LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 19 décembre 2018

" UN MOUVEMENT TRÈS POLITIQUE ", L’EDITORIAL DE PIERRE CHAILLAN DANS L’HUMANITE DE CE JOUR !


Attention, ce n’est pas un rejet de la politique qui s’exprime ! Le mouvement des gilets jaunes a au contraire investi le champ du pouvoir et de la représentation en disputant la place aux institutions et aux élus. Accompagnant les doléances liées à la cherté de la vie, à la dignité humaine et à l’injustice fiscale, des exigences démocratiques fortes et radicales se sont fait entendre, provenant de tous bords politiques. Car comme le montrent les résultats de l’étude du collectif de jeunes chercheurs Quantité critique que nous publions, si les participants ont écarté la présence affichée des partis politiques et organisations syndicales, ils n’ont pas indiqué qu’ils se désintéressaient de la politique. Le but recherché est d’être plus efficace en étant porteur de la parole du « peuple » grâce à une démarche transpolitique, et donc transpartisane et transclasse. C’est la force de ce mouvement.
Là est aussi sa faiblesse, « sans pensée directrice », comme le notait le philosophe et sociologue Edgar Morin, parfois perméable aux manipulations, aux thèses du repli identitaire, et qui pourrait se traduire électoralement au final par une sombre bipolarisation entre néolibéralisme globalisé et national-populisme. Pourtant, au-delà des gilets jaunes, le peuple de France, fidèle à son histoire et à sa devise républicaine issue de la Révolution, est capable de refuser le piège de cette fausse alternative entre technocrates libéraux et néofascistes, comme ne cesse de le marteler Ian Brossat, tête de liste du PCF aux élections européennes.
Il peut déjouer les pronostics des briseurs d’espoir. Depuis plus de trente ans, les classes populaires auraient déserté le terrain de la politique ou seraient définitivement perdues, aux mains de l’extrême droite. Abstentionnisme, recul du collectif et volatilités électorales seraient les symptômes de cette désaffection. Au fond, oui il y a bien un rejet : c’est celui d’un système qui ne répond pas aux attentes populaires et aux défis humains, sociaux et écologiques. Il faudra bien alors que le mouvement prenne au prochain rond-point la direction d’une véritable alternative politique : celle de la sortie du capitalisme.

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