LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 24 janvier 2020

« La démocratie et la rue », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !



« La démocratie, ce n’est pas la rue », avait lancé tout juste – mal – élu Emmanuel Macron. Cette méprise originelle se traduit trois ans plus tard par une fuite en avant autoritaire des plus dangereuses. Loin des hordes de « sauvages » qui voudraient s’attaquer à la démocratie, l’immense mobilisation populaire contre la projet gouvernemental de réforme des retraites qui s’exprime depuis sept semaines s’avère au contraire un formidable moment d’expression citoyenne. Les promoteurs zélés de l’ordo-libéralisme semblent oublier qu’il est même arrivé dans l’histoire française que la rue fasse ainsi les plus belles pages de progrès social. Et le gouvernement a beau jouer les gros bras en étalant toute sa brutalité, les premiers de cordée ont bel et bien dévissé. Ils commencent même à paniquer, comme le démontre cette vidéo mise sous scellés d’un couple présidentiel prenant les jambes à son cou face à une poignée de manifestants venus l’interpeller au théâtre. La rupture se confirme dans le dernier sondage Elabe, accablant pour le pouvoir. 61% des Français veulent que le projet de réforme soit retiré. 72% jugent Emmanuel Macron autoritaire et arrogant.

Le divorce avec le peuple consommé, l’exécutif ose en appeler à la « légitimité démocratique » issue des urnes. Pourtant, jamais Emmanuel Macron n’a annoncé dans son programme qu’il repousserait l’âge légal de départ en retraite à taux plein. « Dialogue social » au rabais, bâillonnement de l’opposition et cadenassage du débat parlementaire, bidouillage des étiquettes politiques pour masquer une possible déroute aux municipales, violences policières et répression syndicale…Tout est entrepris pour assécher la sève d’une démocratie. Et il ne s’en cache même plus. Aujourd’hui encore, alors que le peuple sera dans la rue, le président nommera des préfets à sa botte, certains venus de la droite dure, anciens directeurs des cabinets de Fillon et Hortefeux, pour s’assurer de l’exécution des réformes jusqu’au « dernier kilomètre ». Cette nouvelle journée de mobilisation doit donc résonner au-delà des plus engagés contre la réforme. Seul son retrait permettra à la démocratie de reprendre ses droits.

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