LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 29 juillet 2019

« Les meilleurs ennemis », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !


Ce n’est pas diplomatiquement correct. Mais, Donald Trump, dans sa fureur calculée, vient de rendre un petit service à Emmanuel Macron. Être traité d’imbécile par celui qui passe pour le représentant du genre : quel meilleur hommage de la déraison à la raison ? Le président français peut jubiler. Voilà consacrée, à la faveur d’un tweet d’outre-Atlantique qui déshonore un peu plus son auteur, l’extension du domaine de la lutte entre « progressistes et populistes » que l’Élysée n’a eu de cesse de promouvoir en France et en Europe pour étouffer toute alternative de gauche à sa politique. L’éclat de voix de la Maison-Blanche contre la taxe sur les géants du numérique fait ainsi oublier que le projet voté par la France est en réalité en dessous de la proposition initiale de la Commission européenne, que le gouvernement n’a même pas eu l’audace de reprendre.

Il en est de la mise en scène de l’opposition Trump-Macron sur cette taxe comme de l’accord de Paris sur le climat. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » semble être le credo préféré du président français. Fustigeant le « capitalisme fou », comme en juin, à la tribune de l’Organisation Internationale du Travail, ou faisant applaudir le détournement du slogan de son homologue états-unien (« Make our planet great again »), il fait ratifier le traité UE-Canada, stade suprême du capitalisme libre-échangiste dont l’effet permet d’être catastrophique au plan écologique et social.

Chez les ex-Whirlpool, c’est un océan de désillusions qui sépare aussi les annonces présidentielles de la réalité des actes : avec l’effondrement du plan de reprise de l’usine d’Amiens. L’hypocrisie atteint son comble dans le dossier General Electric (GE), l’ex-Alstom énergie vendu aux intérêts américains en 2014 avec l’aval d’Emmanuel Macron. Dans une lettre à l’intersyndicale, le ministre de l’économie dit s’engager pour l’avenir de Belfort, mais fait mine de tout ignorer des projets mortifère de GE sur l’emploi, pourtant de notoriété publique. Les salariés doivent faire connaître leur plan d’action ce lundi. Avec un sens de la dignité et de la responsabilité qui fait défaut aux meilleurs ennemis de Paris et Washington.

Soyez le premier à commenter !

Enregistrer un commentaire


  ©Template Blogger Elegance by Dicas Blogger.

TOPO