LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 18 octobre 2019

« Les chiffres », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



Les simple énoncé des chiffes est implacable. En France l’an passé, comme l’écrivent sobrement les Échos, 400 000 personnes ont basculé dans la pauvreté, qui concerne désormais, 9,3 millions de Français, dont 3 millions d’enfants, soit 14,7% de la population, en hausse de 0,6%. C’est aussi, et de fait, un acte d’accusation contre la politique d’Emmanuel Macron. Les deux tiers de ce basculement, selon l’Insee qui publiait, il y a deux jours, ces données, sont dus à « la baisse des allocations logement dans le parc HLM ». Dans le même temps, l’indice dit de Gini, qui mesure les inégalités, a connu sa plus forte progression depuis 2010. Et, comme l’écrit encore l’Insee, qui donne un peu l’impression de s’essuyer les pieds avec un langage très mesuré : « La réforme de l’impôt sur la fortune, en 2018 aurait eu un effet à la hausse sur les indicateurs d’inégalités par rapport à une situation sans réforme.»

En clair, le constat dressé le jour même dit de « l’élimination de la pauvreté », c’est que les pauvres sont nombreux, les riches plus riches et que c’est bien le résultat des choix politiques qui ont été faits depuis deux ans. Il est vrai que quelques commentateurs nous expliquent, en véritables sophistes, que les revenus vont progresser, d’une manière générale, de quelque deux pour cent. Mais soyons sérieux, deux pour cent pour mille euros, c’est 20 euros, et deux pour cent d’un million, c’est 20 000 euros.

On pourrait voir là un échec du gouvernement. Mais, souvenons-nous de cette phrase prononcée par le président de la République lui-même, « dans une gare on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ». Souvenons-nous de cette phrase de Benjamin Griveaux dans son rôle de petit marquis de la Macronie, parlant de « défendre les droits de l’homme pauvre ». Non seulement ils ne sont pas défendus, mais ce que cela voulait dire, c’est que « l’homme pauvre » était destiné à le rester, défini comme pauvre dans son essence même. C’est au sens le plus dur une politique de classe appuyée sur un véritable « darwinisme social ». Les pauvres, les Français les plus modestes, sont laissés pour compte dans la France des entrepreneurs, des start-up et des premiers de cordée.

jeudi 17 octobre 2019

« L’incendie social », l'éditorial de Laurent Mouloud dans l’Humanité de ce jour !



Un CRS, bras tendu, expédie un jet de gaz lacrymogène en plein visage d’un pompier. Deux symboles de la République, d’habitude coopérants, cette fois face à face. L’un agressant l’autre. L’image, effarante, n’en finit plus de tourner sur les réseaux sociaux. Tout comme les multiples vidéos de soldats du fau traînés au sol sans ménagement. Certains blessés au sang. La répression de mardi après-midi, à Paris, suscite l’indignation générale, jusque dans les rangs mêmes de la police. Et interroge chacun : comment, dans un grand pays démocratique, les représentants d’une profession si populaire, dont le sacrifice et l’engagement citoyen sont régulièrement salués, peuvent-ils se retrouver brutalisés et humiliés de la sorte ?

La réponse est à chercher du côté du gouvernement, qui, de toute évidence, ne se fixe plus aucune limite dans le mépris des revendications sociales. Et la répression de ceux qui les expriment, qu’ils soient gilets jaunes ou pompiers. Pointée du doigt, la préfecture de police a rejeté la faute sur certains manifestants « irresponsables » qui auraient maintenu des actions « en dépit des ordres de dispersion ». La belle affaire ! Les vrais « irresponsables » ne sont pas les sapeurs. Surtout pas. Mais bien ceux qui laissent, comme pour les urgences, pourrir ostensiblement la situation d’un service public en souffrance.

Faut-il le rappeler ? Les pompiers ont posé des revendications depuis le mois de mars et mènent un grève depuis le 26 juin, prolongée jusqu’au 31 octobre. Un mouvement d’une patience et d’une ampleur inédites, aux attentes aussi claires que légitimes, que ce soit sur la « sursollicitation » des équipes, les effectifs ou encore la revalorisation de la prime de feu. À cela, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, n’a toujours pas apporté de réponse crédible. Il a longtemps joué l’indifférence, allant jusqu’à railler en août ces « 5% de grévistes ». Avant de ressortir des tiroirs la vielle idée d’un « numéro unique » d’urgence et, depuis mardi, une volée de matraques…Autant dire que l’incendie social, chez les pompiers comme ailleurs, n’est pas près de s’éteindre.

mercredi 16 octobre 2019

Devoir de mémoire: commémoration des fusillés de Châteaubriant



Dimanche 20 Octobre 2019 aura lieu la commémoration de Châteaubriant.
Il y a 78 ans, le 22 octobre 1941, 50 résistants sont fusillés par l’armée allemande sur ordre du Führer Adolf Hitler, en représailles de la mort du Feldkommandant de Nantes, Karl Hotz, tué deux jours plutôt par des résistants français. Ce jour-là, à Châteaubriant, ce sont 27 résistants que l’armée allemande fusille.
Parmi eux, le célèbre Guy Moquet, âgé seulement de 17 ans, Jean Grandel, Maire de Gennevilliers, ou encore Jean-Pierre Timbaud, grand responsable de la CGT… L'écho de leur assassinat dépassa les frontières françaises, allant jusqu'à provoquer des réactions auprès de Churchill et Roosevelt. Ce jour-là, avec ce massacre, les nazis et le gouvernement français pensaient faire taire toute résistance, mais ce fut le contraire, beaucoup décidèrent de franchir le pas et entrèrent en résistance.
Cette cérémonie, organisée depuis la libération, rassemble des témoins de la seconde guerre mondiale, mais aussi des actrices et acteurs de la mémoire venu·e·s de toute la France.

A l'heure où le Parlement Européen adopte un texte mettant sur le même plan nazisme et communisme, rendant illégale "l'apologie du communisme", à l'heure où certain.e.s récupèrent l'histoire de la résistance pour justifier leur théorie nauséabonde, ou encore pour expliquer l'abandon de leurs alliés d'autrefois à l'ennemi... à l'heure où tout repère idéologique se perd, il est primordial que les communistes ne désertent pas le terrain mémoriel : c’est l'histoire de la France, mais c’est aussi notre histoire.

En effet, l'Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt a été créée par le MJCF, le PCF et la CGT. Depuis sa création, elle n'a cessé de faire vivre les valeurs de la résistance, et la mémoire de celles et ceux qui ont combattu, trop souvent au péril de leur vie, pour un idéal de société, que nous défendons encore aujourd'hui.

Se souvenir ce n'est pas ressasser le passé, c'est construire une société plus juste, en sachant d'où l'on vient. Car comme le disait Karl Marx "celui qui ne connait pas l'histoire est condamné à la revivre".

« Ne pas se voiler la face », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



Ne tournons pas autour du pot. Quoi que l’on pense du fait religieux, des rituels qui y sont attachés, de ses manifestations vestimentaires, nous sommes, avec la question de l’accompagnement des sorties scolaires, dans la confusion, ce qui est une chose, et dans l’instrumentalisation détestable, surtout, d’une partie de la population française. Confusion quand on confond voile et foulard, et qu’on les renvoie à l’islamisme radical. Il faudrait désormais que les mères de famille musulmanes soient écartées de toute activité de partage, de rencontre, de découverte avec leurs enfants et ceux de leurs voisins au simple motif qu’elles pensent conforme à leur religion de se couvrir les cheveux ? Il est vrai, des laïcs, des progressistes assurent qu’on le pense à leur place. Peut-être, dans certains cas, mais qui peut en décider, et la société de vigilance qu’appelle Emmanuel Macron a-t-elle vocation à enquêter sur la vie de chacun, surtout de chacune, et le bien-fondé de ses choix ? La réponse au terrorisme islamiste serait donc une société totalitaire qui ne dirait pas son nom ?

Ces polémiques, au-delà de la méprisable sortie d’un élu du Rassemblement national qui a fait la buzz qu’il souhaitait, sont le reflet de la profonde crise politique que nous traversons. Les idées d’extrême droite sont banalisées à un niveau sans précédent depuis des décennies. L’affaire Zemmour à Cnews en témoigne. Emmanuel Macron a décidé, on ne le dira jamais assez, de mener sa politique en duo avec le Rassemblement national. En durcissant, comme l’ont noté tous les commentateurs, que ce soit pour le regretter ou s’en réjouir, son discours sur l’immigration, il a aussi glissé insidieusement un peu plus de poison dans les consciences en évoquant les catégories populaires qui seraient les premières à en souffrir et, sous-entendu, à souffrir de ceux qui sont déjà là et qui en viennent. Ne soyons pas dupes. Faute de répondre aux questions sociales, à celles des inégalités, des services publics, à celles posées par sa réforme des retraites, le pouvoir est en pleine opération de diversion et ce n’est pas le moment de se voiler la face.

mardi 15 octobre 2019

PAS DE QUOI FAIRE TREMBLER LE CAPITAL !


Dans son édition, datée d’hier, le Monde s’interrogeait en une : « Le capitalisme est-il fini ? » En voilà une bonne question, qui laisse présager des réponses passionnantes, éventuellement susceptibles d’aider le lecteur ou la lectrice à entrevoir les contours d’un début d’alternative à ce système. 

Las, on ne trouve dans les pages du « quotidien de référence » que quatre tribunes qui n’ont pas de quoi faire trembler le capital. La première en appelle à « l’actionnariat salarié » et des « évolutions dans la gouvernance des fonds d’investissement » ; la seconde explique que le « capitalisme n’est pas en crise » ; la troisième appelle à « libérer le libéralisme » ; et enfin, la dernière, de loin la plus subversive, propose que « les travailleurs aient une voix égale à celle des actionnaires dans la gouvernance des firmes ». 

Bref, si le capitalisme est « fini », ce n’est pas dans le Monde qu’on trouvera des pistes pour une nouvelle organisation de l’économie.


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