. « CHAQUE JOUR », L’EDITORIAL DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN VENDREDI !
Le 8 mars fut d’abord
un 19 mars 1911, un an après l’adoption à Copenhague, par cent femmes
socialistes venant de 17 pays, de la proposition de Clara Zetkin et
Alexandra Kollontaï instituant une Journée internationale des femmes. Dans
plusieurs pays d’Europe ce 19 mars, plus d’un million de personnes au total
manifestent pour le droit de vote, le droit au travail, la fin des
discriminations.
8 mars 2019.
Précarité, bas salaires, temps partiel subi, inégalités salariales, pressions
de tous ordres, harcèlement. Les milliers de femmes parmi tant d’autres qui ont
décidé au cours des trois derniers mois de porter un gilet jaune, celles qui
vont manifester aujourd’hui et demain connaissent ce quotidien. Il est fait de
domination sociale, de domination patriarcale, de domination sexuelle. Les
familles dites « monoparentales » sont à 85 % des familles où des femmes seules
élèvent leurs enfants. Un tiers d’entre elles sont en dessous du seuil de
pauvreté. C’est une réalité inscrite dans les chiffres qu’on ne saurait ignorer
dans les allées du pouvoir. Avec quelles réponses concrètes ?
On le sait, les
combats à mener sont multiples. La lutte contre la précarité et la pauvreté est
un impératif catégorique mais c’est à tous les niveaux de la vie sociale,
politique, économique que doivent être posées les multiples questions des
droits des femmes. Inégalités salariales, accès aux postes à responsabilité.
Quand la presse économique publie les noms des « décideurs » des plus grandes
entreprises, voire des plus vertueuses, on y trouve deux femmes sur dix. En
matière politique, des pas ont été accomplis, mais combien restent à faire ? Il
y a plus. On a vu que, même au sein des organisations les plus progressistes
comme chez les Jeunes communistes, des jeunes femmes peuvent être harcelées,
violées. La violence sexuelle s’exerce dans les beaux quartiers comme dans les
HLM, dans les usines comme dans les start-up, dans la presse comme au cinéma.
Des paroles se libèrent. Pas assez. L’oppression masculine est une réalité.
Dans les actes, dans les mots. Le 8 mars doit être un combat de chaque jour.
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