LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 18 septembre 2013

La métropole, c'est la mort des communes !

réfcollterLe nouveau projet du Gouvernement sur la métropole parisienne constitue une reprise en main radicale de l’Ile-de-France, probablement sans précédent depuis la planification centralisée des années Delouvrier. En fusionnant sous sa coupe les départements de petite couronne, la future superstructure « Métropole du Grand Paris » disposera de compétences élargies pour l’aménagement des territoires, au détriment des pouvoirs acquis par les communes et les intercommunalités dans le cadre de la décentralisation. Privés de pouvoir décisionnaire, l’échelon communal et les conseils de territoire prévus par le projet gouvernemental, auront pour rôle essentiel de mettre en œuvre la politique décidée par la Métropole du Grand Paris.  Clichy n’aura plus son mot à dire concernant son urbanisme, son avenir.
La libre coopération entre communes cèdera le pas à la marche forcée. Les forces du capital se dotent ainsi d’un instrument permettant de museler les communes, d’ignorer les attentes des banlieusards et d’aménager le grand Paris aux mieux des intérêts des marchés financiers.
Les décisions d’aménagements essentielles seront prises de façon technocratiques et placées hors d’atteinte du suffrage universel. Ainsi le vote des citoyens sera sans prises sur les questions locales de transports, de logement, d’environnement, d’émplois, d’aménagement et d’équipement. Tout sera décidé d’en haut.
Ne nous y trompons pas : avec cette recentralisation, c’est la disparition des communes comme lieu de la démocratie qui se profile. A terme, les départements de la petite couronne d’Ile-de-France auront vécu.
Cette organisation des pouvoirs locaux approfondira plus encore les inégalités : d’une part à l’intérieur même du territoire de la métropole, puisque rien n’est dit sur la répartition des richesses au sein de la petite couronne. Ce projet ne s’accompagne d’aucune réforme de taxation des actifs financiers des entreprises permettant une véritable  péréquation conduisant à un meilleur équilibre des territoires.
Cette régression démocratique se double d’une atteinte profonde au pluralisme. Le mode de gouvernance retenu pour cette métropole, structurellement favorable au bipartisme, réunirait la droite et le PS, deux partis répondant ,chacun à leur façon, aux attentes du MEDEF, et écarterait la sensibilité communiste de la gestion des collectivités en Ile-de-France.
Un tel bouleversement du paysage institutionnel de l’Ile-de-France mérite autre chose qu’un examen en catimini au cœur de l’été, examen qui plus est marqué par un remodelage complet du projet par la voie discrète d’amendements gouvernementaux déposés en commission à l’Assemblée nationale.
Les députés communistes et Front de gauche défendront l’idée d’une consultation par référendum des franciliens, lors de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale.
L’article 72-1 de la Constitution française garantit la participation des citoyens lors de la création d’une nouvelle collectivité territoriale. Ces consultations se sont développées ces dernières années en Alsace, en Corse. Comment imaginer que cette consultation n’ait pas lieu pour un projet engageant la vie quotidienne de plus de 6 millions de franciliens, dans la première région économique française ?L’avenir de la métropole parisienne appartient aux habitants ; à eux revient de fixer les orientations fondamentales pour un nouveau pacte métropolitain. 

La région parisienne est minée par les inégalités territoriales, avec la constitution d’immenses pôles de richesse qui côtoient des poches d’extrême pauvreté. Tant que perdurera cette fracture territoriale, nul développement économique durable ne sera possible, nulle amélioration fondamentale de la vie quotidienne des franciliens ne verra le jour.

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