« CHACUN À SA PLACE », LE BILLET DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN JEUDI
Les pompiers ont courageusement pompé, et c’est vrai, les policiers ont
policé, les Français ont tremblé, le monde s’est inquiété, les journalistes ont
écrit, c’est un peu leur métier, et les écrivains, eux, ont rêvé (à quoi ?
Mais, c’est bien connu, les écrivains sont des rêveurs) : c’est en ces termes,
à peu près, que le président a cru bon d’évoquer le drame de Notre-Dame, mardi
soir, dans une allocution à la télé. Il a dû en oublier.
Et Dieu, d’ailleurs,
dans tout ça ? Chacun, a-t-il dit, a fait ce qu’il devait faire et « les
riches comme les moins riches ont donné », chacun a fait ce qu’il a
pu, « chacun à sa place, chacun dans son rôle ». Ô ce « chacun
à sa place, chacun dans son rôle », qui sonne comme cette autre phrase
où il était question de « ceux qui réussissent et ceux qui ne sont
rien ».
Ou comme ces mots que dans certains milieux on adressait (on
adresse encore ?) à un subalterne, à un domestique, s’il s’aventure à parler
d’égal à égal : « Mais enfin, mon ami, restez à votre place. » Le
nouveau monde d’Emmanuel Macron est ancien.
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