LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 29 septembre 2016

NE LAISSONS PAS FAIRE !

NE LAISSONS PAS FAIRE !

JOURNAL EDITE PAR LES COMMUNISTES DU QUARTIER - SEPTEMBRE 2016


Vous avez été nombreuses et nombreux à prendre le temps pour répondre au questionnaire présenté par le PCF.concernant le quartier des Bas Pays dans le cadre de son réaménagement.
En effet, depuis des années les habitants du quartier ne disposent d’aucun commerce, services publics et aménagement urbain. Obligés de se rendre soit dans le haut de Romainville, soit à Pantin, soit à Noisy-le-Sec.
Nous remercions celles et ceux qui ont participé au succès de l’enquête et invitons tous les habitants à en prendre connaissance.
Nous reviendrons vers vous pour faire valoir vos exigences et votre conception du futur quartier afin de les exprimer auprès de l’équipe municipale et des services concernés.




dimanche 18 septembre 2016

Deux années de mandat municipal ne sauraient masquer les enjeux des prochaines échéances électorales !



Comme nous, vous avez été destinataire d’un document émanant de la majorité municipale sur ses deux ans d’action. Nous n’y apprenons pas grand-chose, puisqu’il s’agit pour l’essentiel de la reprise des propositions de cette même majorité faites il y a plus de deux ans dans son programme municipal. Nous nous félicitons évidemment de la réhabilitation du Conservatoire à rayonnement départemental, comme de la création de 20 places au multi-accueil à Aubin.

Cependant certaines questions ne manquent pas d’interroger. Par exemple on évoque l’extension de la maternelle Cachin. Mais n’a-t-elle pas été réalisée d’abord pour accueillir les enfants de la maternelle Gagarine qui est maintenant détruite ? Sur cette même question  il est bien difficile de masquer les retards pris dans la réalisation d’équipements publics alors que les opérations immobilières n’en finissent pas. Ce qui est écrit dans la tribune des élu-e-s socialistes dans la tribune du dernier magazine prend la forme d’aveu, nous citons : « À travers la rénovation des écoles, la ville souhaite garantir une offre éducative équitable. PLUS DE 35 CLASSES RÉPARTIES SUR LE VILLE DEVRAIENT ÊTRE CRÉÉES D’ICI LA FIN DU MANDAT ». Donc en 4 ans !!

Mais l’essentiel, se situe ailleurs, à notre sens. Deux années de mandat municipal ne sauraient masquer les enjeux des prochaines échéances électorales. À aucun moment il n’est fait état de la vie des citoyens de notre ville. Difficultés de se loger, de se soigner, de retrouver un emploi, de boucler les fins de mois, d’accéder aux services publics. Pas un seul mot ! On parle aménagement mais à aucun moment des difficultés pour se loger ou pour payer son loyer !  Pourtant les citoyens de notre ville ne vivent pas dans une bulle, où pour eux, tout irait bien dans le meilleur du monde. Un français sur quatre se déclare à découvert avant la fin de chaque mois. Une récente étude indique « que 464 euros seraient nécessaires pour vivre confortablement ». Près de 40% des jeunes de 18 à 25 ans sont au chômage. 42% des français renoncent à l’achat de lunettes. Les uns après les autres les services publics sont supprimés. Cette situation épargnerait-elle notre ville et nos concitoyens ?

Certes, on nous objectera que tout cela n’entre pas dans les compétences de la collectivité locale. Mais ne s’agit-il pas  davantage d’exonérer les manquements et les promesses non tenues du pouvoir actuel, politiquement proche des élu-e-s de la majorité municipale. Pourtant la mandat présidentiel de François Hollande, soyons honnêtes, est indéfendable du point de vue de la justice sociale, de la réduction des inégalités, du vivre-ensemble, du progrès écologique ou du renouveau démocratique. Les Français vivront plus mal en 2017 qu’en 2012.

Le constat est simple François Hollande n’a jamais tenté de mettre en place les orientations qu’il avait défendues tout au long de sa campagne. À peine élu il a choisi de remettre aux calendes grecques ses principaux engagements. Au lieu de renégocier le Pacte budgétaire européen, comme il l’avait promis, il le fait valider et enferme ainsi encore plus fortement l’Europe dans cette politique rejetée par une majorité de français. L’austérité fiscale tue tout espoir de reprise économique, faute d’une grande réforme fiscale pourtant promise, et qui aurait apportée plus de justice sociale. L’Observatoire Français des Conjonctures Économiques estime qu’entre 2012 et 2016, les ménages français auront eu à supporter une hausse fiscale de 35 milliard d’euros, pendant que les entreprises, sans distinction, voyaient leurs contributions fiscales s’alléger de 20 milliards d’euros

Et point d’orgue à cette lente et désespérante descente aux enfers, alors que le quinquennat touche à sa fin, la gauche voit le président qu’elle a porté au pouvoir, oser s’en prendre à l’un des principaux acquis des combats sociaux : le code du travail. Qui plus est à coups de 49/3.

Puisqu’il en est qui penseront que nous exagérons, nous versons à nos dires un document qui en dit long. Voici ce qu’écrivait madame la Maire dans le magazine d’avril 2014, au lendemain des élections municipales : « …Ce résultat conforte notre bilan, notre travail nous incite à poursuivre notre action. Mais il ne peut effacer les silences et les témoignages liés à cette campagne. Parce que j’ai entendu le mal vivre de certains, les difficultés quotidiennes des autres, le manque de perspectives des plus jeunes, J’AI DÉCIDÉ DE M’ADRESSER AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DANS UN COURRIER QUE VOUS POURREZ CONSULTER SUR LE SITE DE LA VILLE ».

Nous sommes allés, à nouveau, prendre connaissance du contenu de ce courrier : nous vous en livrons quelques passages : « Je perçois la transition sociétale dans laquelle nous évoluons. Pour autant, comment ne pas prendre en compte, les attentes de nos concitoyens ? elles sont multiples : de l’emploi au logement, en passant par le mal-vivre lorsque, avec deux salaires équivalent au SMIC, des couples avec deux enfants survivent à peine, lorsque les jeunes étudiants bardés de diplômes ne trouvent pas d’emploi, lorsque les familles renoncent à contracter une complémentaire santé pour se soigner correctement… » Et de poursuivre :

« Les citoyens ne comprennent pas la suppression de services publics déconcentrés, comme à Romainville où la perception, le centre des impôts, la sécurité sociale et Pôle emploi ont été supprimés »
« Les citoyens ne comprennent pas toujours le manque de justice sociale, quand le gouvernement annonce 21 milliards d’euros d’économies sur la protection sociale… »
« Les citoyens ne comprennent pas toujours les annonces faites liées à la réforme des collectivités quand les services déconcentrés de l’État n’assurent plus leurs missions… »
« Restaurer la confiance des citoyens suppose de trouver des solutions alternatives à l’austérité, de renforcer la justice sociale et de maintenir nos services et équipements publics afin de garantir aux Français une égalité républicaine ».

MADAME LA MAIRE, NOTRE VILLE A EU RÉCEMMENT L’HONNEUR DE RECEVOIR LA VISITE DE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, POUVEZ-VOUS NOUS DIRE QUELLES ONT ÉTÉ LES RÉPONSES QU’IL A  APPORTÉES À VOS LÉGITIMES QUESTIONS, ALORS QUE PLUS DE DEUX ANNÉES SE SONT ÉCOULÉES ?

Au bout du compte, ne s’agit-il pas en publiant ce document sur les deux années de mandat municipal de la majorité, de faire diversion à la veille d’échéances où nos concitoyens auront à se prononcer sur des choix d’une politique nationale, qui a beaucoup à voir avec ceux d’une collectivité locale ?


Cela tend à montrer l’urgence d’ouvrir un chantier d’une grande respiration démocratique. L’échec de ce quinquennat impose à la gauche alternative une refondation historique. C’est de choix collectifs dont nous avons besoin sur un projet politique de rupture avec les politiques d’austérité. C’est dépasser les affres de la Vème République qui ne voit que par une personnalisation outrancière d’une vie politique qui a pourtant fait tant de mal !

vendredi 9 septembre 2016

ASVR : Journées du patrimoine, samedi 17 septembre à 10 h 45



ASSOCIATION de SAUVEGARDE du VILLAGE de ROMAINVILLE
Association loi 1901




JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE / 2016

"Patrimoine et Citoyenneté"
(événement tout public – 100% gratuit)


SAMEDI 17 SEPTEMBRE 2016



-   10H45 au Café Bar "La Consigne" 71 avenue du Président Wilson à Romainville. Conférence : Les Hauts Lieux de la Citoyenneté à Romainville à travers les âges. Animateur : Guy Auzolles, historien, maire adjoint honoraire au patrimoine.

-   12H00 au Café Bar "La Consigne" 71 avenue du Président Wilson à Romainville.
Départ du parcours commenté (1 km), animé par des membres de l'ASVR.

Avec entre autres sujets :

·           Sauvetage d'une Ferme maraîchère
·           Valorisation d'une maison Art déco
·           Témoignage d'une vie rurale passée
·           "Ici Radio Vitus"

-   13H30 dans un jardin privé du centre ville :

Fin du parcours commenté, place au Buffet champêtre pour prolonger la fête…



…dans l'espoir et le réel plaisir de vous voir très nombreux…

asvr93230.blogspot.com

7 rue Joseph Bara 93230 Romainville Tél : 06 86 87 49 09 / e-mail : asvr93230@gmail.com

jeudi 8 septembre 2016

Gérard Chasseloup vient de nous quitter !



C’est avec une grande tristesse que nous venons d’apprendre la disparition de Gérard Chasseloup. Nous savions. Nous savions et pourtant nous ne voulons  pas y croire. Cela nous paraît tellement injuste. L’horrible maladie aura été la plus forte. Gérard c’était la bonté, la fidélité à ses engagements, le courage politique et le dévouement à la cause des plus humbles.

Gérard est né à Aubervilliers en 1946. Il aurait eu 70 ans le 24 novembre, il habitera à la cité de la Muette à Drancy, puis à Romainville, à la cité Gagarine.

Salarié depuis le milieu des années 60, chez Roussel-Uclaf, devenu Hoechst, Aventis, puis Sanofi, Gérard y assumera des responsabilités syndicales et politiques. Jusqu’au bout il se battra avec les salarié-e-s pour le maintien du site, de son centre de recherches dont le démantèlement aura finalement lieu au mépris de toute considération sanitaire, sociale et démocratique.

Premier responsable du Parti communiste dans notre ville, il fera preuve de ses grandes qualités politiques. La simplicité et la modestie portaient la marque de sa personnalité.

Après avoir été élu conseiller municipal en 1977, en 1983, il assumera la responsabilité d’adjoint au maire, particulièrement chargé de la sécurité des personnes et des biens. Puis, il reprendra par la suite ses activités professionnelles dans le livre.

Jusqu’au bout, Gérard aura été de tous les combats contre le capitalisme destructeur de nos vies et pour une société plus humaine et plus juste. En Mai dernier il était encore présent avec ses camarades au congrès de la Seine-Saint-Denis du PCF.

Le terrible hasard aura voulu que Gérard nous quitte à la veille de la fête de l’Humanité. Ce grand bain de fraternité et de solidarité était pour lui un rendez-vous qu’il n’a jamais manqué. À la fin de cette semaine, tu ne seras pas à nos côtés, Gérard. Mais tu seras dans nos cœurs, ceux de tes camarades et de tes nombreux ami-e-s. Nous vivons aujourd’hui des heures bien tristes. Mais, comme Gérard nous l’aurait si bien dit : «  Pleurez si vous en avez envie, mais si vous souhaitez me rendre hommage, alors poursuivez les combats qui ont été les miens durant toute ma vie ».

Bien qu’en de telles circonstances les mots pèsent de bien peu de choses, nous tenons toutefois, à dire à Christiane, son épouse, à Frédéric, Sophie et Arnaud, ses enfants et à ses petits enfants que nous partageons leur douleur et les assurons de toute notre affection. Adieu Gégé !

Les communistes de Romainville et leurs élu-e-s

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La levée du corps aura lieu lundi 12 septembre à 13 h 30 au funérarium de Montreuil, pour se rendre ensuite au crématorium du Père Lachaise à 14 h 30. Ses camarades et ami-e-s qui souhaitent lui rendre hommage peuvent le faire en se rendant au funérarium les après midi des jeudi 8 et vendredi 9 septembre.

jeudi 14 juillet 2016

Le Grand Paris Express: " la spéculation foncière va bon train, comme à Romainville ?

Nous publions cet article paru dans l'Humanité du mercredi 13 juillet. Il nous fait part des nombreux élus lançant de grands projets urbains avec un risque non négligeable : faire monter les prix du foncier et de l'immobilier. On y évoque ce Maire vendant une partie de la place de la gare, jusqu'ici publique, pour y faire de l'accession à la propriété. "Un eldorado pour les promoteurs". "créer du logement mais surtout de transformer l'image de la ville et la rendre plus attractive". Traduction : "d"arrêter de faire du logement social pour embourgeoiser sa ville et changer la population". On y lit encore que dans une autre ville, la modification du Plan Local d'Urbanisme par la municipalité, des agents immobiliers ratissent les zones pavillonnaires pour les informer qu'ils sont "mandatés par les promoteurs pour identifier les opportunités de vente". N'est-ce pas ce que nous connaissons à Romainville avec la vente aux promoteurs de nombreuses propriétés communales, les multiples opérations immobilières qui envahissent le paysage, les nombreux propriétaires qui reçoivent la visite des promoteurs pour acheter leurs biens ?


De vastes projets urbains se préparent autour des gares du Grand Paris Express. Un chantier colossal qui pourrait ne pas profiter à tous. Si certaines collectivités encadrent le marché, d’autres le laissent faire. Au risque d’une explosion des prix qui repoussera plus loin les familles modestes. Enquête.
Le « kilomètre 1 » du Grand Paris Express a été lancé en grande pompe, le 4 juin dernier, à Clamart (Hauts-de-Seine). Avec ballet de tractopelles, valse d’élus et… Camélia Jordana. Deux tunneliers vont plonger dans le sous-sol de cette ville des Hauts-de-Seine pour creuser une partie de cette infrastructure de transport, présentée comme le « chantier du siècle ». 200 km répartis sur quatre nouvelles lignes. 22 milliards d’investissement. 10 000 à 15 000 emplois directs par an pour bâtir « le métro le plus digital du monde ». Et en surface aussi, cela va s’agiter. De nombreux élus en profitent pour lancer de grands projets urbains autour des 68 nouvelles gares programmées, avec un risque non négligeable : faire monter les prix du foncier et de l’immobilier.

Une parodie de Paris, à la sauce Disney et couleur guimauve

C’est le cas à Clamart, où le maire UDI, Jean-Didier Berger, prévoit de bâtir, sur 2,5 hectares, des immeubles néo-haussmanniens avec mansardes, fer forgé, crépi rose, balustrades et toit en zinc. Une parodie de Paris, à la sauce Disney et couleur guimauve. « Surtout, le maire va vendre aux promoteurs une partie de la place de la gare, jusqu’ici publique, pour qu’ils fassent de l’accession à la propriété », dénonce Gérard Aubineau, élu PCF au conseil municipal. « C’est un eldorado pour les promoteurs », préviennent aussi les élus de l’association Clamart citoyenne (PG, Ensemble, EELV). Jeune professionnel de l’immobilier, le maire de droite, lui, assume. L’arrivée prochaine du Grand Paris Express doit être l’occasion, explique-t-il sur son blog, de « créer du logement mais surtout de transformer l’image de la ville et la rendre beaucoup plus attractive ». Traduction : d’« arrêter de ne faire que du logement social ».
L’édile de droite n’est pas le seul à faire une offrande aux promoteurs et à la gentrification. Au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), le maire (LR), Thierry Meignen, a lancé fin juin un projet délirant pour embourgeoiser sa ville et changer sa population.

Un « véritable Far West pour les promoteurs »

Un quartier de 720 logements serait créé à proximité d’une des deux futures gares programmées sur sa commune pour, dit-il, « attirer les Parisiens » et « ceux qui ne peuvent se loger dans la capitale ». À terme, près de 1 700 habitants pourraient emménager dans cet ensemble de 50 000 mètres carrés. Un « village dans la ville », ose le maire dans les colonnes du Parisien, avant de mettre en avant la faible proportion de HLM (6 %) et le « style ancien » de l’ensemble. « Nous avions prévu un projet à cet endroit, explique l’ancien maire PCF Didier Mignot, mais il était bien plus modeste (200 logements), et comprenait 30 % de logements sociaux. » Lui aussi déplore que sa ville soit devenue, depuis quelques mois, un « véritable Far West pour les promoteurs ». Résultat, depuis la modification du plan local d’urbanisme par la nouvelle municipalité, des agents immobiliers ratissent les zones pavillonnaires pour les informer qu’ils sont « mandatés par des promoteurs pour identifier les opportunités de vente » dans leur quartier. Lesdits promoteurs assurent vouloir « acquérir rapidement » dans cette zone, en « valorisant les biens différemment du marché résidentiel traditionnel ». En clair : vendez aux plus offrants, il y a de l’argent à se faire !
On se croirait dans le roman de Zola la Curée, qui voit Aristide Saccard monter à Paris pour tirer profit des travaux d’Haussmann. « Quand le premier réseau sera fini, alors commencera la grande danse », explique cet homme d’affaires véreux obsédé par « le flot montant de la spéculation ». La métropole parisienne du XXIe siècle sera-t-elle le Paris du second Empire ? Un espace, comme l’écrivit Zola, « haché à coup de sabre, les veines ouvertes, nourrissant cent mille terrassiers et maçons, traversé par d’admirables voies stratégiques qui mettront les forts au cœur des vieux quartiers » ? On pourrait le croire, ces derniers temps. Un jeune agent immobilier, rencontré il y a quelques semaines à Saint-Ouen, nous confiait qu’il avait acheté plusieurs appartements à Carrefour-Pleyel, à Saint-Denis, en raison du prolongement de la ligne 14 et de la construction annoncée d’une gare métropolitaine. Il attend tranquillement de récolter plusieurs fois la mise lorsque ce quartier deviendra le centre névralgique du Grand Paris.

Un film à la gloire du Grand Paris pour séduire les investisseurs

Et puis, il y a eu l’affaire, l’an dernier, des anciens studios de la SFP. Un marchand de biens a racheté ce haut lieu du cinéma et de la télévision trois fois plus cher que le prix du marché. Adossé à des investisseurs brésiliens, il espérait faire une belle plus-value grâce à cet immense espace jouxtant la future gare de Bry-Villiers-Champigny, dans le Val-de-Marne. Une formidable mobilisation du milieu du cinéma et des élus locaux a empêché pour un bon moment que ces décors de film ne se transforment en juteuse opération immobilière. Qu’en sera-t-il en 2022 ?
La construction des gares va accroître, à long terme, l’attractivité de leur quartier d’implantation, reconnaît Benoît Labat, directeur de la valorisation et du patrimoine à la Société du Grand Paris, structure publique chargée de bâtir les futures gares. Mais il nuance aussitôt : « Nous ne constatons pas d’emballement des prix des fonciers aux abords des futures gares. Bien au contraire. Les prix, en moyenne, ont plutôt baissé et le marché est atone, ce qui nous a permis d’acquérir des parcelles pour les futures gares sans trop de difficulté. » En moyenne, c’est vrai, les prix sont passés de 4 590 euros du m2 à 4 515 euros entre 2011 et 2014, analyse une note de conjecture de l’Observatoire régional du foncier (ORF), publiée fin 2015. À peine 9 quartiers, sur les 68 où s’arrêtera le supermétro, ont vu leurs prix augmenter par rapport au prix moyen du reste de leur commune. Mais c’était il y a deux ans… « Un nouveau réseau de transport n’entraîne pas automatiquement une hausse des valeurs foncières et immobilières », rappelle Martin Omhovère, chargé des études à l’ORF. Pour le chercheur, l’attractivité d’un quartier dépend d’énormément de paramètres : « La présence d’aménités, d’espaces verts, de services publics, la qualité du bâti, l’environnement ont parfois des effets plus importants que l’arrivée d’une nouvelle solution de transport… » Raison pour laquelle il ne se passera rien dans certains quartiers, prévient Vincent Renard, chercheur et spécialiste des questions foncières. « Le territoire francilien est très diversifié, et beaucoup de gares se trouvent dans des zones vides, sans activité, des lieux morts ! »
Un autre facteur va jouer aussi un rôle non négligeable : le temps. « Il faut attendre 2027 pour voir certaines gares achevées, explique Benoît Labat. Pour le grand public, comme pour les professionnels de l’immobilier, c’est très loin. Les mentalités ne changent qu’à partir du moment où les travaux démarrent réellement. » Tout va donc changer cet été. Outre le lancement officiel du chantier, la préfecture d’Île-de-France prévoit de diffuser un clip à la gloire des investissements du Grand Paris dans toutes les villes d’Île-de-France et auprès de toutes les ambassades étrangères. La hausse des prix risque donc d’être imminente. « Si les signes de reprise d’activité devaient se confirmer, la question de l’offre foncière mobilisable pour la construction se posera avec une acuité nouvelle », souligne d’ailleurs la note de conjecture de l’ORF.
Les pouvoirs publics, de leur côté, auraient dû profiter de ce grand projet pour mettre en place des outils puissants d’intervention publique, au niveau de la métropole, pour encadrer le marché foncier, souligne d’ailleurs Vincent Renard : « Des solutions existent, comme la dissociation du sol et du bâti (qui déconnecte le prix de l’immobilier du foncier, qui reste propriété publique – NDLR), les instruments législatifs aussi, mais il y a une espèce de passivité devant le principe même de la propriété publique des sols. » De même, si des ressources propres ont été allouées à la Société du Grand Paris pour construire le supermétro, celle-ci ne dispose que de peu de moyens pour mener des opérations d’aménagement et encadrer le marché immobilier. « La loi ne nous a pas donné de compétences pour cela, il revient aux communes, et aux intercommunalités franciliennes, à compter de 2017, de maîtriser leur territoire », constate Benoît Labat.

« Nous prenons très au sérieuxle risque de spéculation »

De fait, les collectivités ont des armes pour agir, et peuvent aussi s’appuyer sur l’établissement foncier d’Île-de-France pour réserver certains terrains et créer des logements abordables aux abords des gares. Mais certaines d’entre elles choisissent délibérément de laisser faire le marché, comme au Blanc-Mesnil. Elles sont soutenues par Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, qui a décidé d’arrêter de subventionner le logement social dans les villes qui en comptent déjà plus de 30 %, ce qui est le cas dans les villes de première couronne qui vont recevoir le Grand Paris Express. « Elle nous dit sans cesse qu’elle veut faire un “Grand Paris de l’innovation”. Mais l’innovation, ce serait une métropole qui résorbe les inégalités sociales et territoriales créées par le marché ! En Seine-Saint-Denis, nous avons obtenu des gares pour désenclaver de nombreux quartiers, comme à Clichy-Montfermeil, Aulnay ou Sevran-Beaudottes. Il ne faudrait pas que ce projet repousse encore plus loin les populations les plus modestes », plaide Didier Mignot, élu communiste à la région.
Située à deux stations de Clamart sur la future ligne 15 sud, la ville de Bagneux (Hauts-de-Seine) a signé, le 5 juillet, une nouvelle charte avec une trentaine de promoteurs et d’opérateurs de la construction. Le but ? Fixer un plafond moyen aux appartements vendus sur sa commune, à 4 150 euros le m2, dans un secteur situé autour des futures gares. Chaque promoteur devra proposer des formations aux futurs copropriétaires, financer des activités culturelles, respecter des exigences de qualité, avec des espaces partagés dans les immeubles, le rattachement à la géothermie, etc.

Même volontarisme du côté de Plaine Commune, qui regroupe neuf villes autour de Saint-Denis et d’Aubervilliers. « Nous prenons très au sérieux le risque de spéculation, mais nous utilisons tous les moyens possibles pour la maîtriser », explique son président, Patrick Braouezec. L’intercommunalité préempte un bien lorsque les prix de vente sont trop élevés. Elle a aussi créé une société d’économie mixte avec l’établissement foncier d’Île-de-France, la Foncière Commune, pour constituer des réserves foncières et anticiper les éventuelles hausses de prix. À l’œuvre depuis des années, cette politique produit des résultats : un programme neuf au pied de la station Front-Populaire (ligne 12), récemment inaugurée, sort de terre à 3 500 euros du m2. À Paris, à 300 mètres à peine, et sans métro à proximité, le prix monte à 8 000 euros… « Ce n’est pas un hasard, insiste Patrick Braouezec. C’est parce qu’il y a une volonté politique de Plaine Commune de lutter contre la spéculation foncière et immobilière que nous arrivons à de tels écarts. »


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