LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 10 juin 2019

« L’ONU DES TRAVAILLEURS », L’EDITORIAL DE MICHEL GUILLOUX DANS L’HUMANITE DE DEMAIN MARDI


Les travailleurs ont leur ONU. Des agences telles l’Organisation mondiale du commerce ou la Banque mondiale sont largement dominées par des logiques de prédation financière. L’Organisation internationale du travail (OIT), elle, a l’originalité d’être tripartite. Les gouvernements et les forces du Capital ont dû accepter la présence des représentants des travailleurs aux postes de décision. Les rapports de forces historiques, dont sont issus tout le droit social et ses normes internationales pesant en retour, y sont pour quelque chose. Combien d’instances ont à leur fronton cette devise : « Faire avancer la justice sociale, promouvoir le travail décent » ? C’est dire si se battre pour préserver pareil outil est vital.
L’urgence sociale est planétaire. L’offensive ultralibérale sur la planète considère chaque droit des travailleurs comme autant d’obstacles à sa revendication de jouir du profit sans entrave. Ces promoteurs d’une loi de la jungle puissance mille s’accommodent fort bien de l’esclavage moderne et du travail des enfants, deux des bêtes noires de l’OIT. Alors, à défaut de la détruire, neutraliser la portée de ses décisions ne déplairait pas au camp patronal. Surtout à l’heure où l’ubérisation du travail déclenche des velléités chez les forçats du numérique de voir élaborer des règles collectives. En 2009, Nicolas Sarkozy venait vitupérer à sa tribune contre le cancer de la finance, entre précarisation du travail avec le contrat nouvelle embauche et nouvelle casse des retraites en 2010… Dix ans après, jour pour jour, il se dit qu’Emmanuel Macron veut y tenir un discours « social ». Nous n’épiloguerons pas sur ses choix depuis deux ans et déjà sous François Hollande. Mais cela souligne à quel point les forces de l’argent n’y ont pas table ouverte.
C’est dans ce cadre que la Confédération syndicale internationale, relayant un appel de la CGT française, organise une manifestation inédite à Genève, le 17 juin, en pleine assemblée du centenaire. À l’ordre du jour : la défense de la liberté syndicale, du droit de grève et la volonté de voir adoptée la 190e convention de l’histoire de cette organisation : celle consacrée à la lutte contre les violences sexistes et le harcèlement au travail. Le rapport de forces, toujours.

Soyez le premier à commenter !

Enregistrer un commentaire


  ©Template Blogger Elegance by Dicas Blogger.

TOPO