LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 10 avril 2017

" Pour que le droit à la culture ne soit pas qu'un slogan ", par Paule Masson , rédactrice en chef de l'Humanité !


La culture est le parent pauvre des débats de campagne la électorale. Mais elle figure dans les programmes des candidats et tonifie le clivage gauche-droite. 
Depuis trente ans, la culture étouffe sous l’emprise du marché. L’exception culturelle, maintes fois sauvée par les mobilisations sociales, reste boutée hors des traités commerciaux. Mais elle est dangereusement grignotée par les offensives marchandes de Vivendi, Apple, Amazon, LVMH et autres multinationales. Le mécénat gagne dans le financement de l’art, au détriment du service public. Depuis la crise de 2008, l’assèchement des budgets des collectivités territoriales a tari nombre de sources de financement, réduisant au silence des troupes de théâtres, compagnies de danse, festivals, amenant des bibliothèques, musées, maisons des jeunes et de la culture à fermer leurs portes ou réduire leur offre. La fracture des inégalités s’est creusée. Or, comme le dit le sociologue Edgar Morin, « la culture, c’est ce qui relie les savoirs et les féconde. » 
La place accordée à la politique culturelle dans une campagne électorale est souvent le reflet d’une époque. Les élections présidentielles et législatives de 2017 ne dérogent pas à la règle : les propositions en matière de politique culturelle naviguent entre ombre et lumière. Quasiment absente du débat public, elle s’écrit dans les programmes des candidats, reflétant un clivage gauche-droite net, Emmanuel Macron se plaçant sans conteste très à droite de l’échiquier. Le candidat d’En marche ! pointe les « limites » d’une politique culturelle qui protège la création (soutien au cinéma, prix unique du livre). Une de ses propositions phares consiste à créer un « pass culture de 500 euros cofinancé par les distributeurs et les plates-formes numériques ». Amazon est appelé à financer le chèque, les bénéficiaires à « consommer » des produits culturels chez Amazon. Le candidat d’En marche ! veut pousser plus loin l’autonomie des établissements et grands musées, confortant ainsi des financements par mécénat. Il avance à pas feutrés vers une nouvelle vague de marchandisation de la culture, position par contre totalement assumée par François Fillon qui généralise les partenariats public-privé et porte une conception, comme Marine Le Pen, toute « patrimoniale », dans une version ossifié, de la politique culturelle.
A gauche, les projets sont radicalement différents, ancrés, pour Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, dans l’idée que la promotion de la diversité culturelle reste un facteur essentiel de cohésion sociale et d’émancipation humaine. Jean-Luc Mélenchon verse au débat 10 propositions qui mettent en musique des moyens pour garantir la liberté de création, affirmer le droit à l’éducation culturelle, défendre l’exception culturelle et faire de l’accès à la culture une réalité partagée par tous. Le candidat de la France insoumise est, de ce point de vue, en parfait accord avec le Parti communiste, qui considère la culture comme un élément structurant d’une réflexion sur la fabrique des possibles dans la crise de sens que traverse la société.
Rédactrice en chef

samedi 8 avril 2017

Île de loisirs : " Il est temps de sortir de l'obscurité " !

SI C'EST FLOU, C'EST QU'IL Y A UN LOUP !


Le magazine d’informations municipales de ce mois nous gratifie de deux annonces sur l’Île de loisirs, mais sans sortir de l’ambiguïté et du flou entourant ce projet. On nous redit, comme il y a 15 ans que l’entrée de « feu le château » serait d’ici quelques années l’entrée de l’île de loisirs de la Corniche des forts.

Dans un autre article nous apprenons qu’« Est Ensemble » est candidat pour accueillir le « village global » de l’Exposition universelle 2025 sur la plaine du canal de l’Ourcq et à la Corniche des forts. « Un village qui redonnerait la place à la nature dans la ville et créerait de nouveaux espaces de convivialité, de tranquillité et de respiration ». « La corniche des Forts serait réhabilitée en jardin métropolitain et intégrée à un réseau de parcs du Grand Paris, reliés entre eux par des ceintures vertes »

Très bien, mais jusqu’à preuve du contraire ce projet n’est-il pas de la compétence de la région et donc de son financement ? Or dans un article récent, nous avons évoqué un écrit, repris dans un document officiel sur les enjeux de coopération entre la commune et le Département. Nous tenons à rappeler ce qu’il est indiqué: « De nouvelles orientations envisagent de préserver le cœur boisé de la Corniche des Forts et d’implanter des activités de loisirs en périphérie, MAIS LE PROJET PORTÉ PAR LA RÉGION DEPUIS DOUZE ANS N’EST TOUJOURS PAS FINALISÉ ET AUCUN NOUVEL ESPACE N’A ÉTÉ OUVERT AU PUBLIC MALGRÉ L’AUGMENTATION RÉGULIÈRE DE LA PARTICIPATION FINANCIÈRE DU DÉPARTEMENT…. DES SOLUTIONS PÉRENNES DOIVENT ÊTRE TROUVÉES POUR LA GESTION ET LE FONCTIONNEMENT DE CET ESPACE VERT. MAIS LA RÉGION A INDIQUÉ QU’ELLE DOUTAIT DE L’INTÉRÊT DE CRÉER UNE BASE DE LOISIRS SUR CE SITE »


Alors qu’en est-il ? Au-delà des annonces alléchantes les élu-e-s et les habitants veulent savoir de quoi il retourne très exactement. Il est vraiment temps  de sortir de ces fumeux effets d’annonce et mettre le dossier sur la table en toute transparence !

vendredi 7 avril 2017

" Le trompe-l'oeil d'Emmanuel Macron ", l'éditorial de Patrick Apel- Muller dans l'Humanité de ce jour !


Évoquant ces tableaux où tout est sacrifié à l’effet, Jean Cocteau écrivait : « Combien d’hommes profondément distraits pénètrent dans les trompe-l’œil et ne sont pas revenus. » L’aventure menace qui abandonne les rivages de la gauche pour l’Aqualand et le spectacle d’illusion d’Emmanuel Macron. Retournons donc la médaille lustrée par ses communicants et la plupart des grands médias.

« Un homme neuf », celui qui inspira à l’Élysée la politique économique de François Hollande, puis la prit en main à Bercy ? À ce titre, il ne peut échapper au passif social du quinquennat, à un bilan que 70% des Français jugent mauvais. Là où il est passé, les droits des salariés se sont flétris, les services publics se sont rabougris, les dimanches se sont mis à ressembler à des lundis. Seuls à s’épanouir : les grandes fortunes et les dividendes. L’ancier banquier d’affaires leur promet de l’engrais fiscal.

« En marche vers le renouveau ? » Mais dans quelle direction ? Sous le néologisme branché de l’ubérisation a surgi le spectre des tâcherons des siècles passés, sans assurance sociale ni garantie d’emploi. La modernité qu’il surjoue a des allures d’en avant vers le passé. Rien ne doit bouger dans les institutions, sinon lester d’encore plus d’un présidentialisme qui confine au césarisme. Il veut ôter aux députés une partie de leurs droits à légiférer, brandit le 49-3 comme une arme de destruction massive et veut exclure les syndicats du champ des décisions nationales.


« Un véritable Européen ? » Il ne veut pourtant soigner aucun des maux dont souffre l’UE, fait ses dévotions à Angela Merkel et considère l’Europe comme un marché et non comme peuples à entendre et satisfaire. Lové dans les moules de l’austérité, il n’envisage pas de mettre un pied dehors. En supprimant 120.000 postes de fonctionnaires, en asphyxiant les services publics à force de réductions budgétaires, c’est le modèle social européen qu’il liquide. Les trompe-l’œil cachent souvent des façades lépreuses…

mercredi 5 avril 2017

" Jeu de cache-cache avec l'évasion fiscale ", l'éditorial de Sébastien Crépel dans l'Humanité de ce jour !


Le sang et les larmes ne font plus recette. À l’heure des données numériques d’où surgissent à un rythme accéléré les scandales d’évasion fiscale (LuxLeaks, Bahamas Leaks, Panama Papers, UBS et, désormais Crédit Suisse), lesquels impliquent la soustraction de dizaines de milliards d’euros aux recettes publiques, difficile, pour ne pas dire impossible pour les candidats de l’argent, de convaincre une majorité d’électeurs qu’ils vivent « au-dessus de leurs moyens » ? À part François Fillon, enferré dans une campagne incompréhensible, plus personne n’espère gagner la prochain scrutin avec la mise en avant des sacrifices à consentir au nom de la réduction du « poids insupportable de la dette publique ».

Résultat, les deux candidats donnés favoris par les sondages en sont réduits – quel paradoxe ! – à jouer à cache-cache avec leur propre programme pour convaincre. Emmanuel Macron, en travestissant sous un vocabulaire à consonance « progressiste » des idées en réalité puisées au camp libéral et austéritaire : réduction de 60 milliards d’euros de la dépense publique d’un côté, nouvelles baisses de prélèvements pour le capital de l’autre, déguisées en soi-disant hausses de salaires, qui signifient en réalité moins de retraites et d’assurance-maladie.

Quant à Marine Le Pen, elle emprunte son vocabulaire social à la gauche, mais son conseiller économique parle pour la candidate qui a désormais ses entrées au Medef : le FN est « l’ami du CAC 40 ». Et la candidate d’extrême droite de vouloir restreindre la Sécu dont elle dénonce la « gabegie », tout en caressant les patrons avec des baisses de « charges ».


Il reste moins de vingt jours pour démasquer les artisans de ce programme commun qui épargne le « sport » favori des plus riches, à l’origine d’un « trou » de 60 à 80 milliards annuels dans les finances publiques de la France. C’est court, mais c’est assez, si la dynamique autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon se confireme.

mardi 4 avril 2017

" L'égalité, toute l'égalité ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !


Vous avez dit « irréaliste » ? Bernard Cazeneuve, qui avait réuni, hier après-midi, un aréopage de ministres pour examiner les revendications de la population guyanaise, a rejeté sa demande d’ajouter 2,5 milliards d’euros à l’aide d’urgence promise afin de rattraper le retard accumulé dans le développement de ce territoire d’outre-mer. Pourtant, le ton a changé. Alors que Mathias Fekl et Éricka Bareigts avaient menacé et présenté leurs mesures comme à prendre ou à laisser, le premier ministre a invité « à renouer le dialogue ».

« Plus on veut, mieux on veut », écrivait Baudelaire. La population guyanaise réclame l’égalité, toute l’égalité, avec la métropole. L’insatisfaction couve depuis longtemps et les gouvernements successifs sont restés sourds. L’ampleur du mouvement a d’abord contraint à dépêcher des ministres, qui ont cédé 1 milliard d’euros en urgence. Mais çà ne fait pas le compte des financements nécessaires « pou Lagwiyann dekolé » (pour que la Guyane décolle). La somme de 2,5 milliards d’euros est à la mesure des retards accumulés, de l’absence ou de la vétusté des services publics et des fragilités sociales du département. Un pansement ne suffit plus et la population, qui a par le passé sympathisé avec la lutte contre la pwofitasyon en Guadeloupe, sait que les promesses peuvent vite s’envoler.


Aujourd’hui, le gouvernement s’abrite derrière la perspective d’un nouveau gouvernement après l’élection présidentielle pour sous-entendre que le moment est mal choisi pour revendiquer. Amis cette proximité l’a contraint à un premier recul notable. Les grévistes et les manifestants le savent : tout progrès est une force pour de nouveaux progrès. Ils sont la République, celle qui proclame l’égalité et la fraternité sur tous nos frontons, plus que ceux qui leur mégotent leurs droits.


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