LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 2 septembre 2019

« Pigeons », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



Il paraît que Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, serait « bronzé et d’humeur légère » selon les uns, « ressourcé par ses vacances en Bretagne » selon le Parisien week-end qui lui consacrait trois pages d’entretien. En résumé, donc, tout va bien si l’on excepte quelques problèmes dus à une « minorité radicalisée » au moment des épreuves du bac, et le ministre ira j »jusqu’au bout ». Mais de quoi ?

La France est en 72e place de tous les pays testés par la rapport Pisa de l’OCDE sur la réussite des enfants en lien avec leur milieu social. Selon le même rapport, les enfants des milieux modestes ont quatre fois moins de chance de réussite que ceux des milieux aisés. De cela, le ministre ne dit mot, sauf pour évoquer le sport ou la culture comme moyens de réduire les inégalités, ce qui fait que reposer le même problème dans les mêmes termes.

Mais il a inventé une formule magique. L’éducation nationale ne serait plus le « mammouth » dont parlait jadis Claude Allègre, mais un peuple de « colibris », élèves comme professeurs, le mot faisant référence à un mouvement citoyen lancé par Pierre Rabhi. Changeons notre vision du monde et le monde changera : « Tous ensemble, on peut faire bouger les choses. Les élèves vont développer les potagers dans les écoles, installer des ruches et des perchoirs à oiseaux… » Le ministre, en toute démagogie sur les questions environnementales, prend les « colibris » pour des pigeons. La réalité de sa vision, la logique de ses réformes, avec l’atomisation, l’individualisation des parcours et la reproduction Macron-compatible des couches dirigeantes, sont à l’opposé de l’ambition de l’éducation nationale, qui est d’amener tous les élèves au plus haut niveau. C’est cette ambition que, dans leur masse, les professeurs et l’ensemble des personnels veulent assumer, précisément malgré les réformes Blanquer. Ce ne sont pas les 300 euros supplémentaires par an décidés par le gouvernement précédent et dont le ministre se prévaut qui vont y changer quoi que ce soit. Jean-Michel Blanquer ne feint l’apaisement ressourcé que pour mieux garder le cap.

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