LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

dimanche 17 mai 2009

Pas d’Europe sociale sans services publics!

L’Union européenne fonctionne, avant toute autre considération, comme un grand marché, commun puis unique, où « la libre circulation des capitaux, des biens, des services et des personnes doit être libre » (remarquez l’ordre des choses !).Cette « liberté » érige la concurrence non faussée comme logique conductrice de sa construction. Placée ainsi dans un registre commercial, l’Europe actuelle ne conçoit l’intérêt général qu’« économique », d’où une aversion envers le service public suspecté de fausser les règles concurrentielles.
Ignorant la notion même de « service public », sa Commission et sa Cour de Justice, avec l’aval des majorités parlementaires et des Etats membres, n’ont eu de cesse de libéraliser et de privatiser afin de restreindre les capacités et de réduire les périmètres de l’action publique.Cette Europe entend faire commerce de tout.Après les entreprises publiques de réseaux (transports, énergie, télécoms, poste,..), les systèmes publics de protection sociale (retraite, santé,…), les services sociaux surtout doivent à leur tour subir la concurrence et la marchandisation.La directive « services », applicable au 1er janvier 2010, marque « l’achèvement du marché intérieur des services ».Certains secteurs (santé, habitat, éducation, services à la personne ) de la version « Bolkestein » exclus par la porte, reviennent par les fenêtres car assimilés à des activités économiques.Ainsi, le souci des « soins transfrontaliers » autorise la Commission européenne à créer le « marché unique de la santé » au détriment du « droit à la santé » : la carte de crédit préférée à la carte vitale !
Cette Europe tourne le dos au social
L’accès aux soins , mais aussi à l’éducation, à l’habitat, à la culture ou à la mobilité, serait de plus en plus conditionné aux aléas de fortune ou d’infortune. Cette « mise sur le marché » du social met en péril toute une série de services rendus au quotidien par les collectivités locales. Seuls les traitements caritatifs à destination des plus démunis pourraient échapper à ce sort !
Cette libre concurrence s’immisce donc partout, et démantèle les services publics, pourtant les seuls à même de rendre les droits essentiels à tous et partout. Cet effacement du service public de droit commun signifie l’effacement des droits sociaux.
C’est à ce « standard européen » que Sarkozy entend soumettre toutes les politiques publiques de l’Etat et des collectivités locales, avec sa RGPP ( révision générale des politiques publiques) dont la philosophie se résume à « toujours moins de service public » ! La loi Boutin est son volet logement, les réformes Darcos et Pécresse son volet éducation, la réforme Bachelot son volet santé, le projet Balladur son volet territorial. Elle organise dans tous les domaines le retrait de l’Etat et de l'intervention publique pour favoriser le marché, spéculatif par essence, le champ des services et des biens communs est livré à la cupidité des opérateurs privés.
L’avenir est aux services publics
Assimiler la liberté de chaque citoyen à la liberté du commerce est un abus de langage, un recul social. La marchandisation de certains biens essentiels, car vitaux, est même criminelle. Celle de tous les besoins humains ne peut qu’accroître les inégalités sociales, les disparités territoriales, les discriminations et les tensions, à l’opposé du bien-être et d’un développement harmonieux en France, en Europe comme dans le monde.La crise n’est pas que financière et économique.
Elle entraine - et résulte de - l’amoncellement des fractures sociales, médicales, éducatives, judiciaires, etc, C'est une crise majeure de société, voire de civilisation. La crise est révélatrice à la fois des dégâts du « moins de service public », et du besoin de service public pour assurer des conditions d’existence et d’avenir viables. Nous n’avons qu’une planète : elle doit rester « propriété publique » !
L’Europe sociale ne pourra émerger qu’en affranchissant la satisfaction des besoins essentiels des règles de la concurrence et de la dictature du marché sur les activités humaines, en rompant donc avec le Traité de Lisbonne et en réorientant profondément la Banque Centrale Européenne pour mettre sélectivement la création monétaire au service de l'emploi, de la formation, de l'investissement indispensable à une croissance saine, riche en emplois. Si des secteurs rendent nécessaire l’organisation de services publics européens et de coopérations, il devra être restitué à chaque Etat et à chaque collectivité locale sa liberté de décider librement du mode de gestion de ses services.
Préserver et promouvoir le caractère public des services essentiels, mis en œuvre par des entreprises publiques démocratisées et non étatistes, ouvre la perspective d’un alter-développement, réellement durable, face aux impératifs écologiques et à la nécessaire justice sociale.

1 Comentário:

Anonyme a dit…

Lorsqu'un état européen décide d'apporter son soutien à un secteur industriel de son pays en difficulté, la commission de l'Europe le menace de sanctions, en vertu de la sacro-sainte "concurrence non faussée".
Mais lorsque l'entreprise Continental délocalise son entreprise picarde en Roumanie, où les salariés sont sous-payés; là l'Europe fait silence.
Dans les deux cas cette Europe libérale montre son vrai visage, son véritable objectif: permettre aux capitalistes européens de faire leur beurre, sans entrave, selon la devise: "toujours plus de profits".
Chaque jour, nous en supportons les conséquences.
Il est grand temps de mettre le SOCIAL à l'ordre du jour de l'EUROPE.

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