EUROPÉENNES. « IAN BROSSAT DE LOIN LE MEILLEUR À GAUCHE » (MAUD VERGNOL)
Le candidat communiste
a tiré son épingle du jeu hier soir, lors du premier débat télévisé consacré
aux européennes. Nous avons suivi sa prestation auprès de militants communistes
qui organisaient une écoute collective dans le 20è arrondissement de Paris
« Ce soir, c’est le grand soir »
s’enthousiasment des militants communistes du XXè arrondissement, quelques
minutes avant le top départ d’un rendez-vous politique déterminant pour la tête
de liste PCF. Devant leur poste, un brin anxieux, ils sont une dizaine à avoir
voulu partager cette étape importante de la campagne, pour laquelle ils ont
arraché la présence de leur candidat, dans un premier temps blacklisté du
casting de France 2. Car si ce soir Ian Brossat se tient debout derrière
son pupitre, aux côtés des autres têtes de liste, c’est aussi grâce à la
mobilisation des militants communistes. Linda est l’une d’entre eux. « A force
d’e-mails et de coup de fil, on a réussi à convaincre France 2 d’appliquer
cette fameuse représentativité électorale qu’elle se targue d’incarner,
raconte-t-elle. Si Ian n’avait pas été là ce soir, le service public aurait été
directement complice de ce qu’il serait arrivé à l’Europe ».
A leurs yeux, ce débat est avant tout un
combat de « communication politique », très codé. Damien estime par exemple que
l’enjeu pour son candidat est de se faire remarquer. Comment ? « En lâchant
deux-trois punchlines. Il n’y a au fond que ça pour que les gens le retiennent,
et que le parti fasse du bruit » pense-t-il. Alors quand son candidat
interpelle Nathalie Loiseau, c’est l’ovation. «Si ne pas avoir accueilli
l’Aquarius, c’est un modèle de fierté pour vous, nous ne devons pas avoir les
mêmes valeurs», lâche-t-il.
Très vite, le candidat communiste
s’impose par sa clarté, refusant de s’enfermer dans le piège du pugilat. Il ne
s’adresse pas à ses adversaires politiques sur le plateau, mais aux classes
populaires qui le regardent derrière l’écran. « On sent dans sa posture et sa
façon de s’exprimer une volonté de ne pas entretenir l’hostilité à laquelle les
autres candidats participent, en s'interpellant et en s'interrompant
constamment », constate Emmanuel.
A cette sérénité s’ajoute une vraie
maîtrise des dossiers. « Il est le seul à avancer des chiffres en
rapport avec une réalité qu’il connaît, celle des ouvriers, se félicite le
militant communiste. Il est aussi le seul à les mettre en perspective, en
soulignant notamment le salaire de Jean-Claude Juncker, Président de la
Commission européenne, qui gagne plus de 30 000 euros par mois et qui demande
en même temps à la France de ne pas augmenter le SMIC. C’est là sa vraie force
». Car Ian Brossat aura été l’un des seuls candidats à remettre
systématiquement dans le débat les urgences sociales et à formuler des
propositions concrètes. Après un long volet sur le Brexit et l’immigration,
il interpelle les journalistes : «En abordant les questions du travail à
minuit, vous vous rendez compte que les principaux intéressés sont déjà couchés
car ils travaillent demain?». Sur l’environnement, alors que les candidats
Yannick Jadot et Benoit Hamon comptaient tirer leur épingle du jeu sur le
sujet, là aussi le candidat communiste se démarque. « La pollution est un
crime. 50 000 morts par an en France, 600 000 morts au niveau de l’Union
européenne. Qui est le coupable ? interroge Ian Brossat. Pas l’ouvrier qui
utilise sa voiture diesel. Mais les ménages les plus riches, qui polluent 40
fois plus que les modestes ». Une adresse aux gilets jaunes, et à tous ceux qui
refusent d’opposer les fins des mois à la fin du monde.
À l’issue du débat flotte un parfum de
satisfaction et de fierté dans les rangs militants. Revigorés par la prestation
de leur candidat, tous ressortent encore plus déterminés à mener campagne.
D’autant que la tête de liste de communiste séduit bien au-delà des rangs du
PCF. « Plusieurs amis à moi, qui n’ont pourtant aucun engagement politique
particulier, m’ont avoué trouver les arguments de Ian Brossat percutants. C’est
encourageant », se réjouit Linda. Un sentiment confirmé par les commentaires
sur les réseaux sociaux. Au point que la porte-parole de La République en
marche, Aurore Berger a même twitté : « Brossat de loin le meilleur à gauche ».
Les chaines privées, qui refusent toujours d’inviter les communistes à leur
grand rendez-vous politiques de campagne, vont devoir revoir leur copie….
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