LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 21 juillet 2017

" La langue coupée ", l'éditorial de Sébastien Crépel dans l'Humanité de ce jour !


La crise qui a éclaté entre Emmanuel Macron et son chef d’état-major en cache une autre. Celle, plus globale, que provoque le rapport de plus en plus problématique du président de la République avec les autres institutions du pays, fat d’autoritarisme et de brutalité. Le militaire parle avec sincérité aux députés ? Il doit être remplacé sur le champ par un autre à la langue coupée. C’est, en substance, le message que le chef de l’État fait passer. Nul doute que le successeur du démissionnaire se tiendra comme la Grande Muette devant la représentation nationale.
Le général de Villiers est le fusible qu’Emmanuel Macron fait sauter pour court-circuiter le Parlement, déjà rudement maltraité par la méthode des ordonnances sur le Code du travail. Ses élus se trouvent directement atteints dans leur fonction de contrôle de la politique de défense et d’élaboration du budget de la nation, et déconsidérés de manière inédite par un président de la République qui assimile leur travail à de « l’étalage de débats sur la place publique ». Il se trouve malheureusement peu de forces politiques pour soulever le problème. « Si la parole des militaires n’est plus totalement libre devant les représentants de la nation, auxquels ils ont des comptes à rendre, cela signifie que notre pays, la République, est aux portes d’un changement de régime qui tourne le dos aux principes démocratiques qui sont les siens », alertent les communistes.


La question posée dépasse celle du bien-fondé ou non des positions qui ont coûté son poste au chef d’état-major. Elle est de savoir si le Parlement peut encore exercer ses prérogatives sur des choix aussi graves que celui de la guerre ou de la paix, de la poursuite ou non d’opérations extérieures aussi ruineuses budgétairement que dangereuses et contre-productives politiquement, de la part belle faite à la dissuasion nucléaire à l’inverse des exigences internationales de désarmement ou de la participation de la France à une organisation sous domination états-unienne comme l’OTAN. Quand il va de la sécurité collective, il ne peut être question de « domaine réservé » du président de la République.

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