LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

dimanche 30 septembre 2018

« LIBRE », L’ÉDITORIAL DE MICHEL GUILLOUX DANS L’HUMANITÉ DE DEMAIN LUNDI



« 401 jours », titrait vendredi le module accompagné de sa photo que l’Humanité a publié chaque jour de l’embastillement de Salah Hamouri. 
Depuis dimanche matin, deux semaines après que sa femme, Elsa, eut porté son nom du haut de la Grande Scène de la Fête de l’Humanité, nous savons que notre participation à la campagne internationale pour sa libération a enfin porté ses fruits. Un dossier vide est devenu en cinq jours le motif d’une sinistre lettre de cachet, dès lors que le ministre chargé de la défense a dégainé le motif de « détention administrative » pour six mois : aucune preuve à avancer, aucun dossier à fournir, aucun débat contradictoire. Ce ministre, Avigdor Liberman, a toute sa place dans le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou. Les prisonniers palestiniens ? « Je propose de les transporter en autocars jusqu’à la mer Morte pour les noyer », a-t-il déclaré un jour. Les citoyens israéliens hostiles à sa ligne de haine ? « Ceux qui sont contre nous méritent de se faire décapiter à la hache. » C’est donc ce dirigeant qui a pu décider à son gré de rallonger en février la détention de Salah de quatre mois, puis de trois mois, fin juin…
À la tribune de l’Assemblée nationale, le nom du jeune avocat franco-palestinien a enfin été prononcé par une ministre. À celle de l’ONU, le président de la République a certes fustigé « la loi du plus fort (qui) là aussi ne fera que renforcer les frustrations et les violences ». Mais « la solution de deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Jérusalem pour capitale » qu’il a rappelée n’avancera pas en faisant comme si les deux camps en présence étaient à égalité. Il a aussi annoncé l’augmentation de la quote-part de la France aux écoles de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. Plus de 300 enfants croupissent derrière les barreaux, soumis au même régime que Salah. Le nombre des prisonniers politiques palestiniens s’élève à plus de 6 000. Alors que, en Israël même, la fuite en avant dans l’apartheid avec la sinistre « loi sur l’État juif » suscite des remous, il reste encore bien des marges d’action pour les dirigeants français et européens… La libération de Salah est un encouragement à amplifier le mouvement d’opinion nécessaire pour faire bouger les lignes.

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