« Tambouille », l’éditorial de Michel Guilloux dans l’Humanité de ce jour !
Curieux
monde que ce nouveau monde. Après les destins divers d’Ismaël Émélien, de
Stanislas Guérini et de Benjamin Griveaux, les jeux de chaises musicales de l’équipe
de campagne de Dominique Strauss-Khan de 2006 se poursuivent avec l’arrivée de
Cédric O au gouvernement. La tout s’effectue, rappelons-le, sur fond de
compétition intragouvernementale pour faire main basse sur une mairie de Paris,
dont la locataire n’est pas donnée pour partante…En pleine crise sociale,
aiguisement de la lutte des places et tambouille politicienne font donc plus
que bon ménage. Et si la « start-up nation », ce n’était que cela :
les toujours mêmes vieilles recettes des affairistes de l’ère Napoléon le
Petit, mais en taille slim ? Balzac est peut-être plus éclairant sur ce
point que Houellebecq.
Quant
au « progressisme » new-look, la titulaire du sous-maroquin aux
affaires européennes en porte haut les couleurs. Pour Amélie de Montchalin,
disait-elle voici peu à un journal, la justice sociale est de permettre aux
pauvres de toucher les aides qu’ils ne touchent pas, grâce à des « guichets
uniques » dans les médiathèques, les mairies, les postes ou les gares…Les
fonctionnaires et employés du secteur public n’ont pas de vrais métiers, vous
savez…et grâce à la montée des « lignes arrière » bien formées, qui
auront tout loisir de chercher un guichet unique si les murs n’ont pas disparu,
allons-y pour supprimer 120 000 postes de fonctionnaires. Surtout ne pas
toucher au capital.
François
Hollande, en tournée d’autopromotion, prédisait hier, dans le même quotidien du
milliardaire Bernard Arnault, « qu’en 2022 ou plus tard » (la
précision mérite d’être soulignée), l’extrême droite « arrivera au pouvoir ».
Entre Nicolas Sarkozy et son bouclier fiscal, et le président des riches
actuel, le tueur d’idéaux de gauche fait un peu figure de chaînon manquant – du
Cice à la déchéance de nationalité. Pour sortir des ornières libérales comme
éviter le pire, le travail va être de longue haleine, de la rue aux urnes. Mais
nous sommes à l’époque des germinations…
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