LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 19 novembre 2014

L'avenir du quartier des Grands Champs




La réunion d’information demandée par 162 habitants du quartier des Grands Champs s’est donc tenue le lundi 17 novembre. Elle a été une parfaite illustration de la politique menée depuis des années par la majorité municipale en matière d’aménagement, qu’on pourrait résumer ainsi : « Par n’importe quels moyens, atteindre les 30000 habitants ». ! Les explications données tant par madame le Maire, que par monsieur le Maire-adjoint à l’aménagement n’ont trompé personne. La transparence n’était pas au rendez-vous. Les participant-e-s n’ont pas été  pas dupes. Les véritables projets qui se trouvent dans les cartons, concernant notamment l’avenir de la Cité des Mares et de la friche PANOTEL ne leur ont pas été dévoilés. C’est la raison pour laquelle leurs propos sont apparus obscurs, fumeux, approximatifs et contradictoires. Et empreints de contrevérités flagrantes.

Ce qui retient l’attention c’est d’abord l’absence d’une réelle concertation. L’introduction de monsieur Champion a été de ce point de vue très éclairante. Il y a, nous a-t-il dit, les « coups partis », à savoir les opérations des rues de la RÉPUBLIQUE, de BENFLEET, ORADOUR, et d’autre part l’avenir de la Cité des Mares et de la friche PANOTEL. À quel moment les habitants du quartier auront-ils pu donner leur avis sur ces coups partis ? Jamais. Cette parodie de démocratie est d’autant plus caricaturale que le jour même de la réunion, commençait le chantier de la rue ORADOUR. Ce n’est pas la pirouette de madame le Maire expliquant que les habitants ont pu exprimer leur avis au travers des enquêtes publiques qui change quoique ce soit. Les habitants n’ont pas eu leur mot à dire sur ces projets.

En second lieu, cette réunion ne peut que renforcer les craintes de nos concitoyens  ne se reconnaissant pas dans les transformations qu’entraine cette multitude d’opérations immobilières. À l’évidence, c’est parce qu’ils perçoivent leurs doutes et leurs interrogations, que les élu-e-s de la majorité municipale se sont voulus rassurants,  tentant de convaincre l’auditoire que notre ville resterait fidèle à sa mémoire. Mais les faits sont têtus et nous croyons de notre devoir de les rappeler.

La place prise par les promoteurs privés est l’un des sujets de préoccupation parmi les plus importants de la population de notre ville. Si nous nous référons à un article du Nouvel Observateur de mars 2013, on peut y lire que pour un appartement de type F3, Romainville se positionne en 7ème position derrière Montreuil, Les Lilas, le Pré Saint Gervais, Pantin, Saint-Denis et Neuilly-Plaisance avec un prix moyen de 4454 € au m2. Des villes comme Saint-Ouen ou Bagnolet bordant Paris et bénéficiant du métro arrivent derrière. Ce n’est pas une anecdote. Mesurons  les conséquences de cette envolée des prix de l’immobilier. Les coûts des loyers deviennent exorbitants et le droit au logement devient inaccessible pour un nombre grandissant de familles. Cette spéculation, c’est aussi une entrave au pouvoir d’achat et à l’activité. C’est, et ce n’est pas rien, la disparition de l’esprit, de l’histoire, de la mémoire de la ville.

Nous avons certes entendu madame le Maire dire sa stupéfaction sur le prix de vente de certaines habitations. Mais s’offusquer ne peut suffire. Pourquoi en est-on arrivés là ? Où se situent les responsabilités ? C’est à ces questions qu’il convient de répondre si nous voulons vraiment stopper cette frénésie des promoteurs. Si les élu-e-s ne possèdent pas la maîtrise du marché de l’immobilier, leurs choix ne sont pas sans incidence sur ce dernier. Or c’est au nom d’une « ville en mouvement » voulant atteindre les 30000 Habitants qu’est favorisée l’intervention des promoteurs privés. Ces derniers se livrent à une publicité éhontée et mensongère sans que les élus n’interviennent. Pire, ils l’accompagnent. De ce point de vue l’intervention du responsable du service de l’aménagement était édifiante. Comment s’en étonner lorsque Jacques Champion, l’élu responsable à l’aménagement s’exprimant sur le quartier des Ormes indiquait : « Que la demande de modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) permettrait de surélever les étages  d’un projet de 90 logements, pour que les appartements soient plus lumineux » mais ajoutant tout aussitôt « QUE LE PROMOTEUR DOIT AUSSI POUVOIR S’Y RETROUVER ». Oui accompagnement lorsque l’on sait que nombre de propriétés appartenant à la ville ou à Romainville Habitat ont été cédées à des promoteurs. Pour mémoire citons, les terrains où se situaient le gymnase Vallès, le restaurant du personnel communal, l’atelier municipal, l’ancien boulodrome rue Jean Jaurès, la bibliothèque Romain Rolland, l’Office municipal des sports et la maison des associations etc…

À plusieurs reprises madame Le Maire a fait état de la charte signée le 16 mars 2012 entre la ville est les promoteurs estimant que celle-ci avait permis de maîtriser l’envolée des prix.
Pourtant un examen sérieux des prix pratiqués montre clairement que les engagements pris par les promoteurs ne sont pas tenus. La charte indiquait que le prix  du m2 dans les Bas Pays s’élève à 3800 € et qu’il passerait à 3420 € grâce à une décote de 10%. Or dans l’opération URBAGREEN le prix du m2 est annoncé à plus de 4000 €. Dans le centre ville le prix  du m2 était annoncé à 4500 € et à 4050 € avec la décote de 10%. Dans l’opération CONFIDENCE le prix du m2 dépasse nettement les 5000 €. Après la signature de cette charte, qualifiée de « moment historique dans l’histoire de Romainville » par Jacques Champion, l’un des promoteurs signataires avait déclaré : « Cette charte permet de réaliser des programmes de qualité qui répondent aux attentes de la population. Tout le monde est gagnant ». À l’expérience, les seuls gagnants sont les promoteurs.


D’autres sujets seront traités dans de prochains billets.

Soyez le premier à commenter !

Enregistrer un commentaire


  ©Template Blogger Elegance by Dicas Blogger.

TOPO