de la majorité municipale appellent
« une intense démocratie participative »
La
tribune des élu-e-s socialistes nous dit encore que « collectivités, élus,
institutions, syndicats doivent être valorisés ». Quel aplomb ! Une
collectivité, c’est une majorité mais également des élu-e-s appartenant à
l’opposition, comme c’est le cas des élu-e-s de « Romainville
Ensemble ». Or, depuis juillet 2014, n’apparaissent dans le magazine que
les photos des élu-e-s de la majorité. Ainsi notre ville ne compterait que 27 conseillers
municipaux. Cela ne s’apparente décidément pas avec « une valorisation de
l’institution ».
Rappelons-le,
selon la République les détenteurs du pouvoir sont nommés par d’autres moyens
que l’hérédité, c’est-à-dire élus par le peuple ou une partie de celui-ci. De
là, la notion de souveraineté populaire. Faut-il rappeler que moins de 50% des
votants se sont exprimés en faveur de la liste majoritaire en mars 2014 ?
Elle a été élue, elle doit être respectée. Le même respect se doit d’être accordé
aux autres élu-e-s et en particulier à celles et ceux de la liste de
Romainville -Ensemble. Les élu-e-s socialistes ont-ils élevé, une seule fois,
la voix contre ce déni de démocratie ?
Que
dire de l’expression des groupes politiques. Nous sommes dans la caricature.
1200 signes sont accordés à chacun d’entre eux. C’est-à-dire 6000 pour les
groupes appartenant à la majorité….Et
2400 aux deux autres ! Un élu, composant un groupe à lui seul, dispose donc de 1200 signes, autant que la liste Romainville-Ensemble qui a
recueilli plus de 30% des suffrages ! Encore un bel exemple de la
« valorisation de l’institution ».
« Développer
une intense démocratie locale et valoriser l’institution », c’est donner
réellement la parole aux habitants et respecter les élu-e-s de l’opposition.
·
Par la création d’un courrier des lecteurs.
Par la création d’un courrier des lecteurs.
· Par l’énoncé du point de vue des citoyens sur chaque projet.
· Par la tenue de réunions de concertation sur les choix
budgétaires.
· Par la mise en place de commissions réunissant élu-e-s et
représentant-e-s d’associations et citoyens (Éducation, culture, sport,
jeunesse, urbanisme et aménagement, développement durable, enfance,
santé-solidarité…).
· Par le droit d’interpellation des citoyens au début de chaque
Conseil municipal, pendant une heure.
· Par des comptes rendus pluralistes des débats du Conseil
municipal sur des sujets et choix importants.
· Par l’impulsion d’une vie associative en créant un lieu
ressource pour les associations.
On
ne peut à notre époque décider de l’avenir d’une ville sans associer nos
concitoyens aux pouvoirs de décision. Il
reste beaucoup de chemin à faire !
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