LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 24 octobre 2014

Un choix de société ! par Jean-Luc Gibelin (PCF)



gibelinminiJean-Luc Gibelin est animateur du collectif santé, protection sociale du PCF.
Depuis des mois, les principaux dirigeants du gouvernement répondent principalement aux demandes du Medef, voire anticipent certaines de ses demandes. À l’évidence, ce n’est pas une orientation de gauche qu’ils mettent en œuvre. Mais, au-delà, il y a, de leur part, un véritable détricotage d’une des réalisations du programme audacieux du Conseil national de la Résistance : la protection sociale.
La Sécurité sociale est au cœur de ces enjeux, notamment à partir de son financement. Par exemple, le plan dit de compétitivité et ses 50 milliards d’économies se concrétisent par une ponction de plus de 25 milliards sur différentes facettes de la protection sociale, de la Sécurité sociale. Cette somme se rajoute aux exonérations déjà accordées, comme les 30 milliards de « cotisations employeurs ».
La protection sociale, la Sécurité sociale sont systématiquement ponctionnées pour assouvir les exigences des grands patrons et du monde de la finance. Ceux-là veulent vider la Sécurité sociale de ses fondements : « Chacun cotise selon ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins. » Pour les communistes, ce principe reste plus que jamais pertinent et d’actualité.
Oui, nous sommes pour des cotisations versées par toutes et tous ; oui, ces cotisations doivent être fixées en fonction des ressources réelles ; oui, nous sommes pour des prestations qui couvrent les besoins et non en fonction des revenus, donc discriminatoires. Cette véritable solidarité est précieuse et nous n’acceptons pas les multiples formes de remise en cause.
La solidarité, ciment de la protection sociale, est insupportable pour le grand patronat, pour les financiers. C’est contraire à l’individualisme, moteur de la logique assurantielle qui leur est si chère. C’est bien la violente bataille idéologique actuelle. C’est un vrai choix de société, l’assistanat ou la solidarité, l’individualisme ou la force du collectif, l’assurantiel ou la protection sociale solidaire.
Dans ce cadre, l’universalité de la protection sociale est le moteur et la logique de la Sécurité sociale. Jeter en pâture la modulation des prestations de la politique familiale n’est pas anodin. En raison de la crise des financiers, cela vise à déstructurer la Sécurité sociale. Et que personne ne se fasse d’illusions ! Le même gouvernement montre ses vraies intentions en considérant qu’une retraite à 1 200 euros n’est pas une petite retraite. Pas d’illusions à avoir, sans solidarité, nous aboutirions uniquement à un assistanat des très pauvres. Au contraire, l’universalité de la Sécurité sociale est sa colonne vertébrale. Pas question, donc, de laisser remettre en cause cette universalité.
Pour autant, la problématique des inégalités sociales est réelle ; elle doit être traitée par une politique sociale audacieuse et courageuse de réduction des inégalités sociales. Ce n’est pas la mission de la protection sociale, de la Sécurité sociale. En voulant mélanger les genres – politique sociale et Sécurité sociale –, les dirigeants du gouvernement jettent le trouble. Ils servent objectivement les intérêts du monde financier et assurantiel, qui n’a jamais accepté la vision révolutionnaire d’Ambroise Croizat, le père de la Sécurité sociale.
Une alternative de gauche à la politique gouvernementale de remise en cause de la Sécurité sociale existe. Oui, le remboursement à 100 % par la Sécurité sociale des soins prescrits, avec un contrôle démocratique des ayants droit à la santé, c’est possible et finançable. La mobilisation est indispensable pour rejeter les choix gouvernementaux. Les communistes sont et seront de toutes ces mobilisations, à commencer par le 16 octobre, pour les relayer dans les propositions politiques et les porter y compris au Parlement, notamment lors du débat sur le PLFSS 2015.

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