LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 15 décembre 2014

Robert Clément : "Avec la disparition des Départements, c'est la vie quotidienne des gens qui est en jeu !


          

Cela fait des mois que le pouvoir socialiste a lancé « sa réforme territoriale ». Les déclarations les plus contradictoires se sont multipliées. Les débats au parlement se déroulent dans un  épouvantable cafouillage. Il est bien difficile d’y voir clair dans un projet qui devait « simplifier » réparer » « mettre en œuvre plus d’égalité » Pour le coup ce vaste projet institutionnel se résumerait à un « coup d’état dans une vision libérale » s’il devait être adopté comme l’espèrent secrètement droite et dirigeants socialistes réunis. C’était évidemment sans compter sans la résistance, sans l’intervention, sans la pugnacité de nombreux élu-e-s locaux dont le Président de la République et le premier ministre ont du tenir compte. Pour autant, il serait illusoire de penser qu’ils auraient renoncé à imposer leur programme destructeur.

On a souvent et à juste titre, évoqué avec cette réforme une grave atteinte à la démocratie, un éloignement des citoyens des pouvoirs de décision.  C’est indiscutable, jamais les collectivités locales n’avaient connu une attaque d’une telle ampleur.
Mais peut-être est-il nécessaire d’insister davantage sur le fait que c’est la vie concrète des habitants qui est concernée : école, santé, petite enfance, action sociale, culture… ?

Les 22 et 29 mars vont avoir lieu des élections départementales. Les discussions autour de la réforme territoriale vont les irriguer. Alors que l’on voulait cantonner nos concitoyens dans un rôle de simples spectateurs, il m’apparaît possible avec ce scrutin, de leur permettre de faire irruption dans un débat dont on souhaitait les écarter.

Je m’en explique. La disparition des Conseils généraux inclus dans le périmètre de la Métropole du Grand Paris était donnée pour acquise au début de cette année. Depuis c’est le flou et l’imprécision qui sont cultivés à dessein. On rassure, on manœuvre, il est cependant une évidence : La perspective de leur disparition reste à l’ordre du jour. Le Parti socialiste apaise, calme le jeu. Pour une raison extrêmement simple. Comment ses candidat-e-s peuvent t-ils, dans le même mouvement, quémander les voix des électrices et des électeurs et expliquer que cet échelon de proximité disparaîtrait à l’horizon 2020 ? Quelle crédibilité accorder à des candidat-e-s promettant monts et merveilles alors qu’ils proposent de voir s’effacer l’institution dans laquelle ils siègeraient ?

Si cette « réforme territoriale » apparaît  très éloignée des préoccupations des populations, ces élections départementales nous donnent l’occasion  de remettre les citoyens « dans le jeu », de faire grandir une exigence : « C’est au peuple de décider ».

Parler programmes dans un département comme la Seine-Saint-Denis, c’est parler du Revenu Social d’Activité, des 120 centres de protection maternelle et infantile, de l’Aide Sociale à l’Enfance, des Collèges, de l’Allocation Dépendance d’Autonomie, du Handicap, des 54 crèches départementales, de la compétence générale qui lui permet d’intervenir dans les domaines culturels, sportifs, associatifs. Bref autant de services de proximité qui touchent directement des centaines de milliers d’habitants. Dans quelles conditions se feraient de tels transferts ? Qui en aurait la responsabilité ? Quelles en seraient les conséquences tant pour les habitants que pour les personnels ? Leur transfert à la Métropole ou à la région serait de mon point de vue impensable !

Je n’ai pas peur des mots. Ce sont ces missions de solidarité sociale et territoriale qui disparaîtraient à l’horizon 2020 avec l’éloignement des liens et des repères qu’apporte la proximité. Christian Favier, le Président du Conseil général du Val de Marne et auteur d’un excellent ouvrage a parfaitement raison de dire que les départements sont tout aussi utiles en zone rurale qu’en zone urbaine. C’est particulièrement vrai pour les affaires sociales. Évidemment la main sur le cœur, promesse est faite que celles-ci seraient confiées à d’autres niveaux institutionnels. Sincèrement, quelle efficacité peut-on attendre de la gestion par la région de quelques 450 collèges auxquels s’ajoutent les 250  lycées dont elle a la charge ? J’ajoute que l’annonce de la disparition des départements  aurait des conséquences négatives en termes d’investissement public. Comment être incité à accélérer un programme de construction de collèges en sachant qu’en fin de compte cette compétence reviendrait à la région ? Et que dire des politiques culturelles, sportives, associatives construites au fil des ans et vouées à l’abandon avec la suppression de la compétence générale.

Ainsi dans les semaines qui viennent, les candidat-e-s du PCF et du Front de gauche seront les seuls à ne pas dire aux électrices et aux électeurs « votez pour nous à ces élections départementales car ce sont les dernières ».
Au contraire elles, ils s’adresseront aux femmes, aux hommes, aux jeunes pour les inviter à exprimer un vote de refus de l’austérité, un vote pour que soit mises en œuvre aujourd’hui et demain des politiques qui prennent en compte les besoins humains  respectueux de l’égalité entre tous les citoyens et que seul le Département comme espace pertinent peut assurer.

Oui les seuls ! Car au-delà  des positionnements purement tactiques, les dirigeants socialistes et la droite partagent le même point de vue sur ce « changement institutionnel ». Hier c’était le Parti socialiste qui hurlait au charron contre les transferts financiers de l’État, c’est aujourd’hui la droite qui entonne le même refrain. Je rappelle pour mémoire que tous les parlementaires, à l’exception des communistes ont voté le 28 mars 2003 la loi constitutionnelle de Jean-Pierre RAFFARIN. Cette « mère de toutes les réformes » qui constitue la cause essentielle des difficultés financières considérables que rencontrent les départements avec le transfert du RMI, des routes nationales et des personnels TOS des Collèges.

À l’époque l’une des seules critiques était venue de Jean-Paul HUCHON qui écrivait alors : « sur le fond, pour un régionaliste comme moi, je suis déçu par les intentions du gouvernement. Je trouve que l’on a manqué une occasion de clarifier la carte administrative française et de rendre la décentralisation plus concrète et plus simple. Manifestement, le gouvernement a cédé à différents lobbies je pense notamment aux DÉPARTEMENTS. Cela prête forcément à sourire, lorsque le même Jean-Paul HUCHON s’exprimant dans le numéro « spécial Grand Paris » de l’HD de cette semaine indique à propos des départements : " Je n’ai jamais soutenu leur suppression, car je n’ai jamais cru à la théorie du millefeuille, qui cache souvent une volonté de réduire le service public ". Dont acte !

C’est encore lui, qui en 2002 estimait dans son livre, « la Montagne des singes » que l’une des grandes affaires du septennat devait être la réforme de l’État et une décentralisation bousculant les compétences. Il écrivait : « à mon sens, ce mouvement est inéluctable. Bien sûr, c’est accepter une France différente de celle d’aujourd’hui ou l’initiative revienne au terrain, les fonctions régaliennes de l’État, le contrôle aux instances étatiques, commises pour cela. C’est accepter, en filigrane, une évolution à l’Allemande ou mieux, à l’espagnole ou à l’italienne. S’agit-il de fédéralisme à proprement parler ? Peut-être, mais en quoi cela est-il condamnable ? Parions que l’opinion du Président de la Région Île de France n’a pas changé, mais c’est à François HOLLANDE et à Manuel VALLS  qu’il reviendrait de porter sur les fonds baptismaux cette « Europe des régions » dont ils rêvent depuis si longtemps. En 2000 le rapport MAUROY réaffirmait la nécessité de régions plus grandes et plus fortes dans la cadre de l’Europe. Le principe de 8 grandes régions aura d’ailleurs été retenu pour les élections européennes, dès 2004.

Dans son rapport BALADUR, enfonce le clou en déclarant  que « la Région et l’intercommunalité sont les deux collectivités d’avenir ». Bruno LEROUX, l’actuel président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale n’est pas en reste, lui, qui parlant de Plaine Commune dans la revue DEXIA en 2001 écrivait : « Dans la mise en œuvre de nos projets à l’échelle du bassin de vie  le département est déjà aujourd’hui un obstacle ! On s’arrête aux frontières du département alors que c’est parfois au-delà de celles-ci que le projet a le plus de pertinence. Je ne vois que des avantages à la suppression des départements ». L’affaire vient donc de loin.

Plus récemment, les député-e-s ont adopté le 31 octobre une proposition de loi pour faciliter la fusion des communes. Et que lisons-nous ? « Alors que le nombre de communes a été réduit de 87% en Suède, de 75% en Belgique et de 41% en Allemagne, il n’a pas diminué en France que de 5%. Sous l’ère SARKOZY un nouveau statut de commune nouvelle »a été créé, mais seulement 13 ont vu le jour. Alors droite et dirigeants socialistes s’y mettent pour proposer une loi plus incitatrice, notamment sur le plan financier. Ainsi il est proposé « un pacte financier » garantissant pendant 3 ans le niveau des dotations budgétaires des communes qui se lanceraient dans la création de communes nouvelles de moins de 10.000 habitants ». Et cela alors que viennent d’être décidés des coupes sombres budgétaires à hauteur de 28 milliards pour les collectivités d’ici à 2017. Cette carotte financière que nous avons connue avec la loi CHEVENEMENT pour inciter à la création des premières intercommunalités avant qu’elles ne deviennent obligatoires.

Que retenir de tout cela, si ce n’est le fond commun qui se manifeste dans les positions exprimées tant par la droite que par les dirigeants socialistes. À savoir leur inscription dans une Europe libérale, celle du traité constitutionnel, que les français ont pourtant rejeté il y a presque 10 ans. Compétitivité, concurrence, réduction des dépenses publiques, accumulation des richesses financières, privatisation. Tels sont les objectifs assignés à cette réforme territoriale que l’on cherche à imposer à marche forcée. Loin de répondre à l’intérêt général, aux attentes sociales, économiques de nos concitoyens, à l’égalité des territoires et des services publics, comme celle de SARKOZY hier, la loi HOLLANDE s’inscrit dans une politique d’austérité. Elle est fidèle aux recommandations européennes qui  dictent à la France de « réduire les dépenses publiques de l’administration centrale mais aussi celles des administrations des collectivités territoriales ».

Ainsi les « dessous » de la réforme territoriale seront naturellement au cœur des prochaines élections départementales. Nous avons donc besoin de clarté.
Les élu-e-s de Paris Métropole  se sont massivement prononcés pour une nouvelle mouture de l’article 12 de la loi, redonnant aux communautés d’agglomérations des compétences assorties de moyens financiers avec une montée en charge progressive des compétences de la Métropole.
Je souhaite que le premier ministre entende raison et que  ce texte soit celui qui sera soumis au débat des parlementaires. Les élu-e-s du Front de gauche militent pour une métropole qui rayonne, qui corrige des inégalités sociales et territoriales. Mais  il y a aussi celles et ceux qui espèrent encore que soit transférée à la Métropole l’ensemble de la fiscalité économique et puis d’autres qui espèrent tirer partie de ce consensus pour pousser les feux d’un transfert des compétences assumées par les Conseils généraux aux intercommunalités, particulièrement dans le domaine social, avec à la clé une aggravation des inégalités. Leurs partisans y voient le moyen de justifier la disparition des Conseils départementaux. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt ce risque, ce danger existe.
C'EST LA RAISON POUR LAQUELLE IL M'APPARAÎT ESSENTIEL QUE L'AFFIRMATION D'UNE METROPOLE DONT LES COMPETENCES SE RENFORCERAIENT PROGRESSIVEMENT DOIT SIMULTANEMENT ETRE ACCOMPPAGNEE DE L'EXIGENCE DU MAINTIEN DES DEPARTEMENTS, CONDITION DE LA COHESION SOCIALE. Cette attitude doit, sans ambiguïté, être portée par les élu-e-s communistes et du Front de gauche, car elle est partie intégrante du combat contre les inégalités sociales et territoriales. Laisser une partie du champ libre ce serait, j’en suis convaincu, ouvrir une voie royale à celles et ceux qui comme Claude BARTOLONE continuent, avec d’autres, à être les partisans d’une Métropole « intégrée », dépossédant les communes de la petite couronne des moyens de maintenir et développer les services publics.

Le Président de l’Assemblée nationale avait dessiné à sa mesure le périmètre de cette Métropole : celui l’ancienne Seine, en fusionnant les départements des Hauts de Seine, du Val de Marne et de la Seine-Saint-Denis avec Paris. Un bond en arrière d’un demi-siècle. Rien d’innovant ni de bien pertinent. Dans une contribution que j’avais écrite le 21 février 20102, en réponse à la proposition de Claude BARTOLONE, j’avais indiqué que ce périmètre, « ce département unique »  présentait deux inconvénients majeurs.  « Celui d’oublier, de nier l’histoire de ces territoires et les dynamiques qu’ils ont su créer », à l’image de la « Seine-Saint-Denis où au fil du temps se sont élaborées des solidarités, des savoir-faire, des liens qui unissent les femmes, les hommes, les jeunes au réel. Une terre parfois violentée, une terre qui réunit le monde, une terre qui souffre encore du chômage, de la précarité, de la mal vie, de l’incertitude du lendemain, mais aussi une terre de culture, de création de coopération où se fabrique l’avenir ».

J’indiquais encore qu’il aurait le fâcheux désavantage de réduire le fait métropolitain à Paris et aux trois départements qui l’entourent en ignorant les autres territoires, en leur tournant le dos ». Je suis satisfait de constater que cette inquiétude que j’avais exprimée est de plus en plus partagée. Les problématiques du fait métropolitain vont bien au-delà de Paris et des trois départements qui l’entourent. Pour justifier la « voie technocratique » qu’il préconisait Claude BARTOLONE écrivait dans Libération que « la création de la Seine-Saint-Denis pouvait se comprendre à un moment où les usines étaient là et où les gens vivaient et travaillaient au même endroit. « Aujourd’hui ils bougent, écrivait-il,…il faut une gouvernance qui corresponde à la vie réelle des habitants ». Je ne nie pas les mutations de ces trente dernières années, mais pourquoi un tel raisonnement ne s’appliquerait-il pas à d’autres départements de l’Île de France ? L’immense majorité des salarié-e-s du Val d’Oise et de le Seine et Marne travaillent hors de leurs murs.

Comment imaginer une Métropole du Grand Paris en ignorant le plateau de SACLAY, ou bien les aéroports de ROISSY et d’ORLY ? Gabriel MASSOU, Président du groupe Front de gauche au Conseil régional d’Île de France fait cette juste remarque dans l’article qu’il signe dans le « numéro spécial de l’HD » et dont je vous recommande la lecture : « C’est la réalité, la vie des gens qui créent la métropole, ce n’est pas quelque chose que l’on impose sur une carte ».


Oui il vaut mieux prendre les choses à l’endroit et mettre au cœur de la réflexion ce qui fait la vie quotidienne des habitants : salaires, formation, logement, transports, services publics. Et comment pourrions-nous imaginer un seul instant qu’il serait possible d’y répondre sans que soient portés d’autres logiques économiques, sociales, écologiques, démocratiques que celles de l’austérité ? On voudrait faire croire que les inégalités sociales et territoriales dont souffre notre région ne trouveraient de solutions que dans une péréquation horizontale, à savoir un partage, certes nécessaire entre Paris et les trois départements de la petite couronne. L’agglomération parisienne est une mégapole internationale. Elle ne peut se passer de l’intervention de l’État en tant que garant de la solidarité nationale. Faute de quoi nous pourrions attendre encore longtemps la métropole de demain, solidaire, écologique et citoyenne.

Robert Clément


vendredi 12 décembre 2014

Pierre Laurent à Emmanuel Macron : " Votre loi est une loi pour la liberté d'exploiter "


PLMACJeudi au Sénat, Pierre Laurent, sénateur de Paris, secrétaire national du PCF, a interpellé le ministre de l’Économie. Il a appelé tous les sénateurs de gauche à faire échouer la loi Macron.
Journée de combat pour le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, sénateur de Paris : après avoir tenu un face-à-face avec le président du Medef, Pierre Gattaz à l’Humanité, il a interpellé Emmanuel Macron, ministre de l’économie au Sénat. Voici son intervention.
Ce projet consacre la déréglementation sociale à tous les étages, conformément une nouvelle fois aux vœux du Medef.
Pourtant, il y a quelques jours, dans un élan de sincérité aussitôt réprimé, vous reconnaissiez l’échec du Pacte de responsabilité inspiré par les mêmes! Alors, c’est ma première question, pourquoi continuer, persister dans l’impasse ? Pourquoi une loi fourre-tout, sur laquelle d’ailleurs le Conseil d’état émet des réserves importantes,qui n’a en fait qu’un seul fil conducteur : la dérèglementation du code du travail et de la régulation publique.
Pourquoi plus d’asservissement encore des salariés aux exigences patronales avec la généralisation du travail du soir et du dimanche, car, vous le savez bien, le volontariat c’est de la blague? Pourquoi libéraliser le transport en autocars contre le développement des petites lignes ferroviaires? Pourquoi, alors que la rente autoroutière engraisse les grands concessionnaires du BTP depuis la privatisation, ne pas renationaliser les autoroutes? Pourquoi privatiser les aéroports de Nice et Lyon après celui de Toulouse, et nos entreprises de défense GIAT et Nexter?
Votre loi est une loi pour la liberté d’exploiter, une loi contre les libertés de 99 % de la population. Pourquoi la mise en cause des prud’hommes, la dépénalisation du délit d’entrave, le pouvoir unilatéral des patrons de fixer l’ordre des licenciements dans les Plans de sauvegarde de l’emploi? Pourquoi l’insécurité juridique pour tous avec la mise en concurrence des professions réglementées et une justice sur mesure pour l’entreprise avec un statut inédit d’avocat et des tribunaux de commerce aux ordres?
Pourquoi rien contre le recours aux travailleurs détachés et seulement des mots contre le travail détaché illégal quand c’est le principe même de la directive même qui est en cause ?
Je vous le dis, votre loi va diviser la France, les travailleurs, la gauche. Vous poursuivez sur la voie du reniement. Si vous continuez à trahir ainsi les électeurs, cela aura des conséquences graves dans  tous les rendez-vous électoraux à venir.
J’appelle tous les sénateurs de gauche, tous ceux qui ont l’égalité au cœur à ne pas accepter ce énième recul de civilisation.
Après l’échec du CICE, du crédit impôt recherche, je vous dis arrêtez le massacre. Vous subventionnez les patrons à coup de milliards d’euros, et le MEDEF crache dans la soupe. Votre loi, si elle est votée, réjouira les actionnaires, mais amplifiera la précarité et la détresse de millions de concitoyens.
Monsieur le ministre, je vous demande d’entendre la colère qui monte déjà dans toute la gauche et dans le monde syndical. Retirez votre projet de loi avant qu’il ne soit trop tard.

jeudi 11 décembre 2014

Libres propos au sujet de la circulation à Romainville !



"Il n'y a pas d'embouteillage sur cette photo mais c'est la seule que nous ayons trouvée" !

Nous publions ce texte que nous a fait parvenir un communiste résidant à proximité du boulevard Barbusse

Aujourd’hui, une question devient préoccupante à Romainville : la circulation y est devenue très difficile, particulièrement sur et autour de la place Carnot. Les autobus se trouvent souvent bloqués dans ses abords et en arrivent parfois à laisser leurs passagers en cours de route.
Tandis que l’autoroute déverse chaque jour son trop-plein de véhicules (dont d’imposants camions) sur le boulevard Barbusse. Ce dernier offre souvent le spectacle d’une longue file de voitures n’avançant qu’au rythme des feux de signalisation.
Pour ne donner que deux exemples ;

Pourquoi en sommes-nous là ?
Sans doute à cause de la situation particulière de Romainville : la ville est située au croisement de 2 axes importants : une radiale Paris-banlieue et une sorte de rocade à court rayon qui reprend le tracé de l’ancienne « route stratégique » qui reliait autrefois les forts.
Ces 2 axes se croisent naturellement place Carnot, générant le passage de milliers de voitures et de plus de 500 autobus, causant pollution, gêne pour les Romainvillois, défigurant une place qui aimerait retrouver un peu de tranquillité.

Comment améliorer cette situation ?
Une des premières mesures consisterait comme le propose depuis longtemps les communistes de Romainville (voir le blog « Rassembleurs et Solidaires ») à ouvrir une sortie sur l’A3 à Bagnolet où existe seulement une entrée.

Autre question : qu’en sera-t-il lorsque le tramway coupera la place Carnot et que le boulevard Barbusse sera mis « en sens unique dans le sens sud-nord » et que « dans le sens opposé, la circulation se fera par les voies situées à l’est de la commune » ?

Il n’est pas question ici de bouder l’arrivée de transports en commun, comme le métro, que les Romainvillois ont réclamé avec  force et pour lesquels élu-e-s et militant-e-s communistes ont engagé de grandes batailles.
Mais il s’agit de rester vigilants. Il ne faudrait pas qu’une partie centrale de la commune se transforme en une vaste zone de transit avec une place Carnot devenant un « pôle intermodal tram-bus », en somme une sorte de gare routière.

D’autant qu’il sera impossible d’y supprimer certaines lignes d’autobus. Le tramway ne conduisant pas à Bagnolet-Galliéni, ni à Pantin Raymond Queneau (ni aux Bas Pays d’ailleurs), ni même à la mairie de Montreuil. Ni à la mairie des Lilas (dans l’attente de l’arrivée du métro). Sans doute à Bobigny, mais pas aussi rapidement que ne le fait le 32 actuellement.


La réussite d’un véritable plan de circulation doit passer par une réelle concertation avec les Romainvillois.

mercredi 10 décembre 2014

C'était promis, les élu-e-s de la majorité municipale préserveraient notre pouvoir d'achat : "la preuve" !


Les locataires de Romainville Habitat ont appris la nouvelle ce matin : les loyers augmenteront de 1,50% au premier janvier 2015. Il y a un fait nouveau, ils ne sont pas informés le 31 décembre mais le 9. Pour le reste c’est du « copier-coller ».

Dans le courrier que nous avait adressé monsieur CHAMPION, alors président de Romainville Habitat, il était indiqué : « Ainsi conformément à nos engagements de modération des augmentations de loyer, vous pourrez noter que, depuis trois ans ces augmentations sont maîtrisées, passant de 1,73% en 2012 à 1,50% en 2014 »

Voici ce qu’écrit madame GASRI, cette année «  Ainsi conformément à nos engagements de modération des augmentations de loyer, vous pourrez noter que, depuis trois ans ces augmentations sont maîtrisées, passant de 1,73% à 1,50% entre 2014 et 2015 »

Seules les années changent, et une certaine imposture que nous souhaitons évoquer. « Selon la loi, l’indice de Référence des Loyers (IRF) sert de base pour réviser les loyers. Il fixe les plafonds des augmentations annuelles de loyer que peuvent exiger les propriétaires ». Or cet indice était de 0 ,69% en 2013. Il est de 0,47% en 2014. DE QUELLE MODÉRATION PARLE T-ON PUISQUE L’AUGMENTATION DES LOYERS A ÉTÉ FIXÉE À 1,50% CES DEUX DERNIÈRES ANNÉES ?


Enfin il est peut-être bon de rappeler  que le loyer de base pour un F4 à Oradour, Thorez ou Parat, par exemple, aura augmenté sur une année de 90€ en 2012, de 90€ en 2013, de 77€ en 2014 et de 79€ en 2015, soit la bagatelle de 336 €. Une nouvelle ponction sur le pouvoir d’achat qui s’ajoute à celle de la TVA, à l’augmentation des impôts sur le revenu qui aura vu à nouveau de nombreux contribuables, retraités notamment, devenir imposables, perdant ainsi les quelques avantages sociaux dont ils bénéficiaient. Le gel des loyers aurait été justifié pour cette année 2015. Mais pourquoi les locataires se plaindraient-ils : « les augmentations sont illégales mais modérées »

mardi 2 décembre 2014

Création culturelle : Une ambition portée par les élu-e-s communistes de Seine-Saint Denis




Comme cela m’arrive parfois, je suis allé fureter dans ma bibliothèque. Pas trop pour y mettre de l’ordre, mais plus simplement parce que les livres sont tout à la fois une manière de s’offrir un moment de liberté, nourrir son imaginaire mais aussi de faire renaître quelques souvenirs.
C’est précisément l’un d’entre eux que je viens de redécouvrir avec un plaisir non feint. Certains nous diront parlant des livres qu’il y a « les humbles et les obscurs ». Ceux qui dorment sur des étagères, à l’abandon de la poussière, des livres de petit standing, mis à l’abri du markéting. Ce n’est pas faux et pour tout dire c’est cette idée qui ma traversé l’esprit en redécouvrant l’un de ceux-ci : « Les nuits de Romainville » écrit par Paul-Louis Rossi. C’est pourtant une belle histoire qu’auront vécu les habitants de Romainville. Je ne résiste pas au plaisir de vous la conter.
En 1986 le Conseil général de Seine-Saint-Denis avait décidé d’apporter un soutien actif à la création littéraire française en permettant chaque année à trois auteurs d’écrire un livre en toute liberté. C’est ce qu’ont pu vivre 51 écrivains de 1986 à 2006. Au départ le Conseil général allouait une bourse à un auteur qui s’inscrivait dans une optique de résidence dans une ville du Département. C’est cet événement que Romainville et Paul louis-Rossi ont vécu en 1997. Bibliothèque, rues, immeubles, cafés, scolaires, lieux associatifs, maison de retraite, Trianon, visites chez l’habitant… partout où cela fut possible l’auteur s’est frotté durant des mois à l’espace public, devant des personnes parfois peu rompues à la lecture. Dialogues, rencontres, ateliers d’écriture, lectures publiques, autant d’occasions de placer le livre au cœur de la cité. C’est ainsi que sont nées « Les nuits de Romainville. Le 17 janvier, Paul-Louis Rossi nous avait fixé un rendez-vous. Lorsque son ouvrage serait écrit il devait nous rendre visite. Ce jour est arrivé le 14 novembre 1998. Je vous livre les quelques mots que j’avais alors prononcés à cette occasion. Ils accompagnaient ce livre que j’ai redécouvert.
« L’extraordinaire aventure que notre ville a partagé avec Paul-Louis Rossi conforte le Conseil général dans ses choix d’inviter chaque année trois auteurs à écrire un livre en toute liberté et à rencontrer les gens, les personnalités, les institutions et les lieux de Seine-Saint-Denis dans une relation concrète de partage, d’expériences dans l’exercice d’une citoyenneté active qui donne toute sa place à la création littéraire, à la lecture et l’écriture dans le quotidien des habitants de notre département ».
« Je me plais à dire que la vraie bataille pour la lecture est celle qui conduit nos concitoyens à prendre leurs affaires en main. Car les affaires, le destin et toutes les grandes décisions se prennent en effet en mains. Le livre aussi à proprement parler. En ces temps d’excès et de démesure n’est-il pas rassurant de constater qu’un livre tient toujours entre les deux mains, qu’il est toujours à échelle humaine ? Il n’est de livres que de mains. Fut-il de poche, de luxe, broché ou relié, papier bible ou recyclé, tout livre ne se livre qu’entre vos mains. Quel plaisir de flatter une couverture, de caresser les pages, de soupeser l’ensemble, puis lisant, d’avancer, de revenir, librement, sans compte à rendre. Lecture silencieuse, solitaire, collective ou à haute voix. Tout est possible, lire en diagonale, commencer par la fin, picorer parmi les pages, interrompre puis reprendre plus tard la lecture. Plus tard ou ailleurs, car chaque lecture baigne dans un environnement singulier. Et celui-ci, n’étant pas un simple décorum, agit et transforme le contenu de la lecture ».
Si lire est avant tout choisir, il s’agit donc d’un acte volontaire, individuel et par conséquent profondément intime. Dans une période où le culte de la performance, de l’efficacité et de la rentabilité se trouve valorisé à outrance jusqu’à devenir une valeur étalon et un idéal, lire est plus que jamais un acte de résistance et de liberté…Toucher un livre, c’est adresser une poignée de mains aux lecteurs d’hier et de demain. De plus un livre n’est jamais fortuitement entre vos mains. Il vous est offert, c’est un cadeau, une marque d’estime, d’amitié ou d’amour… Lire, c’est vraiment avant tout choisir. Choisir « un » livre. Choisir sa lecture. Choisir le moment, le rythme. Lire c’est choisir de vivre mieux, de voir plus large, de penser plus profond, de ressentir plus fort. Lire, c’est être moins vulnérable, moins dépendant, donc plus autonome et plus libre. Certains livres longtemps attendus doivent se mériter, ils exigent de nous une lecture de qualité, attentive, patiente et exigeante ».
« Pas de temps mort, de calme plat dans la traversée de ces quelques 160 pages. J’ai pour ma part retrouvé au fil du récit, cet homme débordant de simplicité, calme et réservé, l’esprit toujours en éveil, celui avec lequel nous avons partagé durant une année des moments de joie, de plaisir et de bonheur et au cours desquels nous avons approfondi son travail d’écrivain, de poète. Un poète sensible, exigeant, qui nous offre avec « Les Nuits de Romainville » un livre digne des habitants de notre ville et de leur affection ».
« Il entraîne ses lecteurs dans un récit débordant de surprises, de rêves, d’étonnements qui laisse à notre imagination la part belle. Faisant peu de cas des contraintes du temps et de l’espace, puisant à pleines mains dans des sources multiples, Paul-Louis Rossi a composé un objet sincère, vrai, qui pourra vous apparaître un peu fou, mais qui me semble nourrir d’autres ambitions que de faire partager la griserie éprouvée et à inventer et raconter de belles histoires. Il y a là une maîtrise, une culture, un plaisir exprimés avec un souci d’extrême précision. Paul-Louis Rossi est un formidable flâneur qui sait voir derrière les palissades, et au détour des rues, des sentes et des jardins la beauté d’un secret. L’imaginaire surgit derrière une virgule, emportée par cette écriture presque trop achevée si elle n’avait, bien sûr, pour but, elle aussi, de dissimuler pour après révéler. C’est un récit tout de sensualité, de désir, du goût des choses simples et cependant cruciales au vif de notre temps »….
Si j’ai cru bon de raconter cette histoire, ce n’est pas pour ressasser un passé ou faire preuve de nostalgie. Non en redécouvrant cet ouvrage je l’ai mis en relation avec les attaques répétées et systématiques des maires de droite contre la création artistique. Fruit de tant d’années d’engagements des élu-e-s communistes de Seine-Saint-Denis. Au Blanc-Mesnil avec la remise en cause de la convention entre la municipalité et le « Forum ». À Saint-Ouen avec une baisse de 84% du budget culturel. Et c’est au tour de Bobigny de voir planer des menaces sur la Maison de la Culture 93. Alors que ces structures sont fréquentées par 70% des populations, c’est au nom des économies nécessaires et « d’une culture qualifiée d’élitiste » qu’est ainsi remise en cause une politique culturelle qui fait honneur à celles et ceux qui contre vents et marées ont eu le courage de la porter avec fierté. Au premier rang desquels se trouvent Georges Valbon et Daniel Mongeau. Des propos, et je peux en témoigner, entendus de tout temps sur les bancs de la droite, mais malheureusement, parfois relayés par les élu-e-s du Parti socialiste.
Faudrait-il qu’une petite minorité seulement, détentrice des clefs du savoir, puisse prétendre au monopole de la qualité, le bon peuple étant condamné au formatage et au « divertissement de masse » ? Étrange conception, en vérité, du respect des êtres humains, de leur égale dignité et partant, de la démocratie. Et n’ayons garde d’oublier que ces attaques contre la création artistique ont lieu dans un contexte de baisse du budget de l’État alloué à la culture pour la troisième année consécutive.
Enfin il est une dernière raison qui m’a conduit à faire ce petit détour par Romainville. Les 22 et 29 mars auront lieu les élections départementales. Elles seront un moment important du rassemblement pour ouvrir le chemin d’une alternative politique gagnante. Les communistes vont à cette bataille pour protéger l’action publique, les services publics et la démocratie locale. Car et c’est un enjeu d’importance, les communistes seront les seuls à ne pas s’engager dans cette campagne électorale pour dire à nos concitoyens : « Votez pour nous à ces élections car ce sont sans doute les dernières ». Quelle imposture ! Qui demain, pour m’en tenir à l’Île de France sera en mesure de porter ces politiques créatrices, celles qui ont permis à un département comme la Seine-Saint-Denis d’être un territoire d’innovation, de savoir-faire et de solidarité.

Robert Clément


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