LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 23 mars 2020

La colère monte face à un gouvernement empêtré dans ses contradictions !


Avant de confiner le pays et de le lancer dans une « guerre » contre le Covid-19, l’exécutif a minimisé la catastrophe à venir pendant plusieurs semaines, envoyant des messages contradictoires à la population.
Un ton martial. « Nous sommes en guerre », répété à six reprises, un champ lexical du combat. C’est ce qu’on aura retenu de l’adresse télévisée historique d’Emmanuel Macron, le 16 mars, durant laquelle le chef de l’État a sonné le coup d’envoi du confinement général, sans toutefois prononcer le mot, laissant à son ministre de l’Intérieur le soin de détailler le dispositif. Mais la fermeté du gouvernement face à la pandémie apparaît comme un soudain revirement de discours. Car, à refaire le récit de la gestion médiatique de la crise du coronavirus, il apparaît que l’exécutif a tout fait pour euphémiser l’ampleur du désastre à venir et retarder les mesures radicales qui s’imposaient. Une pudeur à agir qui fut à chaque fois désavouée par l’actualité.
Retour au 23 janvier. Cela fait une dizaine de jours que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a officiellement reconnu l’existence d’un nouveau coronavirus. Agnès Buzyn est alors toujours ministre de la santé, et les vidéos de Benjamin Griveaux encore privées. En point presse la première assure que « le risque d’introduction du virus en France est faible », et qu’il « n’y a pas de cas douteux »répertoriés (à en croire le Monde, elle est pourtant déjà au courant et a prévenu les deux têtes de l’exécutif). Elle est en tout cas rapidement démentie. Le vendredi 24 janvier le ministère confirme les trois premiers cas français.
Un mois plus tard, le 24 février, c’est au tour d’Olivier Véran, son remplaçant de parler trop vite. Les cas précédemment diagnostiqués ayant été guéris, l’ancien député se veut optimiste et déclare qu’ « il n’y a plus de circulation du virus sur le territoire national. Pourtant, le 25 février, un homme de 60 ans est admis en urgence à la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Il est testé positif au Covid-19 et meurt d’embolie pulmonaire le 26. C’est le premier décès français. Dès lors, tout s’accélère. Le 27 février : 27 cas. Le 28 février : 57. Le 29 février : la barre des 100 cas est franchie. Le stade 2 est déclenché : il s’agit maintenant de freiner la propagation de l’épidémie.
Cependant, les premières mesures tardent à venir et sont timorées. Ce n’est que le 5 mars que les rassemblements de moins de 5000 personnes sont interdits. À suivre les décideurs publics, la société française n’a pas à s’inquiéter. Le couple présidentiel lui-même se rend au théâtre le 6 mars, pour montrer qu’il ne faut pas s’interdire de sortir. Huit jours après, le 14 mars, Édouard Philippe annonce la fermeture de tous les cinémas et théâtres, ainsi que tous les établissements publics « non essentiels ». Huit jours durant lesquels le nombre de morts a décuplé, de 9 à 91, et le nombre de cas est passé de 613 à 4500. Même double discours pour les milieux scolaires. Le 11 mars, Olivier Véran et le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, se rendent dans une école d’Issy-les Moulineaux. Objectif : rassurer, « mettre  ses enfants à l’école n’est pas dangereux ». Ah ? Pourtant, le 12 mars, Emmanuel Macron fait une première allocution à la nation et annonce la fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités. Ces discours contradictoires contribuent à forger l’idée d’un gouvernement incapable d’assumer une communication cohérente ou bien naviguant simplement à vue. Les mêmes s’étonnent ensuite que des « imbéciles » n’aient pas compris le message.

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