LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 21 septembre 2018

« Braquage », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



C’est une pitoyable mise scène ou plutôt une mascarade. « Il faut arrêter d’emmerder les retraités », aurait dit le président de la République. C’était à la suite de la velléité de Christophe Castaner, dont on peut se demander si elle n’était pas téléguidée, d’alléger les droits de succession pour les plus modestes en alourdissant un peu ceux des plus riches. Ce sont donc ces derniers qui s’en tirent mais l’effet d’annonce est ailleurs : ne plus emmerder les retraités. Et Édouard Philippe d’annoncer, hier matin sur France Inter, que 300 000 d’entre eux seraient exemptés de la hausse de la CSG avec un mécanisme confus. Possible, mais la réalité demeure.

Au total, comptait la députée PS Valérie Rabault dans un des débats de la Fête de l’Humanité aux côtés de François Ruffin (FI) et de Pierre Dharréville (PCF), 13 millions de retraités vont voir leur pension gelée ou presque dès l’an prochain, alors que 8 millions ont déjà subi la hausse de la CSG depuis le 1er janvier. Pour l’immense majorité d’entre eux, ce sera au total un demi - mois de retraite en moins !

C’est un véritable racket  de celles et ceux qui ont le plus souvent cotisé pendant toute une vie de travail et c’est une rupture du contrat social comme de la confiance dans l’équité de l’État. La cotisation pour la retraite avait en quelque sorte valeur d’engagement de la collectivité, de même que l’alignement sur l’inflation. Et ce serait, a redit Édouard Philippe, pour que « le travail paye ». On peut l’entendre de deux façons. D’une part, que c’est aux retraités de contribuer aux salaires des actifs dans le même temps que l’on baisse les cotisations sociales des entreprises et que l’ISF a été supprimé. D’autre part, d’une manière beaucoup plus perverse, que ceux qui ne travaillent plus n’ont pas à être trop payés. « La forme, a pu dire Victor Hugo, c’est le fond qui monte à la surface. » La méthode tout comme les propos du président et d’Édouard Philippe signent une vision idéologique incroyablement réactionnaire. Pour eux, les retraités sont à charge pour les entreprises et ceux qui réussissent. Encore un pognon de dingue. On peut donc les braquer. Mais c’est à double sens.

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