LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 7 avril 2020

« Le forcené de Nancy », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !




Retranché dans ses certitudes d’un autre temps, le directeur de l’Agence régional de santé (ARS) du Grand-Est a provoqué un choc, ce week-end, en annonçant vouloir poursuivre, quoi qu’il en coûte,  les suppressions de près de 600 postes et 174 lits d’hôpitaux programmées de longue date au CHRU de Nancy. Rien au monde, pas même la crise sanitaire du Covid-19, ne le fera renoncer au plan prévu, a – t – il affirmé en substance, lundi, auprès d’une chaîne régionale. Le ministre de la Santé l’a pourtant démenti la veille, mais le jusqu’au-boutiste libéral de ce haut cadre ne doit pas faire oublier qu’il rien fait d’autre que répéter ce qui était jusque très récemment la doxa unanimement partagée ces vingt dernières années par les responsables gouvernementaux et leurs relais sur le terrain.

L’épisode révèle en tout cas la logique de forcené à l’œuvre  chez les instigateurs des réformes successives de l’hôpital, insensibles aux ravages dont leurs choix politiques sont la cause. Le doute et la remise en question ne font pas partie du vocabulaire de ces technocrates, qui ont élevé le mépris des alertes d’où qu’elles viennent – soignants, usagers, élus locaux ou opposition parlementaire – au rang de mode de pensée et d’action du libéralisme.  C’est pourquoi on peut prédire sans se tromper que, à l’instar de l’acharnement du directeur de l’ARS, la volonté des démolisseurs ne faiblira pas devant la crise sanitaire et que ceux-ci chercheront, derrière les mots rassurants du président de la République sur l’exclusion de tout « retour au jour d’avant » et la promesse d’un « plan massif d’investissement » pour l’hôpital, à reprendre la man dès le virus vaincu.

Raison de plus pour ne pas estimer la partie gagnée et prendre pour argent comptant les belles paroles de ceux dont la population paie aujourd’hui le lourd bilan. la franchise cynique du directeur de Nancy doit servir d’alerte, tout comme les déclaration pour le moins peu nettes du ministres Olivier Véran selon qui « les plans de réorganisation sont suspendus à la grande consultation qui suivra ». En d’autres termes, du passif le gouvernement n’a pas fait table rase : la bataille ne fait que commencer.

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