Voeu pour la défense du CHI André Grégoire
Sur proposition du groupe des élu-e-s communistes, le conseil municipal a adopté un voeu pour la défense de l'hôpital intercommunal que nous mettons en ligne. Nous nous permettons trois observations.
- D'abord pour dire notre satisfaction de voir reprises dans ce voeu les revendications exprimées depuis plusieurs mois par les personnels et le comité de défense. Après un silence assourdissant, cette délibération est la bienvenue.
- En second lieu, qu'il nous soit permis de préciser que ce sont les choix politiques en matière de santé de ces dernières années qui conduisent à ces situations, aux conséquences dramatiques. C'est l'accès aux soins et le respect de la dignité humaine qui sont sacrifiés sur l'autel libéral de la réduction à n'importe quel prix de la dépense publique. L'austérité ne peut plus durer. Il faut donc en finir avec la poursuite de la mise en oeuvre de la loi "Hôpital, patients, santé, territoires", dite loi Bachelot. Envisager une adaptation, comme le suggère le gouvernement n'est pas une alternative. C'est sa logique de rentabilité qu'il faut enterrer comme tous les plans en cours de l'Agence régionale de santé, décidés sous la présidence de Sarkozy. Ces agences, auxquelles il faut donner de nouvelles orientations, doivent à terme, être transformées en structures contrôlées démocratiquement. En pleine phase d'élaboration budgétaire, force est de constater que le changement souhaité et attendu du gouvernement n'empêche pas la poursuite de cette politique. Il faut revoir la logique comptable et le fond de la loi sur le financement de la sécurité sociale, qui affichant l'objectif d'une nouvelle économie de 2, 5 milliards d'euros sur les dépenses de santé n'est pas en rupture avec les précédents. Ce ne sont pas les taux d'évaluation des dépenses de l'hôpital à 2, 7% qui permettront aux hôpitaux de sortir de l'ornière dans laquelle ils se trouvent. L'urgence appelle l'instauration d'une cotisation sur les revenus financiers, au même niveau que celle appliquée aux salariés, qui rapporterait plus de 70 milliards à la protection sociale.
- Enfin nous souhaitons que ce voeu soit porté à la connaissance de la population de notre ville afin de la sensibiliser aux dangers qui pèsent sur leur hôpital et ainsi de favoriser leur intervention.
"Le Conseil Municipal de
Romainville souhaite être en soutien des personnels du centre hospitalier
intercommunal André Grégoire.
Plus de 3 000 habitants de
Montreuil, Bagnolet, Romainville, Noisy-le-Sec, Rosny sous bois, ont signé
l’appel du comité de défense du CHI de Montreuil témoignant ainsi d’une volonté
sans faille pour défendre l’hôpital public sur nos territoires.
En effet, la question du
maillage territorial en matière de santé participe de l’égalité réelle entre
tous nos concitoyens et nous savons que la Seine saint Denis est de ce point de
vue déjà un Département en tension, et ce, singulièrement en matière de
médecine de ville. Il ne peut être question d’affecter le service public
hospitalier, alors même que nos villes populaires manquent déjà cruellement de
médecins.
Notre vœu s'appuit sur le Plan de lutte contre les déserts médicaux
proposé par le gouvernement et la ministre de la santé .
Dans ces conditions, il est
légitime de soutenir les revendications des personnels :
· Le
maintien intégral de tous les services de l’hôpital,
· La réouverture des urgences chirurgicales
de nuit et de weekend,
· Aucune suppression de postes,
· Des moyens pérennes pour fonctionner et
investir,
· L’abrogation de la tarification à
l’activité et de la loi « Bachelot ».
La campagne déterminée du
Comité de Défense a reçu le soutien de plusieurs maires des communes concernées
et de plusieurs conseillers généraux des circonscriptions concernées et a
abouti à un premier résultat : personne, aujourd’hui, ne peut ignorer les
menaces pesant sur l’hôpital et ses services, particulièrement en chirurgie.
La mobilisation, ainsi que la
multiplication de diffusions et d’initiatives des usagers, comme le
rassemblement sur le parvis de l’hôpital le mercredi 2 octobre avec la
population, le personnel et les organisations syndicales, ont été
payantes et ont déjà permis de réelles avancées avec l’Agence Régionale de
Santé.
Des efforts sont à signaler en
matière de management et l’Agence a décidé de reprendre en main la gouvernance
du centre hospitalier. Pour autant, nous n’avons, pour l’instant, aucune
garantie quant au maintien intégral de tous les services et de toutes les
activités publiques. De même, aucune assurance n’a été donnée pour le maintien
de tous les postes ainsi que pour la réouverture des urgences chirurgicales de
nuit et de weekend.
Nous demandons donc à l’ARS
d’œuvrer spécifiquement et rapidement sur ces deux points, ainsi que sur le
maintien d’une équipe d’anesthésistes suffisante permettant de satisfaire aux
interventions chirurgicales d’urgence 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 et
ainsi faire perdurer, dans sa pleine mesure, le service de la maternité.
De plus, la situation
financière du CHI André Grégoire reste très préoccupante. L’Agence Régionale de
Santé, à certes déjà débloqué 5 millions d’euros, ce qui est un début, mais
nous sommes encore loin du compte pour revenir à l’équilibre et les solutions
préconisées par l’Agence, validé en juillet 2012, imposent, comme condition
pour ne pas supprimer des postes, une augmentation de l’activité qui ne pourra
se faire sans la pérennisations des services existants et des agents qui les
composent..
Aussi, par ce vœu, le Conseil
Municipal de Romainville réaffirme son soutien aux revendications du Comité de
Défense du CHI André Grégoire et appelle les Romaivilloises et Romainvillois à
continuer à exprimer leur besoin d’un hôpital public sur leur territoire digne
de ce nom, avec le maintien de toutes ses activités qui sont aujourd’hui
menacées.
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